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DEATHCORE  |  STUDIO

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2022 Suffer In Hell
2023 Suffer In Heaven

E.P

2008 Chelsea Grin
 

- Style : Ingested, Lorna Shore, Suicide Silence, Betraying The Martyrs, Carnifex
 

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CHELSEA GRIN - Suffer In Heaven (2023)
Par KOL le 11 Avril 2023          Consultée 1204 fois

Après un "Suffer In Hell" sorti il y a à peine quelques mois, voilà donc "Suffer In Heaven", second LP en moins d’un an pour CHELSEA GRIN, les patrons du game Deathcore sans concession. En synthèse, de la souffrance à tous les étages au menu, et ce n’est rien de reconnaître que le combo ne ment pas sur la marchandise. Ne vous fiez surtout pas à l’évocation d’une quelconque chimère paradisiaque dans la dénomination de l’opus, car le groupe est bien là pour défourailler sévère avec une nouvelle fournée à ne pas mettre entre toutes les oreilles.

Si l’exercice du double-album splitté en deux releases est communément considéré -au mieux- comme casse-gueule, je dois avouer pour ma part que le principe me sied plutôt lorsque l’on parle de Deathcore. Le courant est tellement balisé et brutal, que j’ai du mal à envisager de me coltiner soixante-dix minutes de boucherie sonore sans une petite pause pour soulager mon estomac et évacuer une petite peau de renard au fond de la cuvette. Donc, sur le principe, j’ai envie de dire : pourquoi pas ?

L’écoute révèle néanmoins de véritables nuances entre les deux sorties. Là où l’enfer se distinguait par une petite touche symphonique qui relevait une sauce qui a tendance à s’avérer plutôt épaisse et monolithique, les cieux ont tendance à se parer d’ornements plus atmosphériques… Enfin atmosphériques, pour du Deathcore, quoi. Disons plutôt des ambiances, plutôt travaillées et réussies, pas si éloignées d’un certain esprit Indus sur les bords. Si, si, je vous assure.

Si vous ne me croyez pas, passez directement à l’ultime piste du disque, la plus longue (4’07 au compteur !). "The Path To Suffering" (encore et toujours plus de douleur…) nous emmène assez loin, avec son lead lancinant contrastant avec la bagarre proposée. Une véritable danse des morts, partiellement éclairée d’un solo aérien du plus bel effet, pour se conclure sur des chœurs grégoriens, que n’aurait pas renié un Tim Burton subitement rated-PG18 ayant copulé avec MINISTRY. Ce mariage étonnant constitue cependant le sommet de ce diptyque, incontestablement, et donne un goût de reviens-y, pas si fréquent.

En cela, la tracklist et la répartition des titres entre les deux volumes semble avoir été pensée et travaillée, contrairement à bien d’autres doubles (oui, je parle de vous, GUNS N’ ROSES ou SYSTEM OF A DOWN). Les claviers et autres interludes vocaux apportent ainsi un petit quelque chose de plus, qui permet à CHELSEA GRIN de s’extraire de la fange sans renier leur genre à aucun moment. Alors on est loin des expérimentations plus mainstream d’un FIT FOR AN AUTOPSY, mais il me semble que le subtil équilibre entre respect de la base et modernité est ici atteint.

Tom Barber, le hurleur de service, assure carrément derrière son micro, nous délivrant une prestation riche et variée, maîtrisant toutes les facettes du chant extrême comme c’est la tendance actuelle. Enfin, pour ceux qui peuvent se le permettre… Sans atteindre la maîtrise de Will Ramos (LORNA SHORE), j’avoue être plus que bluffé par le bonhomme. Sa voix est un instrument à part entière dans le process d’écriture, et est utilisée comme tel, apportant son quota de relief au-delà de la violence inhérente au style prodigué.

Car il ne faut pas se mentir, l’ensemble tatane quand même sévèrement et sera sans doute inaudible pour le commun des mortels et même pour la plupart de nos bien-aimés lecteurs. Mais, à l’instar d’INGESTED, la formation de Salt Lake City comporte suffisamment de talents à tous les étages (et notamment au niveau des grattes) pour éviter que la monotonie nous gagne dès la troisième chanson, "Fathomless Maw" étant par ailleurs assez représentative de leur discographie, sans conteste top tier.

CHELSEA GRIN ne s’est pas foutu de notre tronche avec "Suffer In Hell / Suffer In Heaven", c’est clair. J’aime même à penser que le second est supérieur au premier, car moins massif. C’est certainement plus une question de goût personnel que de qualité réelle et certains fans seront d’un avis contraire, signe malgré tout d’une grande homogénéité et d’un niveau constant dans l’agression.

À l’heure où SUICIDE SILENCE sort également son "Remember… You Must Die", ce mois de Mars 2023 ressemble à un pain béni pour les amateurs de carnage qui y trouveront donc sans doute ici leur compte, tandis que les rétifs au Deathcore passeront une fois de plus leur chemin, faute d’accroche suffisante malgré une durée restreinte (vingt-six minutes). Les Américains n’entendent pas édulcorer leur propos après quinze ans d’une carrière marquée au fer rouge par une violence bas du front qui sait me parler, avec modération bien entendu.

Note réelle : 3,5/5.

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   KOL

 
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- David Flinn (basse)
- Nathan Pearson (batterie)
- Stephen Rutishauser (guitare)
- Tom Barber (chant)


1. Leave With Us
2. Orc March
3. Fathomless Maw
4. Soul Slave
5. The Mind Of God
6. Yhorm The Giant
7. Sing To The Grave
8. The Path To Suffering



             



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