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CIVIL WAR - Invaders (2022)
Par GEGERS le 12 Septembre 2022          Consultée 2839 fois

Originellement formé comme un spin-off de SABATON, quatre de ses musiciens étant issus du noyau dur de la formation suédoise, CIVIL WAR s’est, au fil des ans et des sorties studio, peu a peu émancipé pour devenir un groupe à l’identité forte et marquée, le quintet réussissant à proposer plusieurs albums frappés du sceau d’un Heavy Metal de grande qualité là où, du côté de SABATON, la messe semble être dite depuis bien longtemps (excepté "The Art Of War", y a-t-il réellement un album à sauver dans la discographie du groupe de Joakim Brodén ?). Le départ, en 2016, du chanteur Nils Patrik Johansson a, néanmoins, marqué un coup d’arrêt dans les projets du groupe. Car si celui qui continue d’œuvrer pour ASTRAL DOORS et LION’S SHARE a somme toute été rapidement remplacé par l’excellent et trop rare Kelly Sundown Carpenter (ADAGIO, BEYOND TWILIGHT…), trois années auront été nécessaires pour que le groupe propose un nouveau morceau inédit ("Dead Man's Glory"), puis trois supplémentaires pour accoucher de "Invaders", quatrième album que l’on avait fini par le plus attendre. Et si le nom SABATON figure encore sur le dossier de presse qui accompagne cette nouvelle réalisation, c’est surtout pour évoquer le départ du guitariste Johan Andersson et l’intégration au sein du groupe du guitariste Thobbe Englund, ancien de… je parie que vous avez deviné.

Six ans de silence n’ont visiblement pas émoussé l’énergie et l’envie de bien faire de CIVIL WAR. Alors que s’achève l’introduction orientale de "Oblivion", qui ouvre l’album, nous sommes principalement frappés par la puissance et la clarté du son, qui réaffirme la volonté du groupe de bâtir son Heavy Metal épique et bariolé autour des guitares, les claviers jouant ici le rôle d’agrément. Et peu importe si, par moments, la mélodie de ce titre d’ouverture peut rappeler la ballade Pop "I Want To Spend My Lifetime Loving You" chantée par Tina ARENA et Marc ANTHONY (mais si, rappelez-vous, la BO du "Masque de Zorro" en 1998), cela relève de l’anecdote. L’essentiel est ailleurs, dans ces riffs de guitares entremêlées qui bâtissent un mur sur lequel s’écrase la médiocrité, dans ce refrain évocateur et cinématographique qui suscite une adhésion immédiate, et dans le chant puissant et parfaitement calibré de Kelly Sundown Carpenter qui est loin d’être une lame émoussée. On retrouve dans la voix de ce dernier la versatilité et l’autorité que l’on pouvait retrouver chez Johansson. S’y ajoutent une capacité innée à insuffler de la tension, de l’agressivité et une sorte d’énergie renouvelée qui rend d’emblée obsolète la prestation de son prédécesseur sur le moyen "The Last Full Measure", s’il nous venait la mauvaise idée de comparer les deux albums.

CIVIL WAR ne s’est pas pour autant réinvité, c’est une évidence. Mais il y a la une vigueur nouvelle, qui nous invite à apprécier l’album sans réserve pour ses qualités intrinsèques, en faisant fi des quelques facilités que l’on peut entendre ici où là. Prenons le cas de "Dead Man’s Glory", titre qui trouve enfin une place sur album après avoir été publié en single en 2019. Il y a dans les envolées celtisantes de ce titre, et notamment sur la mélodie du refrain, de fortes réminiscences du morceau "Saint Patrick’s Day", une des pièces-maîtresses du premier album de 2012, jusque dans la thématique abordée, à savoir pour ce nouveau titre les raids vikings sur l’Irlande à partir de la fin du VIIIème siècle. L’écoute procure néanmoins un sentiment de fraîcheur et de maturité qui parvient, presque, à éclipser le titre nous servant de référence. Car voici ou nous voulions, pourrions et devrions en venir : "Invaders" est sans doute l’album le plus abouti de CIVIL WAR qui, loin de chercher la facilité, élargit sa palette de compétences pour balayer tout le spectre des émotions. Certains morceaux ne se font pas seulement agressifs, il se font aussi et surtout sombres et désabusés, là où, sur les albums captés avec Johansson, l’issue semblait souvent positive. "Invaders", outre sa capacité à bastonner, parvient à varier ses ambiances et son propos malgré une courte durée. Loin de la martialité SABATONienne, les claviers servent ici à apporter une richesse supplémentaire mélodique supplémentaire, qui vient compléter, où peut-être contrebalancer, un sombre tableau, le texte évoquant, du point de vue des Indiens d’Amérique, l’arrivée des colons venus d’Europe et, à terme, la destruction des civilisations indigènes. S’ajoute à cette critique de l’expansionnisme un manifeste écologiste intéressant car fondé, qui apporte une richesse supplémentaire à ce titre magistral.

Six années de silence ont permis à CIVIL WAR d’opérer non pas une mue, mais plutôt une certaine maturation, que l’on retrouve avec plaisir sur les titres, aux tempos variés, qui laissent le temps aux ambiances de s’installer. "Heart Of Darkness" et "Carry On" (qui est certainement ce qui se rapproche le plus d’un tube Heavy Metal), la voix et le son des guitares évoquent la période récente des formidables NOCTURNAL RITES, tandis que "Soldiers And Kings", et plus encore le sombre "Slaughterhouse 5", sonnent presque Indus’ dans l’esprit, portés par des arrangements électroniques parfois surprenants, mais toujours utilisés avec parcimonie et le soin de ne pas supplanter la puissance inaltérable des guitares. Seul "Andersonville", gonflé par d’omniprésents chœurs et d’imposantes orchestrations, se fait plus étoffé, s’imposant comme un mid-tempo écrasant de classe et de charisme.

Non, l’enthousiasme n’est pas ici dû uniquement au plaisir de retrouver CIVIL WAR après de trop longues années de silence. Il y a ici bel et bien une transformation du groupe, une volonté de varier, approfondir et peaufiner son Heavy Metal, tant en matière d’ambiances que de mise en son. S’approchant de l’horizon des événements, le groupe suédois a élargi son propos pour, accompagné d’un nouveau vocaliste infaillible, livrer ce qui constitue certainement une de ses meilleures réalisations. Entre l’aboutissement d’ "Invaders" et le plaisir initial de la découverte avec "The Killer Angels", les motifs de réjouissance à l’écoute de CIVIL WAR sont désormais nombreux. Souhaitons que ce nouveau souffle de vie perdure.

4,5/5.

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- Kelly Carpenter (chant)
- Thobbe Englund (guitare)
- Petrus Granar (basse)
- Daniel Mÿhr (claviers)
- Daniel Mullback (batterie)


1. Oblivion
2. Dead Man's Glory
3. Invaders
4. Heart Of Darkness
5. Andersonville
6. Carry On
7. Soldiers And Kings
8. Warrior Soul
9. Slaughterhouse 5
10. Battle Of Life
11. Custer's Last Stand



             



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