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UGLY KID JOE - Rad Wings Of Destiny (2022)
Par KOL le 1er Mai 2024          Consultée 512 fois

Pour tout vous avouer, chers lecteurs, j’avais même oublié l’existence d’UGLY KID JOE jusqu’à il y a peu. Pourtant, dieu sait que je l’avais poncé, l’"America’s Least Wanted", pendant mes années boutonneuses, en long, en large et en travers. Ils apportaient ce vent de fraîcheur dans un milieu qui se prenait trop au sérieux à dévaster les chambres d’hôtel auprès de filles de joie, s’en coller plein le blair et vider les mini-bars. Crane et sa bande nous pondait en 1992 un petit bijou de simplicité Hard/Heavy, dont l’inénarrable tube "Everything About You", entre-autres, allait venir se visser entre mes deux oreilles pour l’éternité. Et puis ? Et bien plus grand-chose, malheureusement.

Les années ont passé, mais nos chemins ne se sont que rarement recroisées, jusqu’au néant absolu. Alors, quand je les ai vu par surprise jouer au Hellfest 2022, c’est le sourire au bec que j’ai assisté à une prestation à leur image, du moins à celle que j’en avais gardé : directe, pas de chichi, de la bonne humeur (et quelques rides aussi) pour un concert plus qu’abouti, reprise engagée de "Ace Of Spades" devant la statue de Lemmy incluse. Alors quand Julien nous a proposé leur dernier opus en date dans la Boite à Demande, il ne m’a pas fallu longtemps pour lever le doigt (l’index, pas le majeur) et prendre le relai de Chapouk, qui roupille un peu en ce moment (je cherche à réveiller la bête par vile provocation). Allons-y donc pour "Rad Wings Of Destiny", nommé en clin d’œil au PRIEST, bien entendu !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le disque ne fera pas tâche dans la discographie des sales garnements, et rappelle même dans sa versatilité les plus belles heures des Américains. On passe allègrement d’une piste qui fait taper du pied à une balade acoustique tout en sensibilité, portée par le chant de Witfield Crane, toujours aussi gaillard malgré le chemin parcouru. C‘est marrant d’ailleurs de se dire qu’il était quelque peu chahuté dans ses jeunes années quant à ses capacités vocales tant le bougre excelle aujourd’hui dans son genre. En voilà un qui vieillit comme du bon vin, il nous livre une partition irréprochable dans une grande variété de tessitures, quand la plupart de ses contemporains (qui a dit Axl Rose ?) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.

Au menu donc, tout le panel de ce que le Hard-Rock sait nous produire de bon. Les titres AC/DCiens que sont "That Ain’t Livin’", "Failure" et "Dead Friends Play" sont assez jouissifs et collent une banane sincère dès les premiers accords, avec une approche naïve que les Australiens ont perdu depuis bien longtemps. On se rapproche pour le coup franchement d’AIRBOURNE : trois/quatre accords enchaînés dans le bon tempo, il n’en faut pas plus pour réussir un bon titre, prenez-en de la graine, tas de Progueux ! Le Blues groovy "Up In The City" creuse d’ailleurs dans la même veine, avec ce petit quelque chose d’impertinent dans la voix qui fait le sel d’UGLY KID JOE. Il est intéressant de noter d’ailleurs que ces pistes les plus énervées du disque bénéficient du renfort de Shannon Larkin, cogneur de talent chez GODSMACK, qui avait également fait un passage sur le précédent LP, le non moins sympathique "Uglier Than They Used To Be". Hasard ? Je ne crois pas…

Pour le reste, on se promène plus calmement entre la campagne ("Drinkin’ And Drivin’") bercé par les instruments country (Banjo, Lap Steel) et la ville ("Failure"), et le combo nous propose une perspective à 360 degrés sur les différentes facettes de la musique US, avec un éventail de possibilités assez large, proposant une profondeur que je ne soupçonnais pas au moment de lancer la galette, même si "Busy Bee" ou "Cats In The Cradle" auraient dû m’y préparer. La jolie reprise des KINKS, "Lola", est bien là pour nous le rappeler et m’évoque quant à elle, le "Mr Recordman" d’"America’s Least Wanted".

"Rad Wings Of Destiny" est un disque très chouette, peu être un chouille trop posé mais sans fausse note, qui fera passer un bon moment à n’importe quel amateur d’UGLY KID JOE (ou de Hard-Rock sans prise de tête), tant il représente parfaitement la musique délivrée par les Californiens depuis plus de trois décennies (et oui… Le temps file, pour eux aussi), les crayons dans le pif. Bien pensé, globalement équilibré entre immédiateté et sentiments, bien produit, il ne lui manque qu’un brin d'énergie et un ou deux "grands" titres pour passer au niveau supérieur. Quelque part, j’ai l’impression que ça n’a plus été l’ambition de la formation depuis le coche manqué dans sa prime jeunesse, la seule qu’il leur reste étant de se faire plaisir, de nous faire plaisir, et de continuer à vivre de leur musique en traversant le monde et en sortant de temps à autres de bonnes galettes, telles que cette offrande de 2022.

Merci et chapeau les gars, c’est du tout bon !

Note réelle : 3,5/5.

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- Whitfield Crane (chant)
- Dave Fortman (guitare)
- Klaus Eichstadt (guitare)
- Cordell Crockett (basse)
- Zac Morris (batterie sur 2, 3, 4, 8, 9, 10)
- Shannon Larkin (batterie sur 1, 5, 6, 7)
- Jeff Curran (guitare sur 1, 8 et banjo sur 8)
- Ram Cantu (piano sur 8)


1. That Ain't Livin'
2. Not Like The Other
3. Everything's Changing
4. Kill The Pain
5. Lola
6. Dead Friends Play
7. Up In The City
8. Drinkin' And Drivin'
9. Failure
10. Long Road



             



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