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2021 Skywards
2024 Black Sun
 

- Membre : Edge Of Forever, Hardline, Sunstorm, Voodoo Circle, Fate
- Style + Membre : Edguy, Jorn, Silent Force

The GRANDMASTER - Black Sun (2024)
Par GEGERS le 13 Avril 2024          Consultée 521 fois

Je me suis tellement torturé l'esprit que j'ai un temps envisagé d'en référer à l'ONU. Mais mon esprit étriqué de presque quadra biberonné au Power Metal du début des années 2000 n'en démord pas : EDGUY nous manque. Voilà, deux lignes à peine, et voici qu'apparaît déjà le nom du groupe que je souhaitais éviter de mentionner, pour éviter de réduire à ce groupe le travail de l'exceptionnel guitariste Jens Ludwig, qui nous a offert de précieux émois avec ses camarades de Fulda jusqu'à la mise en sommeil de la formation il y a sept ans déjà. Il faut dire que particulièrement discret, Herr Ludwig ne nous a pas donné tellement l'occasion de l'associer à un autre projet musical qu'à ce mastodonte éternel. Quelques piges ici et là, invité de luxe sur quelques albums (dont ceux de PRYDAIN et AVALAND en 2023), mais pas de quoi se repaître de son jeu toujours inspiré, pur et faussement simple, très axé sur la pertinence mélodique et son inclusion parfaite dans les morceaux qu'il agrémente.

L'existence de The GRANDMASTER est donc une bonne nouvelle. Bien que le projet soit coordonné par les nababs de chez Frontiers dont la vision de la musique reste discutable, le guitariste a pu s'exprimer enfin sur un album complet en 2021 avec le bon mais frustrant "Skywards". Trois ans plus tard, la formation a bien changé. Si Alessandro Del Vecchio, l'homme à tout faire de chez Frontiers, reste en charge de la composition, des lignes de basse et de la production des réalisations de ce que l'on a toujours du mal à considérer comme un groupe plus qu'une somme d'individualités, le chanteur brésilien Nando Fernandes a laissé sa place (il a depuis participé à l'enregistrement des chœurs sur l'album "Cycles Of Pain" d'ANGRA). La volonté affirmée étant de constituer un noyau dur de membres résidant en Europe, afin de simplifier l'organisation de tournées. Ainsi, c'est avec surprise et plaisir que nous découvrons la présence au micro du Danois Per Johansson, notamment chanteur de longue date au sein de la formation Hard Rock FATE. Et d'un coup, The GRANDMASTER est transfiguré.

En effet, ce nouvel album marque une réelle élévation du niveau du groupe. Bien que fort talentueux, le chanteur Nando Fernandes ne tient en effet pas la comparaison avec son successeur, dont la voix à mi-chemin entre celles de Jorn Lande, Rick Altzi et Herbie Langhans apporte une patine, un côté papier de verre qui donne à ce deuxième album une facette immédiatement plus agressive qui lui sied fort bien. Mieux, en faisant saillir des muscles que l'on pensait maigrelets, The GRANDMASTER propose des morceaux plus percutants, plus efficaces également, et se dote (presque) d'une véritable personnalité. Le son assez "bombastic" permet de mettre en valeur une intention artistique que l'on peut sans peine approcher de celles de MASTERPLAN ou FIREWIND. Du vrai bon Heavy/Power à l'allemande, porté par un groupe qui finalement, comme beaucoup de ses pairs, participe ici à perpétuer l'héritage d'HELLOWEEN, toutes proportions gardées.

Jens Ludwig n'a participé qu'à la composition d'un seul morceau ("Watching The End") et c'est bien le couteau suisse Del Vecchio qui se charge de la direction artistique de ce deuxième album. Néanmoins, l'orientation est intéressante, les mélodies percutantes, et les choix d'arrangements (notamment la mise en avant de secondes voix) très pertinents. Le schéma est somme toute prévisible, mais cette fois-ci la sauce prend, en tout cas sur la première moitié de l'album, généreuse en bons moments. À l'agressif et charismatique "Black Sun" succède le plus rapide "Watching The End", qui avec son mariage entre rugosité des riffs et richesse mélodique des couplets rappelle l'univers des albums récents de FIREWIND. L'introduction de "The Sun Goes Down", très cinématique, donne naissance à un morceau agrémenté d'un solo véloce. Quel plaisir d'écouter Jens Ludwig décliner son savoir-faire sur ces belles lignes mélodiques. Tout comme on exulte presque à l'écoute de "Heaven's Calling", dont les licks de guitare et les soli nous ramènent à l'époque de "Hellfire Club", quelque part entre "Rise Of The Morning Glory" et "We Don't Need A Hero". Car c'est ici qu'à nouveau le bât blesse : les travaux du guitariste sont très lisibles, mais les soli souffrent d'une trop grande timidité, d'une discrétion surprenante, car les guitares pourtant sont partout. Comme si Jens Ludwig n'arrivait pas à lâcher les chevaux. Dommage, et frustrant.

L'album est scindé en deux par "Fly, Icarus Fly", une ballade dénuée de guitares, portée par un amalgame entre claviers et nappes de synthé. L'intention est bonne et le refrain séduisant, mais le morceau manque un peu d'ambition et peine à prendre une dimension qui en aurait fait autre chose qu'un "simple" intermède sympathique. Sur la deuxième moitié de "Black Sun", les compositions tendent à suivre un peu le même schéma et à se répéter, à l'exception de "Into The Dark", qui clôt l'album avec ses sonorités Speed mélodique pur jus qui évoquent l'univers de GAMMA RAY.

The GRANDMASTER fait un grand pas en avant avec "Black Sun", c'est une évidence. Le chant rugueux de Per Johansson tire tout ce petit monde vers le haut et donne au groupe une vraie saveur Power Metal "à l'européenne". Omniprésent, Jens Ludwig nous manque pourtant, et si certaines envolées sont à remarquer, les soli souffrent d'une durée trop courte et d'une retenue décevante. Du mieux donc, mais il manque encore un petit quelque chose (que Ludwig lâche les chevaux) pour que le groupe se transforme en autre chose qu'un plaisir éphémère. FIREWIND et MASTERPLAN ne sont pas en danger.

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- Peer Johansson (chant)
- Jens Ludwig (guitare)
- Brett Jones (claviers)
- Alessandro Del Vecchio (basse, claviers)
- Mirko De Maio (batterie)


1. Black Sun
2. Watching The End
3. While The Sun Goes Down
4. Learn To Forgive
5. Heaven's Calling
6. Something More
7. Fly, Icarus Fly
8. I'm Alive
9. What We Can Bear
10. Soul Sacrifice
11. Into The Dark



             



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