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2016 I
2022 II

Jason RICHARDSON - I (2016)
Par REMISSA le 26 Avril 2024          Consultée 164 fois

Quand on parle de soli démentiels que je m’interdis d'approcher même dans mes rêves les plus saugrenus, je repense toujours à ce pote fan de Rap/Hip Hop - tout de même bien plus tolérant et moins obtus que moi - qui était tombé par hasard sur le live de "Stream Of Consciousness" de DT au Budokan. Oui, celui où Petrucci lévite de sa grâce et pond une des plus belles poignées de secondes qu'il m'ait été donné d'ouïr (et de couper juste après car on se fait sacrément chier avec les blibloup wiiiooouu zoinzoin de Rudess).

Et le benêt, me sachant guitariste, de demander : "Tu peux jouer ça, tu penses ?"

Oh, le con.

Et moi le sur-con, d'essayer de l'apprendre quand même, avec une once d'espoir du style "Fonce, oublie que t’as aucune chance" (*).

Spoiler alert : J'ai revendu la guitare, qui a porté plainte depuis pour agression physique, et elle a obtenu la garde de l'ampli.

Bref, n’est pas Guitar Hero qui veut, surtout au XXIème siècle. D’une part car ce statut tombe peu à peu en désuétude, et d’autre part car les artistes ayant accédé à ce titre sont indéboulonnables, et la tablée n'est pas extensible à l'infini, au risque sinon de décrédibiliser les panthéonisés.

Avec l'évolution des styles, le surpassement de l'existant, ou encore l'invention de nouvelles techniques, il faut comparer ce qui est comparable… Et dans l'univers de la branlette de manche ou de la recherche d’une signature caractéristique, difficile de s'appuyer sur des sonorités organiques avec la numérisation des procédés… Reste juste à aller vite. Très vite. Et paf, voilà Jason.

Après avoir usé les planches recouvertes de carpettes des salles de concert avec BORN OF OSIRIS et CHELSEA GRIN, le jeune homme, du haut de ses vingt-cinq piges, a dû en avoir assez de se faire brider son talent et son frétillement de la main droite, et a fini par monter un two-men band (avec Luke Holland aka "La-moule-accrochée-à-son-rocher") afin de montrer qui a la plus grosse sept-cordes et surtout qui la fait crier le plus vite.

Sobrement appelé "I", voici donc que le prodige (il faut appeler un chat, un chat) produit son propre album avec une myriade d'invités plus ou moins prestigieux pour bouffer du sweeping en veux-tu en voilà.

Et contrairement à MALMSTEEN ou SATCH, il n'aura pas fallu attendre longtemps avant que Jason n'atteigne son plafond de verre en tant que compositeur, et se prenne les pieds dans le tapis en évoluant dans un couloir d'ego impersonnel. Quatre titres pour être précis.

Alors, disclaimer, d'un point de vue technique et philosophie de son art, j'admire le garçon. Son niveau, sa connaissance de l'outil et sa mise en difficulté perpétuelle pour repousser ses limites sont quasiment divins, on ne peut pas le lui enlever, et cela transpire sur certains titres ayant participé à sa renommée. Pour couper court à tout suspens, "Titan" et "Hos Down" sont les deux seules pistes de cet album qui allient perfection technique et incorporation musicale laissant sans voix.
Sur le solo (enfin, si l'on considère que l’album n’est pas un solo géant) de "Titan", Richardson joue des sections de seize notes par mesure. À 210 BPM. Deux fois. C'est tout bonnement inhumain, et la plupart des fous qui se risquent à faire des covers sur YouTube ont un son dégueulasse et baveux au possible. À l'opposé de la démonstration pure, "Hos Down" s'autorise des passages plus osés, notamment avec un break Bluegrass en décorrélation complète avec le reste mais fonctionnant foutrement bien. Sacré lui.

Et en dehors de ça, rien d’excitant à l’horizon. L'ennui dans le meilleur des cas, le cringe dans le pire (mention spéciale aux titres chantés "Retrograde" et "Fragments", à la BFMV/SHOKRAN du pire effet).

Allez à la rigueur, "XV" donne un avant-dernier coup de collier plein de rancune (référence directe à "XIV", paru sur l'album "The Discovery" lorsqu'il évoluait chez BORN OF OSIRIS), avant "Chapter II", sauvé in extremis par le talent éclaboussant de Loomis.

Le reste n'est que morceaux insipides de branlette peu inspirée et inspirante sur fond de Djent Marque Repère qui n'arrange rien au rendu final. Un EP aurait largement suffi, mais quand l'honneur et la crédibilité sont en jeu dans ce monde de requins, il faut tirer sur la corde et pondre une galette d’une plombe je suppose…

Ouaip, n'est pas Guitar Hero qui veut. Vous me pardonnerez l'approximation syntaxique, mais il n'y a que Vai qui vaille.

Morceaux préférés : "Hos Down", "Titan", "Chapter II".

(*) Si vous voyez une tablature qui ressemble à un électrocardiogramme, fuyez pauvres fous.

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   REMISSA

 
  N/A



- Jason Richardson (guitare)
- Luke Holland (batterie)


1. Omni
2. Titan
3. Retrograde (ft. Spencer Sotelo)
4. Hos Down (ft. Rick Graham)
5. Mirrors (ft. Nick Johnston)
6. Tonga
7. Thot 2.0
8. Fragments (ft. Lukas Magyar & Mark Holcomb)
9. Breaking Damnation
10. Xv
11. Chapter Ii (ft. Jeff Loomis)



             



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