Troisième album pour notre Canadien et sincèrement d’entrée de jeu… Une des meilleures pochettes que j’ai vues ! Classe et tellement représentative de ce qu’on va prendre dans la face !
Bref toi qui ne jure que par du Black, du Core voire Aya Nakamura… Prends la porte et laisse nous entre connaisseurs ! Merci !!

Ici on continue le chemin tracé par "Makin' Magic", mais avec quelques surprises cependant. On est la même année, et l’album commence par un classieux et nerveux "Life In London", qui, s'il est dans une ambiance un peu plus soft que les brûlots du précédent, n’aurait quand même pas dépareillé dessus. L’équipe est la même et l’énergie est toujours là. Sur "Speakeasy" (le nom de ce club londonien où toutes les stars de la guitare de cette décennie allait jammer) on retrouve en guest non pas Robbo mais son compère de chez Lynott j’ai nommé mister Gorham ! Fin guitariste Travers est aussi un homme malin qui n'encombre pas tout avec sa guitare et laisse respirer l’ensemble. "It Ain’t What It Seems" en est un très bon exemple. Il est là, il dirige mais il n’étouffe pas ; respect !

Au fil du disque, on a des influences plus diversifiées, plus ouvertes par rapport à l’opus précèdent. "Off The Beat" fait penser à AVERAGE WHITE BAND ou Jeff BECK (période "Blow By Blow") et… c’est une très bonne chose. La saturation est baissée, un sax arrive, un clavier (Tony Carey de RAINBOW) est bien présent et le groove règne en maître ! Une tuerie !
Ce petit côté Jazz Fusion revient dans l’approche des divers breaks aux climats pénétrants sur "Running From The Future" ! Breaks transpercés par la guitare incendiaire de Pat ! "Gettin Betcha" suit sur la lancée Hard Funk. Si on met à la suite les derniers morceaux de "Makin' Magic" et celui-ci on a une vraie continuité. En gros au début le précédent est bien Hard Blues et petit à petit le côté Funky Groove prend de l’importance. Celui-ci reprend les choses pile où ça s’est arrêté, commençant par le style de fin de "Makin' Magic" pour l’ouvrir encore plus !

"Lovin' You" est une balade plus relax mais franchement bien emmenée. Les divers sons de claviers sont très bien utilisés. Ok le son fait toute de suite penser à son époque mais honnêtement a bien mieux vieilli que les claviers omnipotents dans les balades 80s ! Ici on pense à Joe Walsh et son JAMES GANG.
"Dedication" chasse un peu sur les terres du FLOYD mais avec talent ; pas de braconnage éhonté mais une diversité dans son approche sonore bienvenue, avec ce sax si présent.

Au final un album aussi cool que le précèdent mais plus varié, plus mid-tempo et plus ouvert… et sorti à quelques mois d’intervalle. Travers avait des choses à dire, ici il ne s’en prive pas et n’est pas cloisonné à un seul style.

Un grand guitariste et un grand disque !