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HEAVY DOOM EPIQUE  |  STUDIO

Lexique doom metal
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- Style : Candlemass, Solitude Aeturnus
- Membre : Vektor

CRYPT SERMON - The Ruins Of Fading Light (2019)
Par FREDOUILLE le 21 Juillet 2020          Consultée 2051 fois

Après un album des plus prometteurs et qui posait les bases, "Out Of The Garden" sorti en 2015, revoici les Américains de CRYPT SERMON avec un album un poil plus personnel mais toujours influencé par les Suédois de CANDLEMASS et par les Texans de SOLITUDE AETURNUS. Entre autres. En tout cas, CRYPT SERMON qui voit ici son line-up un peu modifié (c'est l'ex-VEKTOR, Franck Chin qui vient occuper le poste de bassiste), semble avoir conquis le public puisqu'il a plutôt fait le buzz en cette année 2019, à juste titre d'ailleurs, et voit donc "The Ruins Of Fading Light" terminer sur pas mal de référendums comme un des top albums de 2019. C'est à souligner. "The Ruins Of Fading Light" qui a de nouveau été enregistré et mixé par Arthur Rizk (POWER TRIP, CAVALERA CONSPRACY, ETERNAL CHAMPION) au Creep Records studios (et c'est encore le chanteur Brooks Wilson qui a dessiné la pochette quelque peu "underground"), affiche il est vrai un rendu qualitatif supérieur à celui de "Out Of The Garden".

Il faut dire que CRYPT SERMON a pris son temps pour préparer son retour (quatre ans séparent "Out Of The Garden" et "The Ruins Of Fading Light") et peaufiner les compositions de son second effort studio. Tant et si bien que les nouveaux morceaux, une nouvelle fois grandioses, sont des plus solides et assurément des plus consistants. Autant d'adjectifs qui caractérisent véritablement "The Ruins Of Fading Light". Si au niveau production tout n'est pas parfait, on reprochera encore cet aspect un peu trop touffu, un peu brouillon parfois aussi (la batterie par exemple manque de clarté et est un poil trop en arrière), idem concernant le chant de Brooks Wilson même s'il est davantage mis en avant ici, je trouve que ces nouvelles compositions de Heavy Doom traditionnel, enrobées ici de consonances médiévales, et lesquelles oscillent entre cinq et neuf minutes, ont de la gueule pour ne pas dire une certaine classe.

Je trouve d'ailleurs que sur "The Ruins Of Fading Light" l'accent a été mis sur les atmosphères et également sur le côté épique de la chose, ce qui ajoute pas mal de relief à l'ensemble. Pour servir ces aspects, le combo de Philadelphie n'a pas lésiné sur les moyens et a injecté dans son Heavy Doom quelques nouveaux éléments. En effet, et histoire d'être bien immergé dans l'ambiance, et à l'instar d'un ATLANTEAN KODEX, CRYPT SERMON a agrémenté l'album de quelques atmosphères bien sympathiques, que ce soit au niveau des compositions (l'introduction à la harpe et flûte de "The Ruins Of Fading Light", l'ambiance pesante de "Christ Is Dead") ou bien au niveau des interludes ici proposés, au nombre de trois sur l'opus, et ornementés de bruitages divers (pluie, orage, carillon, cloches, galop de cheval et même quelques narrations), de claviers amenant quelques touches obscures et presque mystiques (le théâtral "Epochal Vestiges") sans compter les quelques éléments acoustiques ("Oath Of Exile"), instruments divers (harpe, flûte, vielle à roue) et mélodies médiévales donc ("Enslave The Heathens" et sa flûte).

On retiendra dans le registre, l'introduction de "The Ninth Templar (Black Candle Flame)" avec ce bruit de cheval au galop, le cliquetis d'épées, ces claviers et ces chœurs solennels (chant de moines ?) qui plantent le décor et annoncent immédiatement la couleur. Grandiose ! Ces chœurs sont d'ailleurs en assez grand nombre sur le disque. On les retrouvera sur divers titres dont l'épique et très efficace "The Snake Handler", sa rythmique galopante et ce fabuleux travail à la guitare (très CANDLEMASS dans l'esprit) ou bien encore ce majestueux "Christ Is Dead" qui est carrément excellent avec son riff des plus lancinants et sa mélodie contagieuse (les quelques notes acoustiques me rappellent aussi un certain groupe du nom de... MEMENTO MORI). Là encore, les solos, particulièrement travaillés et aux tonalités actuelles (paradoxalement !), sont d'un très haut niveau technique. Aucun doute, CRYPT SERMON a bien étudié son manuel de Heavy Doom, et utilise habilement tous les ingrédients du style. L'ensemble est fluide (l’enchaînement "Christ Is Dead"/"The Snake Handler" est particulièrement limpide), alambiqué comme il se doit, très bien écrit et toujours très varié au niveau des tempos.

