Fin 80's, Reb Beach est à son summum.
Il a déjà fait plusieurs fois la Une de magazines de guitare spécialisés outre Atlantique et en cette année 1990 il est en couverture du très influent Guitar World, pour représenter les futurs grands de la décennie qui arrive avec Kotzen et Nuno. Il a même un modèle signature chez Ibanez et son groupe WINGER remplit les salles.

Tout va bien… jusqu’à l’arrivée du Grunge qui rebat les cartes. Reb devra même vendre du matos et se retrouvera dans la mouise financièrement. Le salut viendra entre autres d’Alice Cooper puis de Coverdale qui vont lui donner l’occasion de briller à nouveau sur des très grandes scènes. Oui les années DOKKEN ou NIGHT RANGER niveau notoriété ce n’est pas pareil !! Les modes étant changeantes WINGER reprendra quand même la route et le chemin des studios (même si de manière plus confidentielle qu’avant). Bref tout roule de nouveau pour notre ami.

Revenu dans la lumière il continue les projets parallèles (BLACK SWAN) et continue sa carrière solo. Ici c’est son deuxième album, mais le premier où il ne chante pas (oui car en plus Reb a une superbe voix, et comme son compère Kotzen pourrait être juste chanteur dans un groupe !). Ses premiers titres en tant qu’artiste solo il les signe au travers de sa VHS pédago (super commun à l’époque) - "Cutting Loose" (avec le titre éponyme) - et sa participation au CD édité par Guitar World ("Guitars That Rule The World") où il joue "Black Magic". Un bon titre restant un bon titre notre ami décide ici d’en faire une relecture avec en guest, au milieu, la voix de Coverdale qui lit simplement le titre avec son timbre de voix si particulier (celui travaillé à la Marlboro !). Ici le son est plus massif et plus gras (autre temps autres standards). À part ça, à l’ouest rien de nouveau ! Le morceau sonnait 80s à l’époque c’est toujours le cas aujourd’hui. Forcément son jeu si typique de floyd et son tapping particulier sont en mode totale démonstration. Même constat avec "Cutting Loose", qu’on croirait sorti d’un album de WINGER. Si le précédent était dispo en cd, pour celui-ci c’est la première fois qu’il est dispo.

Rockeur Reb l’est assurément mais album solo oblige il va varier les plaisirs. Le groove est bien présent avec "Little Robots", ou "Attack Of The Massive" même si on peut regretter une basse batterie assez raide (surtout la batterie sur le second). Sur le second également, les claviers rajoutent une bonne louche Fusion (un groove un peu à la Stevie WONDER). Bien sûr on note l’ombre d’Eric Johnson, voire Satch période "Crystal Planet" sur "Aurora Borealis" où son compère de l’écurie WHITESNAKE (Michele Luppi) vient rajouter un piano bienvenu. Satch toujours avec "Hawkdance" qui se fait plus Bluesy mais chasse vraiment sur les terres du Californien. Petit break, avec des claviers encore très typés 70's en plein milieu, ou encore un banjo à la fin qui viennent titiller notre attention.

Dans un côté nuance on a "Infinito 1122" au clip indigent pour un musicien de cette envergure ! Après une bonne intro de basse slappée on passe en mode FM californien type TOTO avec "The Way Home" ou "Whiplash", mais sans les twists si spécifiques de Lukather. Le morceau un peu progressif, "Sea Of Tranquillity", est évidement pour la fin : on pense encore à TOTO deuxième période (celle avec Simon Phillips). Malheureusement, ici FM rime un peu avec platitude et musique de série TV US pour ado ou film romantique de base.

Reb semble être quelqu’un de profondément gentil. Talentueux il l’est sans aucun doute avec un toucher bien à lui. Son vibrato est personnel et vite reconnaissable. Malgré tout il reste un guitariste qui a l’habitude de travailler avec des chanteurs (talentueux en plus) ce qui fait que même si ses morceaux sont bons ils sont toujours associés à un format chanson où l’on attend un chant (on pense énormément à son compère Kip) qui ne vient évidemment pas. En résumé, un album sympa (surtout pour les morceaux fin 80's) mais loin d’être essentiel.

Morceaux préférés : "Black Magic", "Cutting Loose" et "Aurora Borealis".