Victoire ! Les envahisseurs aliens ont été vaincus et sont repartis dans leur coin de galaxie pour ruminer leur seum. Mais, comme des méchants de dessin animés, ils ont agité le poing en jurant de se venger, et se venger ils vont faire. Très vite, des personnes se mettent à se comporter étrangement un peu partout dans le monde et on découvre qu’elles sont sous l’influence de nanorobots envoyés en cadeau par les aliens.

Ce pitch de SF sentant la bonne vieille série B des années 60 nous est offerte par CORAXO car il s’agit là du scénario de leur premier album : "Neptune". Bon après pour savoir ce qu’il se passe dans l’Histoire, il faut écouter l’album et soit comprendre les paroles, soit aller les chercher sur internet et encore. Parce que sur le livret du CD que je possède, il n’y a pas les paroles, juste quelques lignes par morceau qui évoque succinctement ce qu’il s’y passe dedans. Donc du coup, on passe de la victoire de l’humanité, au chaos produit par des gens sous contrôles des aliens, à un vaisseau à la dérive qui menace de s’écraser sur Terre à un monde post-apo. Soit, on est plus là pour la musique et les images que le scénario, mais… Bah on me vend un concept album, j’aimerais au moins savoir ce qu’il s’y passe quoi.

Bon hormis ça, que dire ? CORAXO joue un Death Metal assez mélodique renforcé par beaucoup d’élément Électro façon bande-son de vieux films de SF et si pour la compréhension de l’histoire c’est pas tout à fait ça pour des raisons extra-musicales, l’ambiance elle est bien au rendez-vous et ça, c’est absolument délectable. Parce que autant, les morceaux qui sont plus là pour rentrer dans le lard ("Lanterns", "The Citadel", "Symbiosis", "Signal Detected") sont absolument accrocheurs et ma foi déjà bien prenants grâce aux arrangement Électro (les sons très spatiaux sur le couplet de "Lanterns" ou la mélodie qui reste en tête de "Symbiosis" par exemple), autant, le reste de l’album qui est un poil plus posée est juste grandiose.

En fait, c’est pas tant l’aspect purement Metal qui me parle dans cet album, en soit les riffs sont loin d’être les meilleurs (même si j’avoue que sur "The Citadel", le travail des guitares est top-notch, et le riffing plus martial de "Signal Detected" passe aussi très bien), les compos sont plutôt simples et direct donc l’intérêt n’est pas là. C’est vraiment un album qui vaut pour son travail d’ambiance, pour son chant qui alterne entre le furieux, le menaçant et le désespéré et surtout pour ses arrangements. J’aime "Tangier" qui véhicule extrêmement bien son sentiment oppressant que quelque chose de grave est en train de se passer sans qu’on arrive à savoir quoi, j’aime l’atmosphère complètement alien et halluciné de "Ghosts" pour signifier une Terre où l’humain n’est plus roi, mais surtout j’adore "In Adoration" avec son intro grandiose option saxophone mélancolique, étrangement douce malgré la batterie qui blaste. Vraiment, ce morceau est magnifique et est la petite pépite de l’album.

"Neptune" est un album assez court, très facile d’accès et qui va à l’essentiel de son propos. Des compositions directes et accrocheuse qui servent de base à des ambiances extrêmement bien réussies et prenantes tout en étant suffisamment original dans son exécution.