Troisième album de MEMENTO MORI. Toujours chez Black Mark Productions. Mais pour le coup il y a du gros changement. Au niveau du line-up déjà. Le charismatique Messiah Marcolin, LA voix de MEMENTO MORI ne fait plus partie de l’aventure et Snowy Shaw a également plié bagage. Fichtre ! Ces deux-là ont été respectivement remplacés par Kristian Andrén (ex-TAD MOROSE) et par Johan Billerhag alias Billy Saint-John (ex-HEXENHAUS). Et cela fait une petite différence puisque "La Danse Macabre", autant le dire de suite, est un disque un brin différent et qui ne ressemble plus beaucoup musicalement au Heavy Doom traditionnel des deux premiers efforts.

Pourtant c’est bien Mike Wead (ex-KING DIAMOND) qui est à 99.5% aux manettes quant à l’écriture des morceaux mais il est fort probable qu’il a dû faire avec les nouvelles données, soit changer quelques éléments pour que l’ami Kristian puisse donner la pleine mesure au chant. Malheureusement, la mayonnaise ne prend pas trop. La musique Heavy Doom traditionnel des débuts et qui empruntait quelque peu à CANDLEMASS n’est plus. Même si Mike Wead essaye un tant soit peu de reprendre quelques éléments caractéristiques de MEMENTO MORI, je veux bien évidemment parler des rythmiques de plomb toujours présentes, la batterie toujours aussi puissante par endroits, mais pas Doom ("Crown Of Thorns, Pt. 2, 3 & 4"), des riffs assez lourds et bien évidemment des parties de guitare atypiques ("Lost Words"), mélodiques et reconnaissables entre mille. Tant et si bien que des titres comme "Morpheus (My Deadly Friend)" qui démarre plutôt de façon Doomesque (pour le coup) ou l’instrumental qu’est "La Danse Macabre", meilleur morceau de l’album de mon point de vue, rappellent bien sur le « style » MEMENTO MORI et donc l’ancien matériel.

Malheureusement la musique ne suit pas vraiment et les compositions s’apparentent davantage à du TAD MOROSE (première période donc) qu’à du MEMENTO MORI. Plusieurs choses à cela. Premièrement, les vocalises de Kristian Andrén déjà, qui n’aident pas forcément (et c'est quoi d’ailleurs ces effets ratés sur la voix de Kristian sur "The Beggars Waltz" ?). Il chante bien mais comme dans TAD MOROSE. Difficile alors de faire oublier l’excellent Messiah Marcolin bien meilleur de toute façon. Secondo, les compositions mettent bien souvent en avant les claviers plus nombreux de Miguel Robaina (pas forcément des plus réussis sur "Morpheus (My Deadly Friend)" et sur "The Loser's Trail") et d’un point de vue structure elles sont un poil tarabiscotées parfois même proches de l’expérimental ("The Beggars Waltz" titre sans queue ni tête !). Écoutez également ces cassures sur "Morpheus (My Deadly Friend)" ou cette succession de parties sur "Crown Of Thorns, Pt. 2, 3 & 4", les transitions ne sont absolument pas limpides. Par ailleurs ce morceau comporte même en fin, une partie rapide et musclée clairement poussive et un brin fatigante.

Et comme dans TAD MOROSE (époque "Sender Of Thoughts" - 1995), les compositions possèdent pour le coup pas mal de passages atmosphériques ce qui n’a plus grand-chose à voir avec "Rhymes Of Lunacy" et "Life, Death And Other Morbid Tales" aux compositions plus denses. Enfin, question ambiances, le groupe tente ici des choses c’est certain ("La Danse Macabre", les voix susurrées sur "Morpheus (My Deadly Friend)", "Prelude" qui est censé nous faire peur ?) mais nous sommes vraiment à mille lieues des ambiances travaillées, inquiétantes voire funestes déployées sur les deux précédents albums. Là aussi vous l'aurez compris c'est raté !

Alors forcément "La Danse Macabre" est une grosse déception, pas de doute là-dessus à défaut d’être un ratage complet. Je sauve quand même quelques passages de-ci de-là, les soli guitare du virtuose Mike Wead présents sur le disque qui ne sont vraiment pas désagréables et le titre instrumental qu'est "La Danse Macabre" qui sort véritablement son épingle du jeu. Et c’est à peu près tout. Alors pour moi c’est une note sévère de 1,5/5 arrondie à 2/5.

Note : un 2/5 justifié.

Morceaux préférés : "La Danse Macabre".