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MEMENTO MORI - Life, Death And Other Morbid Tales (1994)
Par FREDOUILLE le 30 Décembre 2023          Consultée 881 fois

Chez les Suédois on ne change pas une équipe qui gagne et on bat le fer tant qu’il est chaud. Revoici en 1994 MEMENTO MORI qui n’a pas tardé à pondre un successeur à "Rhymes Of Lunacy" disque splendide de Heavy Doom et emmené par un Messiah Marcolin (ex-CANDLEMASS) en pleine force de l’âge. Les Scandinaves avec un line-up inchangé (seul le claviériste Miguel Robaina fait ici son apparition) remettent le couvert (toujours chez Black Mark) avec un "Life, Death And Other Morbid Tales" lequel reprend quasiment là où "Rhymes Of Lunacy" s’était arrêté. Un titre comme "Misery Song" et ses riffs de mammouth aurait en effet très bien pu figurer sur le premier album.

Dans la continuité de l’album précédent, "Life, Death And Other Morbid Tales" nous offre une nouvelle fois un Heavy Doom traditionnel de grande qualité avec toujours ce son/ces mélodies si atypiques et reconnaissables entre mille qui caractérisent finalement si bien MEMENTO MORI. Des rythmiques toujours aussi plombées, des riffs toujours aussi lourds et le chant de Messiah Marcolin toujours aussi solennel et magistral, parfois planant, bien mieux mixé d’ailleurs que sur le disque précédent. Des vocalises qui collent toujours aussi bien aux compositions alambiquées du groupe et aux atmosphères et ambiances ici distillées. Des ambiances toujours aussi inquiétantes voire lugubres (dans le genre, on citera bien volontiers "The Passage…", interlude sur lequel MEMENTO MORI tisse méticuleusement sa toile, entre sonorités malsaines, voix d’outre-tombe susurrées, rire maléfique et les oh oh d’un Messiah Marcolin imposant), même si un titre comme "To Travel Within" au refrain très mélodique peut paraître davantage tourné vers la lumière.

Ce qui n’est de toute évidence pas le cas de l’excellent "A Passenger On Psycho's Path" que "The Passage…" précède d’ailleurs judicieusement. Ce mastodonte long de presque neuf minutes, sur lequel la basse clinquante de Marty Marteen est tout simplement pachydermique, possède une lourdeur des plus spectaculaires et une atmosphère des plus inquiétantes. Bien évidemment et avec déjà tout son savoir-faire (les musiciens de MEMENTO MORI ne sont pas nés de la dernière pluie), le groupe montre qu’il est ici expert en matière d’écriture, "A Passenger On Psycho's Path" d'une lenteur avérée est en effet construit et structuré avec une grande ingéniosité à coup de gros riffs lancinants et entêtants, voix susurrées pour mieux contribuer à l’ambiance sombre et inquiétante qui domine ici, breaks astucieux avec un gros travail de la doublette Wead/Argento qui parvient à nous délivrer ici un travail d’ambiance particulièrement impressionnant.

L’enchaînement "The Passage…"/"A Passenger On Psycho's Path" est de mon point de vue le point d’orgue du disque même si j’aime beaucoup aussi le titre de fin "Heathendom" autre colosse du disque - plus de onze minutes tout de même ! - sur lequel MEMENTO MORI va tisser une nouvelle fois sa toile avec beaucoup de minutie et de cohérence. Au fil des minutes, le morceau montre une progression intelligente, entre notes/mélodies pour le moins atypiques (propres à MEMENTO MORI) qui parsèment le morceau, passages narrés inquiétants (un peu KING DIAMOND dans le genre mais pas de voix polymorphe ici), variations du plus bel effet alternant avec des coups de boutoir rythmiques (on notera le joli travail à la batterie de Snowy Shaw avec ces roulements et ce son de grosse caisse), chant presque cérémoniel de Messiah, passage aérien presque MORRICONE-ien de toute beauté (avec chœurs masculins et quelques beaux arrangements) qui nous emmènent sur cette fin montant crescendo… longue, lente, lancinante, clairement prenante même et presque hypnotique avec l’arrivée de chœurs graves masculins, majestueux, comme pour mieux renforcer le côté un peu sombre de la composition. Du grand art assurément ! On n’oubliera pas non plus le contenu et l’ambiance de l’épique "My Secret Garden" aux riffs marquants et au déluge de notes aériennes que nous délivre là encore la paire Wead/Argento excellente une nouvelle fois, et quel son de batterie aussi ! Pachydermique !

Enfin, je n’en ai pas encore parlé mais sur ce second album, MEMENTO MORI a délaissé quasiment (à l’exception du court interlude qu’est "Crown Of Thorns" sur lequel on perçoit une cloche sonner, et le court passage MORRICONE-ien sur "Heathendom") tous les petits passages en guitare sèche que pouvaient contenir "Rhymes Of Lunacy" et qui ajoutaient au charme et à l’attrait de certaines compositions. C’est un peu dommage car MEMENTO MORI excellait réellement dans ce registre. Sur "Life, Death And Other Mobid Tales", les Suédois ont privilégié l’ajout de claviers (c’est là que Miguel Robaina entre en action) majoritairement atmosphériques ("Just Another Morbid Tune"), plutôt timorés malgré tout mais qui participent en fond sonore aux différentes ambiances sombres et lugubres (sonorités orgue Hammond sur "My Secret Garden") et donnent au final un certain relief aux compositions.

Dans la continuité du premier opus, le super groupe qu'est MEMENTO MORI nous offre là un "Life, Death And Other Morbid Tales" grandiose pour ne pas dire majestueux. En tous les cas de haute tenue une nouvelle fois avec des compositions puissantes de Heavy Doom et particulièrement inspirées. Personnellement, je trouve ce second effort du même niveau que "Rhymes Of Lunacy", un chouïa moins sombre cependant. Avis aux amateurs de CANDLEMASS ou tout simplement de Heavy Doom traditionnel, MEMENTO MORI est véritablement un groupe défunt à découvrir.

PS : on notera en morceau caché (hidden track) après "Heathendom", l’étonnante reprise de "Sixteen Tons" enregistrée pour la première fois en 1946 par le chanteur de Country américain Merle Travis et publiée sur son album "Folk Songs Of The Hills". Une version de 1955 enregistrée par Tennessee Ernie Ford a atteint la première place du classement Billboard.

Quelle bonne idée d’avoir repris ce titre ! MEMENTO MORI l’a rejouée à sa sauce et elle lui va réellement comme un gant transcendée par un Messiah Marcolin tout à son aise et vraiment convaincant. Une reprise plombée qui swingue littéralement et qui apporte in fine un peu de lumière et presque de la légèreté à "Life, Death And Other Mobid Tales". Excellent !

Morceaux préférés : l'enchaînement "The Passage…"/"A Passenger On Psycho's Path", "My Secret Garden", "Heathendom", "To Travel Within".

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   FREDOUILLE

 
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- Messiah Marcolin (chant)
- Mike Wead (guitare)
- Nikkey Argento (guitare)
- Marty Marteen (basse)
- Snowy Shaw (batterie)
- Miguel Robaina (claviers)


1. To Travel Within
2. The Passage!..
3. A Passenger On Psycho's Path
4. I Am
5. Misery Song
6. Just Another Morbid Tune
7. My Secret Garden
8. Crown Of Thorns
9. Heathendom



             



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