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1974 1 Bad Company
1975 Straight Shooter
 

1974 Bad Company
1975 Straight Shooter
1976 Run With The Pack
1977 Burnin' Sky
1979 Desolation Angels
1982 Rough Diamonds
2016 Live In Concert 1977 & 1...
 

- Style : The Tea Party, Dewolff, Cactus, Cream, Montrose, Tax The Heat, Inglorious
- Membre : Rock Aid Armenia
- Style + Membre : The Firm, Free, Queen + Paul Rodgers

BAD COMPANY - Straight Shooter (1975)
Par DARK BEAGLE le 2 Juillet 2023          Consultée 827 fois

BAD COMPANY est l’exemple même du groupe qui aurait pu avoir une carrière époustouflante, mais qui vivra juste du succès de son premier album, excellent de bout en bout certes, mais qui servira de trame pour bon nombre d’autres disques de la formation, à commencer par "Straight Shooter", qui débarque en 1975. Ajoutez à cela des années 80 difficiles en termes de succès artistiques et commerciaux et vous comprendrez que la légende s’est vite étiolée et que BAD COMPANY va parler aux amateurs de Classic Rock et de Hard Rock du début des seventies… et que seules les années Paul Rodgers comptent vraiment.

Mais retournons en 1975. Les nouveaux protégés de Peter Grant, manager de LED ZEPPELIN, sont à leur aise, leur premier opus a été unanimement salué par la presse spécialisée. Voilà de quoi entrevoir un futur radieux, mais pour cela, il faut confirmer rapidement. Paul Rodgers et sa clique retournent rapidement en studio pour mettre en boîte cet album, à la pochette iconique, ces dés jetés sur le tapis de jeu. "Straight Shooter" a différentes significations. Cela désigne aussi bien un franc-tireur que « jouer cartes sur table » ou « aller droit au but » et il est fort possible que le groupe voit là un jeu de mots qui aura nourri l’idée de la jaquette.

Ce disque pose un seul et unique problème : il ne propose rien de neuf par rapport à "Bad Company", pire, il semble véritablement calqué dessus. Le groupe a joué la carte de la sécurité en tapant dans ce qui a fait le succès de leur premier opus, en oubliant complètement de prendre le moindre risque, ce qui est assez frustrant quand on voit le pédigrée des musiciens. Il y a moyen d’explorer loin, de défricher des contrées, d’imaginer une évolution du style vers quelque chose de plus direct ou plus alambiqué, mais il n’en est rien. Malgré les forces en présence, "Straight Shooter" est une réminiscence de "Bad Company".

Cela pourrait devenir rapidement rédhibitoire, sauf que la formation possède du talent à revendre, ainsi qu’une sacrée dose de feeling. Ajoutez à cela une inspiration tout à fait satisfaisante pour écrire de bons morceaux et vous obtenez un excellent disque. Tout le paradoxe est là : BAD CO ne s’est pas foulé pour peaufiner son style, mais il livre un travail de très bonne facture, avec des compositions agressives et racées ainsi que des ballades toujours aussi bien foutues. Les Britanniques parviennent à mélanger ces deux visions de leur musique sans provoquer de grandes scissions stylistiques ou devenir ennuyants, ce qui rend leurs efforts sur les deux premiers opus vraiment intéressants.

BAD CO, c’est du Blues à tendance bien Hard mené par un chanteur à ne surtout pas sous-estimer. Il est probablement l’un des vocalistes parmi les plus remarquables de sa génération, capable d’évoluer avec une voix éraillée ou, au contraire, suave et riche, parfaite pour véhiculer les émotions. Freddie Mercury lui vouait une grande admiration et on le comprend aisément. Que ce soit avec FREE ou ici, il éclabousse tout cela de sa classe. Forcément, il est donc très en vue et les autres musiciens lui laissent beaucoup d’espace ; Mick Ralphs reste très présent et, comme sur le premier essai, il ne propose pas de solo à rallonge, il préfère en placer des courts, qui servent la chanson plutôt que son ego.

Alors oui, "Good Lovin’ Gone Bad" marche clairement dans les pas de "Can’t Get Enough", mais cela offre une ouverture bien appuyée, qui met directement le disque sur de bons rails. L’effet de surprise est entièrement retombé, mais le groupe est suffisamment bon pour nous accrocher malgré tout, que ce soit au travers des ballades somptueuses ("Feel Like Makin’ Love"…) ou des compositions plus axées Hard Rock (le nerveux "Deal With The Preacher"). La formation nous offre un récital bien maîtrisé, qui vient s’achever sur un "Call On Me" moins marquant que le fut "Seagull", mais qui ne manque pas de panache malgré tout.

Et bien entendu, il y a le superbe "Shooting Star", hommage de Rodgers aux compagnons tombés à cause des drogues (et, ironie du sort, Paul Kossoff, son ancien compère au sein de FREE, mourra l’année suivante dans un avion, suite à des complications cardiaques liées à ses problèmes de stupéfiants). Une power ballad superbement bien troussée qui mérite à elle seule que l’on s’intéresse à cet album. Avec "Can’t Get Enough", il s’agit de l’un des gros classiques de BAD CO ; c’est bien simple, il n’y a pas un album live sur lequel il ne figure pas !

"Straight Shooter" n’a pas franchement de défauts inhérents à l’écriture. L’ensemble se tient très bien, il se veut même passionnant à mesure que les écoutes se succèdent, quand on commence vraiment à assimiler les soli et les patterns de batterie, que la basse ronfle de façon de plus en plus perceptible et que cette voix nous scotche à chaque fois. Non, son défaut est de ressembler à son grand frère. Vous me direz que pour certaines formations, cela n’a jamais été un problème (coucou AC/DC, salut STATUS QUO !), que le peu de renouvellement n’a pas handicapé.

Cependant, BAD COMPANY était déjà défini à l’époque comme étant un « super groupe », du fait du background des musiciens qui le composaient, un peu à l’instar d’un CREAM. Et que ces derniers ont toujours su faire évoluer leur propos tout en continuant à jouer sur une base Blues clairement assumée. Alors doit-on voir une forme de paresse de la part des Rodgers, Ralphs, Burrell et Kirke ? Ou une peur de décevoir en proposant une musique différente qui pousserait tout ce beau monde à camper sur leurs positions ? Il faudrait demander aux principaux intéressés, mais je doute que la question leur fasse réellement plaisir.

De par la qualité des morceaux proposés, "Straight Shooter" reste toutefois très recommandable. Toujours bien construit, bien aéré, riche en temps forts, il a tout pour plaire l’amateur de Blues et de Rock. Mais attention toutefois à ne pas trop tirer sur la ficelle car si elle casse, tout pourrait bien s’écrouler. Quoiqu’il en soit, ce disque demeure l’un des trois – quatre opus chaudement recommandés de ce groupe qui aurait pu tutoyer les étoiles et qui se sera contenté de les approcher. Un demi classique à ne surtout pas bouder.

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- Paul Rodgers (chant, guitare, piano)
- Mick Ralphs (guitare, claviers)
- Boz Burrell (basse)
- Simon Kirke (batterie)


1. Good Lovin' Gone Bad
2. Feel Like Makin' Love
3. Weep No More
4. Shooting Star
5. Deal With The Preacher
6. Wild Fire Woman
7. Anna
8. Call On Me



             



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