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MELODIC DOOM/ DEATH METAL  |  STUDIO

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HAMFERÐ - Men Guðs Hond Er Sterk (2024)
Par STORM le 20 Mai 2024          Consultée 1880 fois

Lorsque l’on vit dans les îles Féroé, il va sans dire que les embruns font partie du quotidien, et les humer au caprice du vent vivifie l’esprit à chaque instant. Territoire enclavé et bousculé par les volontés marines, les panoramas verdoyants, les falaises escarpées, la végétation rase balayée par la dureté des climats et l’isolement de ces 50 000 âmes apportent autant d’émotions sauvages et pures que de sentiments déchiquetés par l’âpreté des côtes. N’oublions pas que “hamferð” est un terme féroïen qui décrit l’apparition de fantômes de marins morts ou disparus, et ce troisième album est conceptuel. Il décrit la tragédie du village de Sandvík un jour de février 1915 où quatorze baleiniers ont perdu la vie au large dans une mer déchaînée dont un seul uniquement a pu être secouru.

Émouvant et constamment empreint d’une beauté tout à la fois sensible, éprouvée et puissante, HAMFERÐ rayonne dans son Doom/Death toujours aussi voluptueux et obéissant à quelques dissonances dans une atmosphère très éthérée. Il est aisé de partir dans une rêverie ou d’écouter avec une certaine religiosité le conte de "Men Guðs Hond Er Sterk". Le chant souvent délicat de Jón Aldará et parfois grondant et rugueux nous y amène secrètement. Il est une aubaine pour percevoir le dialogue d’âme à âme qui s’opère à son écoute. J’en prends pour exemple l’excellentissime titre épique et beau à pleurer qu’est "Fendreygar". Sa charge émotionnelle est forte tant transpire avec justesse le timbre empreint de tristesse de Jón. Et je pourrais dire la même chose du non moins sublime "Glæman". À l’inverse les titres suivants "Fendreygar" et "Hvølja", sont chargés des éléments les plus sombres d’un Death/Doom aux abois, et le growl enténébré de Jón magnifie ce sentiment infernal. Lorsqu’un titre verse dans le déchirement, l’autre peut le condamner par la fureur et la lourdeur, et ces éléments féroces et contraires cohabitent pourtant au sein de "Rikin" ou encore de "Í Hamferð". Preuve s’il en est que nous hallucinons sans peine à travers cet album la vision totale de cet unique survivant, alternant entre son désespoir, son combat perdu d’avance, sa stupeur et ses instincts de survie, comme autant de cauchemars éveillés parmi une mer d’infortune. D’ailleurs pour l’anecdote le titre de l’album est emprunté par le témoignage de ce baleinier sauvé des eaux et se traduit par : « Mais que la main de Dieu est forte ».

"Men Guðs Hond Er Sterk" n’intéresse non pas seulement par les talents de son chanteur mais aussi par la combinaison de ces riffs assommants et lourds, et le travail prodigieux et fort inspiré du batteur Remi Johannesen. À l’image d’une bande-son cinématographique, "Men Guðs Hond Er Sterk" narre avec cohérence une histoire tragique et nous avons que peu de peine à l’imager dans notre imaginaire. Le titre éponyme qui ferme la marche de cet album propage cette réalité. Cette retranscription sonore d’un témoignage radiophonique très ancien évoque aussi les derniers soubresauts et les dernières agitations mnésiques sous le concert de l’échouage des vagues sur le rivage. La blessure est aujourd’hui refermée mais les esprits de cette meurtrissure ont repris forme pour hanter ce nouvel album de HAMFERÐ. À l’image d’un KAUAN, nos Féroïens ont réussi à nouveau leur pari de livrer avec ce troisième album un récit musical passionnant et palpitant.

Nous connaissons l’amour de HAMFERÐ pour les live et à leurs qualités sonores et visuelles. Nous aurons donc que peu de peine à imaginer le sensationnalisme de leurs prochaines tournées. En attendant ne vous gardez pas d’écouter inlassablement "Men Guðs Hond Er Sterk", et de vous laisser porter par le roulis et les tangages de ses riffs. Parfaitement produit, il s’était fait attendre mais son intensité et ses sensations perdureront c’est certain jusqu’au prochain ! Magnifique.

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- Jón Aldará (chant)
- Theodor Kapnas (guitare)
- Eyðun Í Geil Hvannastein (guitare)
- Jenus Í Trøðini (basse)
- Esmar Joensen (claviers)
- Remi Johannesen (batterie)


1. Ábær
2. Rikin
3. Marrusorg
4. Glæman
5. Í Hamferð
6. Fendreygar
7. Hvølja
8. Men Guðs Hond Er Sterk



             



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