Depuis toujours, le phénix est un animal légendaire/mythique qui me fascine. Évidemment, pour ceux qui me pratiquent ici depuis longtemps maintenant, vous savez que le manga "Saint Seiya" est une référence absolue pour moi mais c’est bien tout le symbole du cycle de mort et résurrection.
Alors, évidemment, nous rentrons tous du Hellfest et nous sommes des metalleux caricaturaux et j’ai bien conscience que vous alliez me parler de bière et de Grimbergen en découvrant en première page "Sélection du Site" ce nouvel album des Parisiens de FALLEN JOY ! Non, non, ne niez pas, vous le savez parfaitement, je vous connais pas coeur cher(e)s lecteurs (-trices) !

Et le phénix est vraiment particulièrement a propos ici pour marquer le (grand) retour du groupe après rien de moins qu’une décennie d’absence discographique ! Oui, "Inner Supremacy", signé chez le label canadien Spread The Metal Records à l’époque, est sorti en 2013 et depuis, plus rien ! Pourtant, FALLEN JOY est né est 2008, ce qui lui donne une certaine crédibilité sur une échelle du temps.

Si on compare l’ensemble côté line-up, on remarque rapidement que la table a de nouveau été renversée : seul Leandro à la batterie demeure le fil rouge de l’histoire du combo, Gul est de retour au chant et tout le reste est nouveau ! L’ensemble est auto-produit, label indépendant.

Si l’ouverture instru bien nommée "A New Era", semblant tout droit sortie d’une BO d’un film d’action/superhéros, fait le job en ouverture, FALLEN JOY revient aux affaires… avec le même cadre de création : riffs mélodiques, guitares lead et harmoniques artificielles, jeu aérien et mélodieux autant que catchy avant de découvrir cette voix éraillée déchirant l'espace. "Hold Your Hope", qui fait l’objet d’une "clip" maison sobre réalisé par Leandro façon prise de vue studio (Gul, ton t-shirt Majora’s Mask est très classe et preuve d’un très bon goût !).
Les influences ici sont claires et sans ambiguïtés : ARCH ENEMY, IN FLAMES, INSOMNIUM (pour le côté plus calme et mélancolique, notamment sur l’ouverture de l’épique "Des Cendres Au Phénix"), BE’LAKOR, AMON AMARTH, DARK TRANQUILLITY, MORS PRINCIPIUM EST voire quelques touches de DREAM TEATHER.
Bref, vous comprenez pourquoi FALLEN JOY me plait depuis le départ et que je les suis avec beaucoup d’intérêt.

Kol, mon partner in crime, était comme moi à l’annonce du retour : nous étions deux groupies impatientes et quelque peu inquiètes de les voir revenir après un si long hiatus. Mon jumeau métallique viendra à n’en pas douter nous donner son avis sur ce retour mais comment ne pas savourer ce Death Metal scandinave de Paris ?
Si vous avez bien lu la longue liste des influences des musiciens, vous êtes donc clairement averti que lorsque l’on cite mes groupes fétiches, fort logiquement on devient plus que crédible à mes oreilles.
La qualité de la production est vraiment incroyable : pour de l’auto-produit, Leandro a fait un travail remarquable avec son équipe. Son jeu de batterie est intelligemment mis en avant.

Le départ du précédent lead guitariste est ici vraiment de l’histoire ancienne : le recrutement a été hautement qualitatif. "Nightmare Remains"et son joli solo viennent parfaire l’aspect mélodieux, sans fioriture mais globalement chaque titre. C’est bien simple : si Gul ne ménage pas son travail avec cette voix si caractéristique et que vous appréciez son travail, vous ne pourrez que prendre du plaisir au fil des écoutes en compagnie de ce "The Reborn" si bien nommé ! Growls excellents, chant éructé appuyé mais méchamment contrôlé au service d’une mélodicité de chaque instant. Le bougre est donc capable de singer Johan Hegg sur l’excellente "Dying In Harmony" qui semble indubitablement tout droit sortie d’un opus d’AMON AMARTH !!

Il pourrait enfin faire une incursion dans l’univers de HELIOSS : DM apprécierait sa contribution sur l’oeuvre de Nicolas Muller à n’en pas douter : "Des Cendres Au Phénix" se pose ici en hommage volontaire ou non mais résonnera inévitablement chez les mordus du combo français de Black Symphonique.
FALLEN JOY met la musique au service de ses textes et réciproquement. Ici, on vous raconte quelque chose : prenez par exemple "Keys Of Eternity" et son histoire de maladie incurable qui devient une malédiction avec la vie éternelle.

"Allez c’est parti, balance putain !" bien français au début de "The Fall" ne manquera pas de nous rappeler les origines de notre combo, tout comme le "Dormeur Du Val" et "Des Cendres Au Phénix" (ce dernier en langue de Molière) qui viendront clôturer l’album.

"The Reborn", pour ma plus grande satisfaction, replonge plutôt du côté de "Order To Die", le premier E.P de l’histoire du groupe, laissant éclater tout le talent que j’avais voulu mettre en lumière déjà à l’époque : "Blind Faith" est vraiment ici le titre le plus proche du "concept" FALLEN JOY en terme de création tout comme "Revenge Of The Sea" (avec cette basse qui claque, du plus bel effet). Chaque morceau oscille entre 3min30 et 4min30, ce qui fait le preuve d’une véritable volonté d’offrir un travail dense et sérieux : FALLEN JOY, ce n’est pas de l’amateur, n’en doutez pas/plus !

"The Reborn" aurait toutefois clairement dû être plus court : treize titres pour plus de 54 minutes après autant d’absence, le pari est à mon sens trop risqué. Il aurait été sans doute plus judicieux de garder du matériel pour un retour plus rapide, d’autant plus que la qualité est clairement au rendez-vous.
On espère donc ne pas avoir à attendre une nouvelle fois dix ans cette fois-ci !

FALLEN JOY est de retour au meilleur des moments : ce second L.P est d’une fraîcheur estivale parfaite. Il délivre un Death Mélodique teinté de chant blackisant éructé avec énergie et enthousiasme. Il en résulte un "The Reborn" bien nommé, aussi agréable qu’une bière bien désaltérante et savoureuse, en pleine période de fortes chaleurs. Salvateur et pour une fois à consommer sans modération toutefois !

Note réelle : 4/5 plein d’enthousiasme et de soutien.

Top : "Blind Faith", "Dying In Harmony", "Hold Your Hope", "Keys Of Eternity", "Des Cendres Au Phénix".