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DEATH METAL  |  STUDIO

Lexique death metal
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1996 Skin The Living
1997 Slaughter The Weak
 

- Style : Obituary, Bolt Thrower, Torture Killer

JUNGLE ROT - Slaughter The Weak (1997)
Par REMISSA le 3 Avril 2024          Consultée 592 fois

Face à des discographies prolifiques sur lesquelles personne n’avait encore jeté son dévolu, il y a plusieurs stratégies envisageables pour nous, chroniqueurs, face à ces montagnes de boulot. Au choix, débuter par le meilleur album et détricoter péniblement le reste des productions jusqu’à la pire et lui lâcher son meilleur "un sur cinq", chronologiquement (fastidieux mais cohérent), ou antéchronologiquement (solution de facilité, vous assurant de ne jamais finir la disco). Et en tant que bon "Gen-Y" que je suis, je n’ai pas connu le Death des années 90 sur le vif, vu que j’étais occupé à remplir mes couches. Je me confronte donc aujourd’hui à la joie de tomber régulièrement sur des skeuds soit très brut de fonderie, soit très à chier au cours de l'exercice.

Prenons JUNGLE ROT par exemple. J’ai découvert le groupe avec leur éponyme de 2018, c'est-à-dire leur dixième album tout rond. Alors lorsque j’arrive péniblement dans l’ordre à leur second, à savoir ce "Slaughter The Weak", disons qu’il y a un fossé niveau production. C’est le prix à payer pour avoir une contextualisation de l’évolution artistique des formations dirons-nous. Bon, en toute honnêteté, si le Metal était un arbre phylogénétique, JUNGLE ROT s’en serait cassé la gueule à un moment donné et serait tombé un peu fort sur le crâne après s’être pris des branches au passage. Mais pour autant, une citation est de rigueur : "c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture". Et je parle pas de votre grand-mère.

"Slaughter The Weak" est l’autre moitié (avec "Skin The Living" sorti un an auparavant) de la réédition de titres parus sur la démo "Rip Off Your Face" de 1995. Ne tournons pas autour du pot : ladite démo avait été enregistrée avec une pomme de terre en guise de micro, certes, et le rendu s’est nettement vu enjolivé, mais tous les titres issus de ce premier jet ont des défauts de montage. Que ce soit la bande qui saute, la snare en outro qui bégaye, ou les coupures abruptes cassant l’immersion, nous voilà bien servis en cagades de production.

Hormis ces erreurs de lycéen ayant la flemme de relire ses fautes avant de rendre son bac blanc de philo et lui faisant perdre conséquemment deux points pour orthographe déficiente, l’essence de JUNGLE ROT est intègre à des niveaux que les natifs de Kenosha useront à la longue, au gré du lissage de la production. Ici les graves sont graves, le riffing est australopithéquien, tout comme le chant d’homme des cavernes du duo Matrise/Bell. Les amateurs du CANNIBAL CORPSE de la même époque pouvant être dérangés par l’esthétique cradingue de slasher trop prononcée y trouveront leur compte, misant plutôt sur des ambiances plus sommaires, au service d’une indéboulonnable efficacité.

Afin d’illustrer le côté martial (pour ne pas dire carrément demeuré), nous nous appuierons sur la longueur des vers, dépassant péniblement quatre mots éructant un champ lexical gore par principe. En même temps, devait-on en demander plus en insérant dans le lecteur de CD Laserdisc une galette avec un artwork aussi affreux - entendre laid - d’un GI en train de découper du "Vietcong" pour se faire une chaîne d’oreilles ? Vous avez quatre heures…

Pour autant, l’instauration d’une atmosphère sinistre est notable sur certains titres, grâce à la juxtaposition du riffing bas de plafond et d’un lead plus inquiétant -à défaut d’être plus subtil- sur "Gore Bag" ou "Demigorgon", forçant l’ensemble à ne pas tomber dans une facilité de composition absolue.

Bien que la philosophie de JUNGLE ROT n’ait que peu évolué au fil des années et des albums, le lissage de la production des derniers en date s’est faite au détriment d’une partie de l’efficacité et de l’essence bourrine qui a su faire sortir la tête de l’eau (ou plutôt du marécage) de la formation américaine, dont cette galette nous gratifie allègrement. Bien que non exempte de défauts majeurs de prod’, elle incarne une viscéralité dans la recherche d’un Death à la fois concis et redoutablement percutant. Entre spontanéité et surabondance, il faut choisir !

Note réelle : 3,5/5.

Morceaux préférés : Si l’on ne considère pas la galette comme un très long morceau homogène de trente-trois minutes, "Deadly Force", "Murder One", "Demigorgon".

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   REMISSA

 
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- Jim Bell (guitare, chœurs)
- Dave Matrise (guitare, chant)
- Mike Le Gros (basse)
- Rob Pandola (batterie)


1. Left For Dead
2. Gore Bag
3. Infectious
4. Demigorgon
5. Consumed In Darkness
6. Murder One
7. Butchering Death
8. World Of Hate
9. Deadly Force
10. Darkness Forever (bonus Track)



             



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