Ce Wolfgang dégage quelque chose de terriblement attachant. J'ai regardé plusieurs interviews et à chaque fois c'est le même constat. On a un gars humble, timide même, qui est lui-même surpris qu'on lui fasse des compliments, lui qui a cette situation si inconfortable d'être un "fils de". Mais Wolfgang, à l'instar de Dave Grohl à la création de FOO FIGHTERS est un bourreau du travail et même s'il a son groupe pour les tournées, ses albums sont à lui et à lui seul et il enregistre tous les instruments ainsi que toutes les parties vocales. Comment ne pas applaudir déjà rien que pour ça ? Et dire que des gens lui chient dessus jusqu'à même lui dire qu'il aurait dû s'appeler "WOLFGANG LED ZEPPELIN" pour ne pas souiller le nom de VAN HALEN… Bordel le gars arrive à positiver et à aller de l'avant et rien que pour cela, chapeau à lui car c'est très facile de céder au négativisme intempestif des réseaux sociaux.

2 ans après le premier album sobrement intitulé "Mammoth WVH", Wolfgang remet le couvert avec sa suite sobrement nommée "Mammoth II", à l'instar d'un LED ZEPPELIN ou d'un QUEEN avec ses noms d'albums numérotés. Dire que j'ai été conquis par le premier effort de l'Américain est un euphémisme, l'album numéro un m'ayant accompagné tout l'été dernier grâce à sa fraîcheur, sa simplicité et son efficacité redoutable. Il y encore quelques mois, je ne connaissais le bougre que de nom mais depuis que je l'ai vu jouer au Stade de France, j'ai sauté sur l'occasion pour découvrir son univers et évidemment vous le partager, bande de veinards.

Musicalement, on repart sur les mêmes bases, c'est-à-dire du Heavy Rock burné avec une grosse production. Comme dit plus haut, Wolfgang gère tout de A à Z et même si dans sa globalité, je le trouve moins intéressant que sur le premier opus, cette seconde galette a quand même des choses à dire et son maître de jeu prouve encore une fois tout son talent. Ici la mélodie est le maître-mot, chaque titre étant instantanément mémorisable, quitte à parfois tomber dans la facilité ou la niaiserie comme "Sorry" et son refrain fadasse. Egalement, certains morceaux sont poussifs et donnent l'impression d'avoir été montés en plusieurs parties. "Optimist" a un refrain loupé mais dispose pourtant d'un break bien Heavy. D'ailleurs, on sent qu'il veut muscler ses propos avec des passages franchement pêchus mais contrebalancés par des refrains en demi-teinte comme le montre le titre d'ouverture "Right?".

Mais bien évidemment c'est toujours aussi tubesque et addictif, rassurez-vous. "Another Celebration At The End Of The World" et son côté FOO FIGHTERS défouraille, Wolfgang nous claquant des riffs percutants (putain ce break bien Thrashy). D'ailleurs, je note une belle progression sur les leads de guitare où le bougre est de plus en plus à l'aise. De son côté, "I'm Alright" ravira les fans de Hard FM avec ses petites touches de clavier bien sympathiques. Mais dans l'ensemble, les titres sont un peu bancals comme dit plus haut à cause de cet équilibre étrange entre gros riffs et des refrains chantonnés pas toujours efficaces.

Sortir un excellent premier album est un challenge, en sortir deux d'affilée relève de l'exploit et malheureusement ce volume 2 n'arrive pas à me convaincre par rapport à son prédécesseur qui était plus homogène et surtout plus cohérent dans son approche musicale. Cependant, j'ai beaucoup écouté ce "Mammoth II", par besoin pour la rédaction de cette chronique bien sûr, mais aussi par plaisir car il regorge de très bons moments. Attention toutefois au volume 3 qui va devoir voir sa formule renouvelée ou améliorée… ou je vais devoir me fâcher.