AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Les années 80 furent, pour le féru de cinéma d’horreur que je suis, un incontournable. Une époque de grand n’importe quoi, marquée par des séries Z absolument géniales, des slashers movies déjantés.
"Re-animator", "Phantasm", "Waxwork", "Toxic Avengers", "Street Trash", "Maniac Cop", "Hellraiser" et j’en passe…
Même Peter Jackson, oui celui du Seigneur des Anneaux, avait commencé sa carrière dans les années 80 avec le fou furieux "Bad Taste". Il remettra le couvert avec le cultissime "Braindead".
Tous ces films, loin de ce que l’on peut appeler des chefs d’œuvre (quoique), avaient pour eux un capital sympathie énorme et un anticonformisme clairement affiché. Une crédibilité proche du zéro mais on s’en foutait. On riait même devant l’invraisemblance totale de ces films et on adorait ça.

Prenons ce "Shocker" de Wes Craven, le créateur de Freddy Kruger.
Ici, le grand méchant du film, Horace Pinker (interprété par le génial Mitch Pileggi), criminel particulièrement sanguinaire, est, grâce aux rêves prémonitoires d'un jeune garçon, enfin retrouvé par la police. Condamné à la chaise électrique, Pinker semble attendre sans angoisse son exécution et il a raison... Suite à un pacte avec le diable, son corps va devenir électricité et il va pouvoir aller partout où il y a du jus y compris prendre possession des gens.

Il va donc pêle-mêle se retrouver dans les programmes télé, les disjoncteurs, les lampes….
Au-delà du caractère purement affectif que j’ai pour ce film, qu’on pourrait qualifier d’excellent nanar figure une bande-son qui, pour l’amateur de Hard Rock, vaut clairement le détour. En vrac apparaissent de près ou de loin sur ce disque Alice Cooper, Paul Stanley, Desmond Child (qui composera une bonne partie des morceaux), Dave Mustaine, Steve Lukather, Iggy Pop, Tommy Lee, Jean Beauvoir, Rudy Sarzo, Michael Anthony ainsi que les groupes DANGEROUS TOYS, SARAYA, DEAD ON, MEGADETH, BONFIRE.
Avouez que ça claque !!!

On a donc des duos à commencer par les DUDES OF WRATH, avec Paul Stanley et Desmond Child qui nous pondent un excellent morceau bien Heavy "Shocker" accompagnés de Jean Beauvoir, des reprises "No More Mr Nice Guy" par MEGADETH parfaitement exécutée avec les chœurs de ce bon vieux Alice Cooper et Michael Anthony, du bon Thrash "Different Breed" par DEAD ON lors d’une excellente scène de poursuite dans des entrepôts. J’avoue cependant avoir une affection particulière pour l’excellent "Demon Bell" des DANGEROUS TOYS, excellent morceau bien mis en avant dans le film, une fois n’est pas coutume écrit par Desmond Child et le très bon "The Awakening" nous rappelant que Jean Beauvoir a une sacrée voix. SARAYA y va de sa petite ballade, "Timeless Love" avec Steve Lukather à la guitare tandis que BONFIRE, dans sa plus pure tradition nous gratifie d’un très bon "Sword And Stone". "Love Transfusion" d’IGGY POP me fait systématiquement penser à l'album "Trash" d'Alice COOPER tant on sent la patte de Desmond Child.

Bien évidemment ce n’est pas la première fois que la Hard Rock est à l’honneur sur une bande originale, on pourrait pêle-mêle citer "Maximum Overdrive", "Black Roses" et même "Highlander", mais au final et en ce qui concerne les années 80 c’est celle-ci que je préfère. Il est impossible de ne pas parler de Desmond Child, véritable créateur de hits, lui qui a écrit pour AEROSMITH, Alice COOPER, BON JOVI, KISS (excusez du peu) et bien d’autres, qui fait de cette B.O.F une franche réussite. Du coup merci à Pilgrimwen pour le petit clin d'œil sur la pochette de l'album de RIPPER qui m'a donné envie de regarder de nouveau ce "Shocker" électrique à souhait.