Je suis dans une période "micro line-up". Après INEXORUM, voici donc LARIN, projet d'un seul homme, l'Australien George Larin. Même si l'ami George a officié (est officie toujours) dans d'autres formations australiennes, son projet perso a quant à lui démarré en 2006 avec l'album "Postcard From Hell". Deux ans plus tard sortira "World Of Pain" puis plus rien jusqu'en 2022 où LARIN sortira officiellement son troisième opus sobrement intitulé "3". Même si LARIN ne s'est pas raclé la soupière au niveau du titre de l'album, voyons ce que vaut cette galette.

Niveau line-up d'abord, comme dit plus haut, George Larin gère tout ou presque sur cet album. Il s'occupe de la composition et de tous les instruments. Par contre, pour le chant, il sera épaulé de l'italien Alessandro Granato. En terme de production, l'artiste indépendant qu'est George Larin n'a pas fait les choses à moitié. Le son est massif, les guitares sont puissantes, la basse ronronne et la batterie sonne bien.

Dès le premier morceau, la voix d'Alessandro Granato fait penser immédiatement à Dave Mustaine mais cette impression va disparaître rapidement quand vous entendrez l'Italien partir sur des notes plus aiguës. Sa voix colle clairement au profil du chanteur de Power classique et s'imbrique parfaitement aux riffs Heavy/Thrash de George Larin.

Au niveau des styles, je dirais que "3" en brasse pas mal. On navigue entre riffs Thrash, Heavy et on lorgne même vers le Power comme dit plus haut grâce à la palette vocale de Granato. Les riffs de guitare sont tranchants, la batterie est efficace et le chanteur assure. Je peux faire ce constat sur presque chaque titre tellement ils sont accessibles et efficaces. Les constructions sont généralement les mêmes mais quelle énergie ! "Adrenaline" notamment, et ses cassures de rythme qui me rappellent LIFE OF AGONY, tue, tout simplement. Les envolées aiguës du vocaliste ajoutent un côté épique à ce morceau et constitue l'un des meilleurs moments de l'album.

Pas besoin de faire compliqué, les riffs se veulent assez convenus mais marchent terriblement bien (le riff d'intro de "Circle Of Trust" en est le parfait exemple). Mis à part l'interlude d'1min30 "Out Of Phase" (et son intro funky assez étonnante), l'ensemble est très homogène. Et c'est justement après cet interlude que les morceaux deviennent de plus en plus convenus. Même si les riffs sont souvent bien pensés, les refrains sont moins efficaces et je trouve qu'Alessandro est parfois à la peine ("Born Free" et "Watcher Of The Skies").

Cela m'amène à regretter ce manque de variété dans les compositions. Les riffs de guitare sont massifs, ça défouraille mais j'aurais aimé entendre des passages plus aérés et des soli un peu moins prévisibles. LARIN se concentre surtout sur l'aspect rentre-dedans de sa musique, quitte à épuiser un peu l'auditeur, dommage.

Dans son ensemble, "3" est un album de bonne facture mais un peu trop homogène. Il n'y a aucun moment de répit et passé la demi-heure je commence déjà à vouloir entendre chose. Attention, presque chaque titre et bon voire même excellent mais l'œuvre entière est un peu trop opaque à mon goût. Si l'album avait été écourté d'une dizaine de minutes ou s'il y avait eu une plus grande variété au niveau des compositions, je n'aurais pas eu le même ressenti. Toutefois, les riffs monstrueux de LARIN couplés au chant très bon d'Alessandro Granato fonctionnent bien pour moi et "3" fait donc désormais partie de la (longue) liste des bons albums sortis en 2022.