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2017 Molybaron
2021 The Mutiny
2023 Something Ominous
 

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MOLYBARON - Molybaron (2017)
Par GEGERS le 18 Décembre 2023          Consultée 624 fois

C'est l'histoire d'un mec visionnaire. Pas le genre de mec à vous coder un logiciel en quinze jours dans son garage enfumé ou à prononcer un discours historique à Washington le 28 août 1963, mais un gars qui porte une vision, celle de son art, de sa musique, et qui rêvait de la voir se concrétiser. Ce mec est irlandais, se nomme Gary Kelly. Avec un nom de famille qui est aussi un prénom, ce mec-là aurait sans doute pu virer serial-killer, peut-être en est-il un d'ailleurs. Mais avant de rejoindre Patrick Henri, Emile Louis et Guy Georges au zonzon, ce mec installé à Paris quitte son groupe HUMAN FATE, fin 2014, et se lance en 2015 dans la recherche de nouveaux camarades de jeu pour donner vie à ses démos et à la mise en musique de ses créations personnelles, puisque ce mec-là est compositeur. Par l'entremise d'un ami, il fait la rencontre d'un autre mec, le guitariste Steven André, puis d'un troisième, le bassiste Sébastien de Saint-Angel. Ensemble, ces trois mecs constituent la base d'une formation prometteuse. Elle s'appellera MOLYBARON. "Baron", pour le morceau "The Last Baron" du groupe MASTODON. MOLY, un double-hommage à MOLLY HATCHET ainsi qu'à ces groupes, tels que THIN LIZZY, qui agrémentent leurs blazes d'un prénom féminin.

Reste à s'enregistrer. Le choix est fait, ce sera l'indépendance. Loin des labels, et après deux années de recherches infructueuses d'un chanteur, Gary Kelly prend tout d'abord la décision d'écrire lui-même les paroles de ses morceaux et de prendre le micro, un choix fort judicieux au regard de son phrasé original et de son timbre peu courant, qui donne à la musique de MOLYBARON une atmosphère et un caractère aisément identifiable. Certains diraient : son âme. Et puis, ne trouvant pas de cogneur à temps pour mettre en boîte l'aboutissement de ces travaux juvéniles (oui, un premier album !), la fine équipe fait appel au batteur de Nashville Chris Bush, avant de finalement recruter Raphaël Bouglon à l'issue d'une audition et de longs mois de recherches. Bref, une histoire de mecs qui en veulent.

Graphiste au civil, Gary Kelly va jusqu'à concevoir la pochette de ce premier album sans nom, un visuel à la fois onirique et pesant. Quelle est cette sphère, ou absence de matière, qui aspire (ou expulse, on ne le sait pas) cet humain désarticulé ? À chacun de se faire son opinion à l'aune de cette musique organique, brute et groovy. Un mélange savoureux et peu commun entre Rock alternatif, Hard Rock et Metal moderne, agrémenté de quelques touches Stoner et porté par un guitariste soliste dont la pureté de son renvoie aux dieux du Heavy Metal. Un croisement entre MUSE et METALLICA, si vous voulez vraiment mettre des noms sur des inspirations évidentes ou plus subtiles. L'ensemble est décousu, mais l'auditeur y trouve très largement son compte !

La musique de MOLYBARON est pleine d'espaces, de vides et de pleins, de subtilité et de pachydermies sonores. Il y a de la frénésie, portée par les guitares ou par une basse dont la rondeur tranchante confère à la musique une bonne partie de sa saveur ("Dance (Addicted To The Disco)"), et puis des plages plus contemplatives, à l'image de "Sleep Leaves This Place" dont la tristesse se mêle, le refrain venu, à une envie de plus grand, et le morceau déploie ainsi ses ailes pour s'émanciper et générer ce faisant une émotion authentique et profonde. Un break résolument Hard Rock ancre le morceau dans un passé qui s'entrechoque dans une effusion de beauté avec un présent ici synonyme de modernité. "Moly", porté par un riffing à la précision mathématique, fait preuve d'une intensité ébouriffante. Et dans ses interstices, le temps d'un couplet, le morceau se gonfle d'un souffle de vie puissant et enivrant qui, transfiguré à l'arrivée du refrain, frappe l'auditeur par la pertinence de l'exécution, la force des arrangements et la richesse des mélodies proposées. MOLYBARON tisse sa toile et joue sur les silences pour résonner plus fort. La voix de Gary Kelly propose, même si le timbre est très différent, des intonations à la Damian Wilson (THRESHOLD), et porte surtout un groove contagieux qui rend la musique de MOLYBARON fun malgré un propos dont la légèreté n'est pas la caractéristique première ("Let's Die Together").

En guise de premier album, MOLYBARON livre bien plus qu'un patchwork d'influences variées. Il y a dans cet ensemble des sonorités inédites, des saveurs nouvelles, qui nous laissent entrevoir l'identité forte d'un groupe pour lequel le choix d'indépendance ne constituera pas un handicap au moment de se faire remarquer. Un premier album aux allures (déjà) d'aboutissement, même si ses qualités seront largement exaltées sur l'album suivant, le plus remarquable encore "The Mutiny".

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   GEGERS

 
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- Gary Kelly (chant, guitare)
- Sébastien De Saint-angel (basse)
- Steven Andre (guitare)
- Chris Bush (batterie)


1. Fear Is Better Business Than Love
2. Moly
3. Let's Die Together
4. Dance (addicted To The Disco)
5. Sleep Leaves This Place
6. On The Other Side
7. The Apocalypse Shop
8. Only When Darkness Falls
9. Incognito
10. Mother



             



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