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BLACK/CRUST  |  STUDIO

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2017 Dödsrit
2018 Spirit Crusher
2021 Mortal Coil
 

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DÖDSRIT - Mortal Coil (2021)
Par ISAACRUDER le 23 Août 2023          Consultée 473 fois

DÖDSRIT était sorti de nulle part en 2017, avec son éponyme turbo-épique, qui mêlait riffs Black implacables et cavalcades Crust/D-Beat pour un maximum de souffle héroïque. Un premier album racé, plein de fougue de la jeunesse, d'assurance et, déjà, de maturité. On sentait qu'on n'avait pas à faire à des guignols, et la suite du parcours faisait saliver d'avance. Pourtant, son successeur "Spirit Crusher" m'avait laissé sur une touche de déception. Plus atmosphérique, moins homérique, il ne laissait pas la même empreinte que son aîné. Avec "Mortal Coil", DÖDSRIT confirme-t-il que certains groupes fonctionnent comme des comètes, avec un premier jet incandescent et une queue vacillante ? Ou bien que l'histoire d'un groupe est un long progrès (insérez un discours fumeux de Victor Hugo) ? Vous avez déjà vu la note, ma question est inutile ! Reste l'analyse, nécessaire, pour comprendre la déception.

Commençons tout d'abord par parler poliment et affirmer que "Mortal Coil" est un bon album. L'ombre portée par l'éponyme est certes éclipsante, mais elle ne doit pas ôter cette vérité première. DÖDSRIT est toujours un excellent groupe, avec des tonnes d'idées, de bons riffs et de passages marquants. Est-ce sa faute si, poussé par la force de sa première jeunesse, il a pondu un premier album incroyable ? Certes oui, et c'est là sa malédiction. L'écoute de "Mortal Coil" comme celle de "Spirit Crusher", ne peut se faire sans ce va et vient permanent vers l'origine éclatante. Pourtant, il faut bien analyser "Mortal Coil" en tâchant de se détacher du ferment divin. Et il va sans dire que nous retrouvons un DÖDSRIT de qualité, qui sort davantage les crocs que sur "Spirit Crusher", retrouve quelque peu l'effervescence du riffing Crust et ravive la flamme sublime qui faisait défaut à son prédécesseur. Exit donc les trop longues contemplations de "Spirit Crusher", "Mortal Coil" sait mêler le Black Metal atmosphérique et le Crust vaillant, signant des morceaux fantastiques tels que "Shallow Graves", véritable condensé du savoir-faire de ces Punk-Blackeux du tréfond des bois. L'entrée "The Third Door", si elle souffre de longueurs, montre également que les suédois en ont encore sous le sabot: les riffs y pleuvent et assoment l'auditeur comme un coup de marteau porté du Valhalla !

DÖDSRIT n'échappe cependant pas à sa volonté toujours intacte de jouer sur les atmosphères et le downtempo. À bien des égards, le parcours de ces suédois me rappelle feu-FALL OF EFRAFA, dont le premier album était un monument de férocité Crust, mais dont la suite a vrillé sur des territoires trop Sludge, perdant de fait le caractère résolument ardent du premier effort. Certains choix de DÖDSRIT me sont ainsi incompréhensibles, en témoigne le titre éponyme, au début féroce, mais qui chute rapidement vers un downtempo qui fait perdre le rythme, avant de revenir sur un territoire résolument D-Beat. Ce rythme en dents de scie, DÖDSRIT en abuse, et l'on se perd dans la narration, là où leur premier album était justement éclatant de maîtrise. Le meilleur exemple reste "Apathetic Tongues", qui démarre en trombe mais trahit son postulat de départ en dégénérant dans un trop long ensemble aéré.

Alors certes, la mélodie est belle, certes le riffing est souvent réussi, mais quid des variations imprévues, des chevauchées incandescentes au milieu des courtes contemplations ? Quid du DÖDSRIT qui n'avait pas le temps de s'asseoir en forêt, trop occupé à chasser sur ses terres ? Quid du DÖDSRIT sauvage, l'esprit libre, jamais satisfait de la vitesse, et qui ne s'arrêtait que pour mieux observer sa prochaine proie ? Désormais DÖDSRIT est domestiqué, assagi, perdu dans un Black Metal romantique qui ne m'émeut guère. Le syndrome ENVY et FALL OF EFRAFA est bien là. À l'instar de ces groupes, DÖDSRIT préfère ralentir le rythme que de tenir la distance, certainement essouflé par trop d'audace. On retiendra tout de même un bon album, meilleur que "Spirit Crusher" car retrouvant un peu de ce souffle épique, mais l'on reviendra avec nostalgie vers l'éponyme, comme le désabusé de la modernité contemple avec envie la gloire des temps passés.

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   ISAACRUDER

 
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- Christoffer Öster (guitares, chant)
- Jelle (basse)
- Brendan (batterie)
- Georgios (guitares)


1. The Third Door
2. Shallow Graves
3. Mortal Coil
4. Apathetic Tongues



             



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