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BLOOD RED THRONE - Nonagon (2024)
Par KOL le 8 Mars 2024          Consultée 630 fois

‘Chuis tout chafouin. Levé du mauvais pied, comme on dit… Celui qui ne pue pas la merde. Va comprendre, pourquoi, d’ailleurs. Bref, il ne va pas falloir vous attendre à beaucoup de bienveillance de ma part au cours des lignes à venir. C’est de la faute à personne, certains avanceront la fatalité. En ce qui me concerne, c’est plus la futilité. Car, la question existentielle qui se pose à l’issue des 42 minutes de "Nonagon" est la suivante : "à quoi bon ?". Attiré comme une mouche par un étron fumant, j’ai flashé sur cet artwork classieux. Les neuf étapes vers l’enfer, une promesse de maltraitance auditive inconsciemment désirée, symbole de penchants SM sans doute trop refoulés. La pochette donne envie de se laisser entraîner vers les abymes illustrés, à grand coup de pelle dans la tronche.

Du coup, pas bégueule, je me fie à mon instinct déglingué et décide de prendre en charge le onzième opus de BLOOD RED THRONE, persuadé de prendre mon pied à l’écoute d’un Death plutôt old school (après tout, dans OSDM, il y a bien les lettres S et M…), réhaussé de quelques variations ça et là, lâchées en pâture à la horde métalleuse sous une caution réformiste toujours bienvenue quand on parle d’un genre qui fête ses quarante piges, quand même, à peu de choses près. Du coup, joyeux anniversaire, le Death !

Si sur le papier le contrat est bien rempli, en revanche, l’extase attendra tant le disque manque de relief, de hooks, de mélodicité, de brutalité, d’émotions. Avouons que les choses partaient mal, dès le premier Pig Squeal accompagnant l’arrivée du chant après une intro SLAYEResque sur "Epitaph Inscribed". Qu’est-ce-que ça fout là, nom de Zeus ? D’autant que celui-ci ne nous reviendra quasiment pas avant l’épilogue. Sous couvert de modernité et d’influences Deathcore grandissantes (cf. le breakdown de "Split Tongue Sermon", meilleure piste de l’album), la tentative s’apparente plutôt à un pet sur une toile cirée. Et c’est bien le problème majeur de ce "Nonagon". À chercher à agrémenter sa recette d’éléments adjacents au genre, à grand renfort de passage Black ou Heavy plus ou moins à propos, BLOOD RED THRONE oublie de sustenter ses apôtres, manquant le coche sur ce qui est censé constituer sa base : le Death, putain !

Ni assez violent, ni suffisamment mélodique, la lassitude s’emparera bien vite de vous. Notez que j’aurais dû me douter de la chose en consultant la dernière chronique en date de l’illustre Mefisto, référence en la matière, qui pointait déjà les carences patentes du combo norvégien sur "Brutalitarian Regime". Les pistes défilent dans une atonie embarrassante, déroulant une formule sans passion ni accroche. "Nonagon" décline son Death, que l’on qualifiera de "moderne" pour rester poli, comme mamie enfile les crochets sur ses aiguilles à tricoter, avec une petite odeur d’Ehpad qui vient friser les poils du nez.

Je vous avais prévenus, je suis désappointé, désabusé par tant de laisser-aller. Même pas en colère, car l’ensemble n’est pas fondamentalement si nul que cela. Prenez le chant de Bolt, qui se balade entre growl et scream de façon honorable. Ce n’est pas donné à tout le monde et donne un brin de variété aux compositions désespérément plates. Malheureusement, la neutralité de l’écriture vient rendre tout effort vain. Idem pour Gunner, qui s’escrime comme un beau diable sur sa basse. Son jeu est peut-être l’élément au sauver et à mettre au tableau d’honneur. Jetez une oreille à "Tempest Sculptor" si vous souhaitez une petite démonstration des capacités du bonhomme. Je serais lui, je me ferais la malle vite fait du mouroir que représente "Nonagon". Il mérite tellement mieux que cet hospice d’anciens combattants.

Les grattes de Død (seul membre fondateur étant resté fidèle) et de Meathook sont génériques au possible : les riffs sont corrects mais les soli manquent clairement d’harmonies, et ce n’est pas le retour récent de Bolsø derrière les fûts qui ramène l’inspiration. Tout au plus assure-t-il une certaine consistance dans la section rythmique, même s’il laisse à son collègue Gunner les spotlights. Disons que cette partie tient la route.

Objectivement, "Nonagon" n’est pas "claqué au sol", comme disent les jeunes. C’est juste incroyablement ennuyeux -un comble pour le style prodigué- et d’une écriture paresseuse dont seul émerge un brin de dynamisme porté par la basse et quelques fulgurances issues d’autres scènes. Le reste sera vite digéré, oublié et expulsé de vos cerveaux comme de vos intestins.

Note objective : un bien chétif 2,5/5.

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- Yngve 'bolt' Christiansen (chant)
- Daniel 'død' Olaisen (guitare)
- Ivan 'meathook' Gujic (guitare)
- Stian 'gunner' Gundersen (basse cinq étoiles)
- Freddy Bolsø (batterie)


1. Epitaph Inscribed
2. Ode To The Obscene
3. Seeking To Pierce
4. Tempest Sculptor
5. Every Silent Plea
6. Nonagon
7. Split Tongue Sermon
8. Blade Eulogy
9. Fleshrend



             



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