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2021 The Beast Awakens
2024 Screaming Steel
 

- Style : Judas Priest
- Membre : Michael Schenker, Quiet Riot, Y&t, Secret Sphere
 

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DURBIN - Screaming Steel (2024)
Par GEGERS le 2 Avril 2024          Consultée 786 fois

Il y a une grande différence entre sortir un album pour Frontiers et sortir un album chez Frontiers. Demandez donc à James DURBIN, qui propose avec "Screaming Steel" un deuxième volet de ses aventures Heavy Metal adoubées par le label italien. Il y a trois ans, le chanteur américain s'est pointé avec un album clé en main, enregistré en compagnie de grands noms de la scène Hard/Heavy (au hasard, le bassiste Barry Sparks), et sur lequel des potes à la notoriété enviable lui ont accordé le plaisir d'une pige (Phil Demmel, Chris Jericho). En résultait alors "The Beast Awakens", très certainement un des meilleurs albums de Heavy traditionnel publiés depuis le début de la décennie, et une belle rencontre entre la personnalité charismatique de James Durbin et l'héritage de ses influences prestigieuses (JUDAS PRIEST, DIO, IRON MAIDEN), auxquelles il livrait alors un hommage vibrant et réussi.

Les travaux pour ce premier album étaient déjà largement entamés au moment où DURBIN a signé un contrat auprès du label italien, ce qui n'a eu que peu d'impact sur la teneur de ce qui reste trois ans plus tard un sans-faute. Au moment d'attaquer la conception de son successeur, Frontiers a très certainement imposé ses conditions, puisque voici James DURBIN affublé d'une mafia italienne bien décidée à gérer la direction artistique de son nouvel album. Avec son consentement, naturellement. Toujours est-il qu'Aldo Lonobile, par ailleurs guitariste au sein de SECRET SPHERE, prend en charge la direction des opérations, puisqu'il assure à la fois les lignes de guitare, l'enregistrement, le mixage et le mastering de "Screaming Steel". C'est ce que l'on appelle une mainmise. Ajoutez à cela la participation à l'enregistrement de nombreux autres musiciens-mercenaires fournis clés en main par Frontiers, et on se dit alors qu'il ne manque que la participation de l'incontournable Alessandro Del Vecchio pour obtenir un album conforme en tous points aux standards d'uniformisation établis par la maison de disques transalpine.

DURBIN n'a pour autant, et fort heureusement, pas perdu de son charisme vocal et de sa théâtralité délicieusement surannée qui donne à ce deuxième album une saveur Heavy 80s assez prononcée. Celui qui a récemment repris en concert "The Ripper" et "You've Got Another Thing Comin" de JUDAS PRIEST poursuit sa quête marquée par l'envie de proposer une musique émulant l'énergie hédoniste qui habite ces grands classiques du siècle précédent. "Made Of Metal" nous donne envie d'adhérer à la démarche, car transparaît une appréciable authenticité. La musique est à la fois dépouillée et riche en harmonies, souvent en retrait par rapport au chant, poussé dans le mixage. Le son, globalement, est un peu fin. Les twin-leads manquent d'épaisseur, et dès que le chant est absent nous avons comme l'impression que le soufflé retombe. Musicalement, l'album se révèle très rapidement lisse, générique, dénué de toute inventivité et porté par l'envie seule d'émuler une époque révolue. Où est l'inventivité, l'audace, la force mélodique de l'album "The Beast Awakens" ? Tous ces éléments font cruellement défaut à ce nouvel album.

Les chansons sont plutôt bien construites, et il faut accorder à DURBIN la louable intention de ne pas sacrifier ses morceaux sur l'autel du sacro-saint refrain. Non, il y a autant à découvrir dans les couplets, souvent engageants, que dans les refrains percutants, notamment sur la première moitié de l'album, ainsi que sur le titre final "Rebirth". "Hallows", par exemple, synthétise ce que l'on apprécie dans l'univers du chanteur américain : l'urgence, la richesse mélodique, l'intensité et l'intransigeance. Le résultat est pur et brutal à la fois, à l'image finalement de ce que proposait JUDAS il y a quelques décennies.

Le problème est que DURBIN tire souvent à blanc. "Beyond The Night" sonne un peu comme une redite, tout comme "The Worshipper" balance des plans très (trop) souvent entendus. "Rebirth", qui invoque MAIDEN par ses lignes de guitares harmonisées avec les lignes de chant, est tellement opératique que le morceau en devient presque parodique, nous rappelant finalement les envolées lyriques de Jack Black au sein de TENACIOUS D.

Le son papier à cigarette fourni par Aldo Lonobile, couplé à une absence presque totale d'inventivité mélodique (nous sommes loin des trouvailles de "The Beast Awakens"), sont ainsi à la source d'une rude déception. Si ses talents d'interprète suffisent à James DURBIN pour séduire, ses efforts ne suffisent pas à sauver un album qui fait bien pâle figure à côté de son prédécesseur direct, comme si le label italien avait vampirisé le chanteur américain pour le vider de tout ce qui faisait sa richesse et son originalité. Dommage, mais l'essai de 2021 est bien loin d'être transformé.

2,5/5.

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   GEGERS

 
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- James Durbin (chant)
- Aldo Lonobile (guitare)
- Luca Birotto (guitare)
- Mike Roberts (basse)
- Marco Sacchetto (batterie)


1. Made Of Metal
2. Screaming Steel
3. Where They Stand
4. Hallows
5. Power Of The Reaper
6. Blazing High
7. Beyond The Night
8. The Worshipper - 1897
9. Tear Them Down
10. Rebirth



             



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