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DEATH PROG SLUDGY  |  STUDIO

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Lexique death metal
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2018 Pillars Of Blood
2023 Promethean
 

- Style : Lamb Of God, Gojira, Mastodon, Praïm Faya

IRON ALTAR - Promethean (2023)
Par KOL le 27 Octobre 2023          Consultée 1390 fois

Contrairement aux idées reçues, le Death est un genre bien moins homogène et immuable qu’il n’y paraît à première écoute. Avec le temps, il s’est accouplé avec bien d’autres styles pour venir enrichir son ADN initial, fait de brutalité et de blasts à tout va. Versant vers le Heavy Metal pour accoucher d’un Melodeath qui a fait le bonheur de votre arrogant rond-de-cuir, il sait également se parer d’un voile noir et vénéneux chez BEHEMOTH, de l’énergie Hardcore à renverser un buffle pour FIT FOR AN AUTOPSY ou WHITECHAPEL ou de Groove pour le Professeur McManus et son DYSCARNATE, et j’en passe et des meilleurs.

L’hybridation qui nous intéresse ici lorgne plutôt du côté Progressif, un ingrédient que je ne goûte que guère dans l’absolu. Mais force est de constater que sa sophistication, lorsqu’elle esquive l’écueil de l’exercice de style et de l’onaniste démonstration technique, se mêle finalement plutôt bien à la violence du Death, les exemples de réussite étant pour le coup légion. Citons arbitrairement OPETH, MASTODON, GOJIRA ou RIVERS OF NIHIL pour illustrer le savant métissage.

Près de cinq ans après un "Pillars Of Blood" pas bien loin d’être excellent, les Ecossais d’IRON ALTAR nous reviennent donc avec son successeur, "Promethean" et nous ressert sa formule Death Prog’ à tendance Sludgy, n’ayant pas oublié au passage de relever les ingrédients avec une production enfin digne de ce nom. Autant l’annoncer d’emblée, ce second LP confirme en tous points l’impression laissée par leur effort initial, et a le culot de faire encore mieux, gommant en partie les maigres réserves de carence en mélodicité que j’avais pu alors éprouver à l’écoute.

Les Britanniques délivrent donc près de 45 minutes de leur cuvée 2023, plus que jamais inspirée des premiers essais des Landais de Gojira, le maniérisme et la surprise en moins. Diablement efficace, l’opus secoue fortement, déployant tour à tour pesanteur indécente et cavalcades enflammées, le tout dans un bel équilibre.

Du Sludge, le groupe tire cette lourdeur moite et vicelarde, portée par des instrumentistes qui excellent tout du long, démontrant au passage une complémentarité d’apparence viscérale. La richesse de la mixture reste parfaitement digeste, du fait de la variété des plans rythmiques et de l’onirisme qui se dégage de l’ensemble. Du Death, IRON ALTAR emprunte le chant évidemment, ainsi que quelques assauts directs et tranchants à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Il hérite également des structures d’apparence erratiques du Prog’, rendant l’expérience moins prévisible qu’une fournée de CANNIBAL CORPSE, ainsi que d’un riffing parfois assez éloigné de la sphère Death habituelle ("Miasmic Intuition").

La formation est d’une certaine façon parvenue à concentrer l’essence de la puissance de GOJIRA en gommant sa technicité pure, même si l’œuvre reste réalisée par des cascadeurs professionnels, l’expérience n’étant pas à reproduire chez vous. Loin de s’aventurer sur le sempiternel registre maléfico-gore, elle se montre mystique et inquiétante, à l’image de cet artwork magnifique, bien plus inspiré que pour "Pillars Of Blood", ce qui n'était pas bien compliqué, je vous l'accorde. Il se dégage de "Promethean" une ambiance solennelle et crépusculaire, à mi-chemin entre l’âge des cavernes et "Rencontre Du Troisième Type". Les voix y apportent incontestablement leur écot, tant Andrew Callis se distingue dans le registre extrême comme sur des passages plus éthérés, à la limite d’un chant écorché Post- à la Johannes Persson (CULT OF LUNA). Les atmosphères qui peuplent l’opus sont écrasantes et sans concession, la lumière ne parvenant que rarement à se frayer un chemin dans une telle obscurité ("Shanidar").

Les Ecossais passent indéniablement un cap ici, et s’il vous faut une preuve pour donner du crédit à mes élucubrations, je vous invite à tenter "Megalith", réussite absolue concentrant tout le talent des membres en quatre minutes seulement. Cette chanson est tout simplement l’un des meilleurs morceaux de Metal qui m’ait été donné d’entendre cette année. Irréprochable dans sa construction, brillant dans son exécution. "Megalith" contient de surcroît cette petite touche d’urgence et d’émotion qui fait toute la différence à l’arrivée. La progression finale est tout simplement superbe, subtilement teasée au milieu du titre pour mieux être reprise sur les dernières secondes.

Le combo a pris son temps pour donner un successeur à son essai séminal. Et c’est peu de dire qu’il a bien fait et surtout que cela s’entend. Intuiter un potentiel est d’ores et déjà une certaine forme d’accomplissement, mais le réaliser pleinement est une affaire autrement plus complexe, tant est si bien que rares sont ceux qui y parviennent pleinement. Avec "Promethean", IRON ALTAR l’a fait. J’espère sincèrement que ce disque lui permettra de trouver un écho auprès des hordes Metalleuses de par le monde. Il n’aurait d’ailleurs pas fallu beaucoup me pousser pour que la galette finisse en sélection…

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- Andrew Callis (chant)
- Daniel Drever (guitare)
- Neil Mathers (guitare)
- Jamie Scougal (basse)
- Linz Conway (batterie)


1. The End
2. Hunted
3. Mortality
4. Path To Empyrean
5. Megalith
6. Cataclysmic Imprint
7. Miasmic Intuition
8. Shanidar
9. Primal Rites



             



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