Ah le début des années 2000, l'époque où le Power Metal Mélodique/Symphonique avait le vent en poupe, où SONATA ARCTICA et NIGHTWISH cartonnaient. J'étais fan de ces deux groupes alors quand ALTARIA a débarqué, en ayant dans ses rangs les guitaristes de SONATA ARCTICA (Jani Liimatainen) et de NIGHTWISH (Emppu Vuorinen), j'étais plus qu'enjoué ! On ne peut pas qualifier ALTARIA de "supergroupe" mais bon, avoir Jani et Emppu sur le même album, qui sont deux guitaristes très talentueux, ça fait plaisir et on peut s'attendre à des lignes de guitare de qualité.

Je vous préviens, si comme moi, vous vous attendiez à entendre Emppu et Jani se répondre à tour de shred et de sweeping, vous allez être comblés à de très rares occasions. "Invitation", c'est surtout un album de Power, tout ce qu'il y a de plus basique. Pire encore, c'est un album de Power assez mauvais dû en grande partie à ses compositions basiques mais surtout à son vocaliste. Nous y reviendrons.

L'album démarre plutôt bien, "Unicorn" disposant de riffs incisifs et d'un refrain très fédérateur. La production est malheureusement assez sommaire avec une batterie un peu trop light mais l'entame est plutôt bonne. "History Of Times To Come" également est très bien construite avec ses couplets qui n'auraient pas fait tâche chez NIGHTWISH et son refrain simple et efficace. Par-ci par-là se trouvent des titres plutôt bons comme "Fire & Ice" ou "House Of My Soul" mais, même si globalement tous les titres s'écoutent plutôt facilement, on est rarement voire jamais surpris. À vrai dire, seul le (court) duel de solo de guitare de "Ravenwing" m'a vraiment enthousiasmé et quelques refrains plutôt réussis.

Le point le plus critique de l'album et sans aucun doute le chanteur. Jouni Nikula est à la limite du supportable sur "Ravenwing" où il est clairement trop juste pour tenir des notes aussi hautes. Et globalement sur les autres titres, son chant n'apporte pas grand-chose. Il manque d'émotion, de chaleur, de rage et de ce fait, des refrains qui auraient pu faire mouche tombent à plat à cause de cela. ("Wratch Of The Warchild", "Innocence" ou encore le final totalement raté de "Fire & Ice" où il se ridiculise)

Autre regret, vous remarquerez que Jani s'occupe des claviers mais malheureusement le résultat n'est pas probant. Le peu de fois où on entend des nappes de claviers, cela reste discret et assez sommaire. Petit point aussi sur l'unique ballade de l'opus, "Emerald Eye", qui clôt l'album. Jouni Nikula, encore une fois, massacre le refrain mais heureusement la ballade est sauvée par de très jolies lignes de guitare. J'aime m'imaginer Tony Kakko derrière le micro, lui qui aurait pu s'approprier facilement ce titre. Dommage.

Ce premier album n'a finalement pas grand intérêt. Il aurait pu y avoir d'autres guitaristes dans le line-up que l'on n'aurait pas vu la différence. Et même si je fais abstraction du line-up, l'album souffre vraiment de compositions trop convenues, peu inspirées et n'est pas franchement aidé par une production faible et surtout un chanteur pas du tout à l'aise dans ce registre. Emppu quittera le navire pour l'album prévu en 2004, préférant rester seulement chez NIGHTWISH afin d'enregistrer l'album "Once". Qui peut le blâmer ?

Note réelle : 1,5/5.