Un Doom épique auquel s'ajoute donc cette touche de Heavy Metal traditionnel que l'on retrouve tout au long du disque. On retiendra le très brillant et accrocheur "The Ninth Templar (Black Candle Flame)", titre Heavy Doom par excellence (plus Heavy que Doom d'ailleurs), et qui s'apparente à l'un des morceaux les plus marquants de l'album. Un des plus agressifs aussi puisque doté de guitares acérées, d'une batterie massive qui martèle dur et qui ajoute de la lourdeur (et puis quelle rythmique mes aïeux !) et d'un chant très énergique et rageur de l'ami Brooks Wilson (parfois proche d'un Charles Rytkonen - MORGANA LEFAY - en moins atypique et moins éraillé cela dit), auteur ici d'une sacrée performance et bien plus en voix et plus à l'aise je trouve que sur l'album précédent. Si on note d'ailleurs pas mal de modulations dans ses vocalises (parfois quelques intonations plus rauques et plus inquiétantes, plus méchantes aussi, qui contrastent avec celles plus lisses qu'on peut entendre par exemple sur "The Ruins Of Fading Light"), ce qui est plutôt un bon point, je trouve qu'il n'atteint toujours pas l'intensité d'un Robert Lowe par exemple (la comparaison n'est plus totalement justifiée cela dit). Ceci étant, rien de grave bien évidemment, Brooks Wilson, qui est parfois secondé par les vocaux de Franck Chin ("Key Of Solomon") s'en sort avec les honneurs et sert assez bien les compositions du disque.

Concernant les morceaux justement, si "The Ninth Templar (Black Candle Flame)" marque davantage les esprits, le reste de l'album apparaît très homogène mais n'est peut être pas tout à fait aussi marquant, même s'il comporte quelques très bons moments. Je pense notamment à "Christ Is Dead" assurément épique avec ce travail guitaristique de toute beauté, ou bien encore à "The Snake Handler" qui se démarque par son riff là aussi lancinant, ses atmosphères sombres complètement Doom pour le coup (le rythme est par instants et pour le coup très lent) avant d'accélérer par le biais d'une rythmique galopante et des chœurs omniprésents. "The Ruins Of Fading Light" marquera davantage par sa tessiture plus légère et plus mélodieuse, alors que "Our Reverend's Grave" bien que très bien ficelé avec quelques belles variations rythmiques se montre au final un tantinet trop classique.

CRYPT SERMON montre avec ce "The Ruins Of Fading Light" qu'il a plutôt bien travaillé son sujet et qu'il est en progression. Mieux, les Suédois font montre d'un savoir-faire presque insolent lorsque l'on sait que "The Ruins Of Fading Light" n'est que leur second album. "The Ruins Of Fading Light" dépasse donc qualitativement parlant "Out Of The Garden" (pourtant déjà pas mal) et apparaît clairement plus consistant et inspiré que son prédécesseur. Les compositions sont pour la plupart très bonnes, épiques à souhait proposant quelques nouveaux paysages sonores, quelques très bon enchaînements et surtout des soli guitares de haut niveau (c'est une amélioration qu'on pourra noter par rapport au premier album, au même titre que le chant d'ailleurs qui s'est relativement étoffé). Je pense que CRYPT SERMON pourrait, à l'avenir, davantage développer les parties acoustiques ce qui embellirait leur univers sonore. Ce n'est que mon avis.

J'affirme pour terminer que ce "Ruins Of Fading Light" est un très beau disque, très attrayant et qui mérite amplement toutes les éloges et classements qu'on a pu lui faire depuis sa sortie. CRYPT SERMON confirme donc tout le bien qu'on pensait de lui après des débuts très prometteurs. Si vous aimez le Heavy Doom, épique et lumineux, je vous recommande très chaudement d'écouter attentivement ce groupe et ce disque, c'est du très bel ouvrage !

Morceaux préférés : "The Ninth Templar (Black Candle Flame)", "Christ Is Dead", "The Snake Handler".

Note : 4/5.

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   FREDOUILLE

 
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- Franck Chin (basse)
- James Lipczynski (guitare)
- Brooks Wilson (chant)
- Steve Jansson (guitare)
- Enrique Sagarnaga (batterie)


1. The Ninth Templar (black Candle Flame)
2. Key Of Solomon
3. Our Reverend's Grave
4. Epochal Vestiges
5. Christ Is Dead
6. The Snake Handler
7. Oath Of Exile
8. Enslave The Heathens
9. Beneath The Torchfire Glare
10. The Ruins Of Fading Light



             



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