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- Style : Steven Wilson

GODSTICKS - This Is What A Winner Looks Like (2023)
Par DARK BEAGLE le 1er Février 2024          Consultée 525 fois

Et si franchir le Rubicond fut finalement la pire décision de la carrière de GODSTICKS ? Si doper sa musique de consonances plus Metal aura fini par ternir le Prog des Gallois ? "Faced With Rage" était certes très réussi, "Inescapable" possédait encore de beaux atours, mais "This Is What A Winner Looks Like" peine à reprendre le flambeau, à faire vibrer et pire ! À se diversifier suffisamment pour maintenir la curiosité de l’auditeur éveillée tout du long de ce disque à la pochette désopilante. Car ici, le groupe donne l’impression de tourner en rond.

En effet, très vite le sentiment d’entendre toujours la même chose s’installe. Ce qui est une fausse impression parce que les musiciens varient plus ou moins le propos, ils proposent quelques variations bienvenues, ainsi que de très bons soli. Malheureusement, c’est par le chant qu’arrive la frustration. Pour le coup, les mélodies vocales sont assez similaires d’un titre à l’autre, les refrains deviennent prévisibles, les harmonies se font surfaites et cela parvient même à saper l’aspect Progressif de l’album.

Si un morceau comme "Mayhem", ouvertement inspiré par TOOL, aurait tendance à me faire mentir, l’aspect très homogène de ce disque devient rapidement gênant. Les compositions sont courtes, elles sont peu aventureuses, un peu trop sages d’un point de vue stylistique et peut-être même un brin larmoyantes, comme si la bande à Darran Charles s’inspirait de ses références Grunge en ne gardant qu’un pathos qui sied bien à une formation comme MAD SEASONS mais qui se veut bien moins séduisante ici.

Et forcément, cet avis est évidemment biaisé parce que l’incapacité de proposer des disques homogènes était un des points qui me plaisait particulièrement avec GODSTICKS, j’y trouvais justement cet aspiration Progressive dans l’hétérogénéité de la musique proposée jusque là, rendant le travail des Gallois parfois difficile d’accès. Ici, face à un chemin balisé soigneusement, GODSTICKS m’ennuie, même si je ne peux nier que l’écriture reste soignée, que l’ensemble n’a pas été conçu par des manchots.

L’interprétation demeure le point fort du groupe, qui délivre des titres soignés. J’évoquais plus haut les soli, mais il ne faut pas négliger les rythmiques du duo Dan Nelson (Basse) et Tom Price (batterie), qui tranchent avec pas mal de patterns classiques du genre tout en restant assimilables pour le plus grand nombre ; un certain groove se dégage de l’ensemble, qui permet de tirer l’ensemble vers le haut, quand les guitaristes ne tricotent pas de façon presque compulsive. Et sans se mentir, "If I Don’t Take It All" et "Eliminate And Repair" valent leur pesant de cacahuètes. Cependant, une fois que nous avons compris les mécaniques de ces morceaux, le reste devient trop évident.

C’en est presque paradoxal en définitive. Parce que d’un côté, il y a un talent d’instrumentiste certain et indéniable, et de l’autre, il y a un ennui qui nait, une lassitude devant un manque d’ambition purement Prog (un comble ! Pour une fois qu’un groupe décide de ne pas être bavard outre mesure, il se fait taper sur les doigts !) et surtout face à ce chant qui sans être amorphe manque parfois de relief, un aspect qui ne m’avait jamais sauté aux oreilles lors de l’écoute des œuvres précédentes.

Et de fait, les Gallois n’ont pas des tronches de vainqueur sur ce disque. Ou plutôt, si, dans sa version péjorative. Ou alors le problème viendrait de moi, incapable de me délecter de cet album quand tous les autres ont trouvé grâce à mes oreilles ? J’aurai tant apprécié que sa finesse débouche sur des parties plus étonnantes, explosives ou non, calmes ou au contraire abrasives, que le voyage proposé me secoue un peu plus que cet ensemble en définitive pas assez marqué du sceau de l’audace comme pouvaient l’être "Emergence" ou "Faced With Rage".

Au final, c’est aussi ça aimer un groupe : accepter que parfois ce qu’il propose ne plaise pas. Pas forcément à tous, mais juste à soi-même. Ou accepter que l’on passe peut-être à côté d’une œuvre magistrale parce que nous ne rentrons pas dans le délire des compositeurs et des interprètes ; tout n’est que question d’appréciation et de goûts perso, en définitive. Il n’en demeure pas moins que "This Is What A Winner Looks Like" reste une de mes déceptions de l’année 2023, ne recevant que du bon quand j’attendais l’excellence.

Note réelle : 2,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Darran Charles (chant, guitare, claviers)
- Gavin Bushell (guitare)
- Dan Nelson (basse)
- Tom Prive (batterie)


1. If I Don't Take It All
2. Eliminate And Repair
3. This Is My New Normal
4. Devotion Made To Offend
5. Silent Saw
6. Throne
7. Don't Say A Word To Me
8. Mayhem
9. Lying
10. Wake Up



             



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