C’est au printemps 1988 à Hanovre, ville rendue célèbre par les SCORPIONS, que l’histoire de THUNDERHEAD commence. Le chanteur américain Ted Bullet passe sans réussite une audition pour le groupe local VICTORY. Peu de temps après et suite à cet échec, il formera THUNDERHEAD avec Henny Wolter (guitare), Ole Hempelmann (basse) et Alex Scotti (batterie).
À l’automne 1988, le quartette composé de l’Américain et des trois musiciens allemands obtient un contrat d’enregistrement avec la maison de disques Intercord de Stuttgart. S’en suit donc très rapidement leur premier album "Behind The Eight Ball" sorti en février. Il faut dire que Ted Bullet avait déjà bien préparé le terrain puis que c'est lui qui a composé les trois-quarts de l'album du temps de son ancien groupe THRILLZ. Pour la petite anecdote, j’ai découvert le groupe grâce à un mini LP vinyle donné par Metal Hammer pour fêter l’année 1990.

Alors THUNDERHEAD c’est du bon gros Hard Rock, sans fioriture, porté par la voix rauque et virile de Ted Bullet, croisement entre Paul Stanley et Lemmy, ce qui pour le coup confère au groupe un côté vraiment original. Les tempos sont souvent enlevés comme sur l’excellent morceau-titre placé en ouverture. Le décor est tout de suite planté. "Let Go" ne fait lui non plus pas dans la dentelle avec son gros riff qui tache. Mais THUNDERHEAD ne fait pas que rentre-dedans et sait varier les plaisirs comme sur l’excellent "Take It To Highway", un des highlights de l’album, avec son riff entêtant et son refrain fédérateur. Étrangement le groupe (ou la maison de disques) choisira "The Fire’s Burning" comme single alors que c’est peut-être un des morceaux les moins représentatifs du groupe avec son côté BONFIRE. Mais hormis ce choix discutable, même si le morceau n'est pas mauvais, tout le reste de l’album est extrêmement recommandable, très Rock, parfois proche d’un MOTÖRHEAD comme sur le titre "Just Another Lover" le tout servi par un son plutôt bon et puissant produit par Will Reid Dick également producteur de SAXON.

Alors bien sûr on n’échappe pas à la traditionnelle ballade de rigueur comme sur quasiment tous les albums de Hard Rock de l’époque et ici nous avons "Life In The City" chiante comme 90% des ballades de l’époque mais fort heureusement il n’y a qu’elle (n’est pas SCORPIONS qui veut). Grâce à cet album THUNDERHEAD partira en tournée avec URIAH HEEP, VICTORY et terminera l’année 1989 par une tournée en Angleterre en première partie de MOTÖRHEAD. Pas mal non ?

C’est donc un très bon premier album pour ce groupe prometteur porté par un excellent chanteur et dont les prestations scéniques lui conféreront le statut de très sérieux outsider de la scène Hard Rock allemande. L’histoire en décidera autrement.