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2017 You Are We
2021 Sleeps Society
2024 Self Hell
 

- Style : Architects, Bleed From Within, Bring Me The Horizon, Bullet For My Valentine, Bury Tomorrow

WHILE SHE SLEEPS - Sleeps Society (2021)
Par KOL le 21 Août 2022          Consultée 1148 fois

Que dire, et encore plus écrire, sur un album de Metalcore en 2022, si ce n’est qu’il est mauvais ou bon ? Celui-ci est bon, voilà, c’est dit.

La chronique pourrait s’arrêter là, tant le genre évolue peu dans le temps. Si d’aucuns développent la formule, en y intégrant parfois du Groove ou du Death, comme EMPLOYED TO SERVE, ou des sons électroniques comme BRING ME THE HORIZON ou BULLET FOR MY VALENTINE pour ne citer qu’eux, rares sont les groupes qui savent se forger une véritable identité tout en restant relativement puristes dans leur approche. Seuls ARCHITECTS peut éventuellement se prévaloir de ce statut, quitte à tourner un peu en rond ces derniers temps. Il est intéressant de noter à ce propos que tous les combos cités sont britanniques, nouvel Eldorado du style, après avoir connu une forte poussée ricaine il y a de cela une vingtaine d’années (KILLSWITCH ENGAGE).

Venus de Sheffield, les Anglais - eux aussi - de WHILE SHE SLEEPS proposent avec "Sleeps Society" un album riche et abouti en la matière, explorant à bon escient des voies nouvelles sans pour autant renier ses racines. Là où le dernier BLEED FROM WITHIN m’avait franchement déçu, du fait de ses arrangements que je jugeais hors de propos et artificiellement accolés à des chansons qui auraient mérité une approche plus directe, la recette fonctionne ici parfaitement. Au lieu d’étouffer les compositions, les ajouts viennent franchement épicer le plat, que ce soit un piano ("Division Street"), un arrangement électro ("Systematic"), ou les featurings de Simon Neil (BIFFY CLYRO) sur "Nervous", l'un des meilleurs morceaux ici, et de Deryck Whibley (SUM 41) sur "No Defeat For The Brave", qui tabasse franchement. Cette cosmétique n’a pour d'autre vocation que de venir enrichir le songwriting.

Dans l’ensemble, ce qui distingue le groupe des autres, c’est l'équilibre entre expérimentation et intégrité, porté par des musiciens franchement talentueux. Les vocaux de Loz Taylor sont assez bluffants, que l’on parle des cris ou du chant clair, le duo Long/Welsh est l’un des meilleurs sur cette scène, apportant aux traditionnels riffs syncopés un quota de leads racés trop souvent absent chez leurs pairs. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est sans doute la section rythmique, et notamment la batterie puissante et inspirée d’Adam Savage. Parfois tout en feeling, souvent en puissance, elle porte ce cinquième LP sur ses épaules sans être nécessairement mise en avant dans le mix. Le disque est en grande partie autoproduit, avec réussite, Sean Long s’occupant notamment des arrangements et claviers.

Avec cette sortie, WHILE SHE SLEEPS propose une sorte de Best-of Metalcore moderne, suffisamment varié pour supporter de nombreuses écoutes sans aucune lassitude. Tout y est, les chœurs scandés en clair, les émotions brutes, les moments éthérés comme les breakdowns. Hyper-mélodique, le combo n’oublie pas de castagner régulièrement, en témoigne le title track qui coche toutes les cases sur les 3’19 qui le composent.

Ceux qui sont réfractaires au style, passez votre chemin. Pour les autres, n’hésitez pas à tenter votre chance. Il y a peu d’albums de cette trempe à sortir chaque année dans un genre qui, s’il peine à se renouveler, sait encore procurer des frissons, pour peu que l'on sache passer outre certaines figures imposées et que l’on ne soit allergique ni aux vocaux screamés, ni au chant clair.

Précurseur dans l’interaction avec sa fanbase, "Sleeps Society" est dédicacé aux aficionados du groupe, qui ont en partie financé sa réalisation de manière participative via la plateforme Patreon. La dernière piste leur est même consacrée ("DN3 3HT", ou TH3 3ND à l’envers), les différents membres remerciant chaleureusement leur public sur fond de piano vaporeux. Si le morceau est en lui-même loin d’être mémorable, la démarche n’en reste pas moins respectable. Autre exemple d’implication plus réussie pour le coup, la piste "Call Of The Void" intègre des pistes vocales enregistrées par certains fans. Je ne suis pas certain d’avoir en tête des exemples équivalents, mais je laisse nos plus avisés lecteurs Nimiens me corriger / compléter dans les commentaires.

Mais, sans même se référer à cette démarche, "Sleeps Society" reste avant tout un (très) bon cru, tant pour WHILE SHE SLEEPS que pour le genre. Il serait dommage de passer à côté.

Note réelle : 3,5/5. Putain de demi-point, j’arrondis à 4 tant j’ai du mal à trouver des défauts à ce disque et faute de concurrence sérieuse.

PS : à noter l’existence d’une « Special Edition » plutôt originale et séduisante, puisqu’elle inclut cinq titres supplémentaires (dont la belle reprise acoustique de "You Are All You Need"), habilement distillés au sein de la tracklist et non pas jetés en bonus à la fin de l’édition originale. Le troisième morceau de l’album, "Systematic", est pour sa part enrichi de l’intervention énergique de Rou Reynolds d’ENTER SHIKARI. Une bonne façon également de (re)découvrir cet opus.

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   KOL

 
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- Lawrence 'loz' Taylor (voix)
- