Souvenez-vous, à sa création, ALTARIA était en quelque sorte un "supergroupe" car il avait en son sein Jani Liimatainen (ex-SONATA ARCTICA) et Emppu Vuorinen (NIGHTWISH). Bon, Emppu aura tenu un album, Jani deux, ALTARIA devenant donc un "simple groupe". Le combo ne s'arrêtera pas là pour autant avec le sympathique "The Fallen Empire" sorti en 2006 mais cette année marquera le départ du vocaliste Taage Laiho et du bassiste Marko Pukkila. Marco Luponero prendra le relais, au chant et à la basse.

"Unholy" est particulier dans la discographie du groupe, non pas parce que son artwork est dégueulasse et qu'il semble être fait en deux minutes sur Powerpoint mais parce qu'il était, jusqu'à la reformation du combo en 2019, le dernier album en date, ALTARIA n'ayant plus rien sorti avant son split en 2016.

Si vous connaissez ALTARIA, vous savez qu'on est en présence d'une musique plutôt convenue. Entendez par là des compositions ultra classiques, pas spécialement mauvaises mais pas du tout originales. En découle un Heavy/Power gentillet qui s'écoute bien mais qui ne se retient pas. "Unholy" ne dérogera pas à la règle, le constat après une première écoute est toujours : "ouais ça passe". Deux questions se posent :

1. Ai-je envie de relancer une seconde écoute ? Non.
2. Ai-je retenu un morceau ? Non plus.

C'est ce deuxième point qui m'ennuie le plus. Chez ALTARIA j'ai toujours trouvé une chanson qui se démarquait, avec une jolie mélodie ou avec un refrain réussi. Je pense à "Unicorn", "Will To Live", "History Of Time To Come" ou encore "Power To Heal" sur l'album sorti en 2022. Là, rien, peau de zob.

Afin de ne pas attribuer immédiatement le 1/5, je me relance donc dans l'écoute de cet album. J'essaie même d'être plus attentif, je me dis que j'ai dû louper un truc. Dès le titre d'ouverture "Alterior Movie", bah je me dis que je ne m'étais pas fourvoyé. Le refrain est lourdingue, les riffs sont du réchauffé. Pire, ALTARIA tente de durcir le ton, que ce soit au niveau des guitares qu'au niveau du chant mais clairement ça ne leur réussit pas. Marco Luponero en fait des caisses et me fait regretter Taage Laiho.

Bon, ne soyons pas médisant, on a quand même quelques éléments à sauver. Malheureusement, ça arrive tardivement, car "Pride & Desire", placé en quatrième position, montre enfin quelque chose. C'est ce type de Power, assez soft et mélodique qui sied le mieux au groupe. Les lignes de guitare racontent quelque chose et le tout fonctionne. Autre bonne surprise, la power ballade "The Lake" qui marche plutôt bien. Luponero n'en fait pas trop, les arpèges sont jolis et le refrain est franchement réussi.

Mais malheureusement, enchaîner plus de deux bons titres n'est pas possible car dès "Danger Zone", ALTARIA tente une approche AOR qui ne prend pas. Le refrain tombe à l'eau. Même constat pour "Steal Your Thunder " et ses chœurs horribles sur le refrain. Et quand ça veut se la jouer vindicatif, comme en début d'album, et bien ça ne marche toujours pas comme le montre la pénible "We Own The Fire". Il faudra encore patienter jusqu'à la doublette finale "Never Wonder Why" / "Underdog" pour retrouver un ALTARIA qualitatif. La première bien Heavy fait mouche avec son refrain simple et efficace et la pièce finale, quant à elle, nous montre que quand le groupe sort les dents, il ne fait pas semblant. En ressort une conclusion très pêchue où l'on croirait entendre un autre groupe. Que ce titre fait un bien fou après quarante minutes qui en paraissent le double !

Quatre bons titres dont un excellent sur douze ça fait peu et si on applique bêtement des mathématiques, on arriverait à une note d'1,666/5. Mais on est clairement face à l'album le moins bon du groupe qui n'échappe donc pas au redoutable 1/5. Finalement, l'artwork est cohérent. Ce n'est absolument pas vendeur car cet album ne l'est tout simplement pas.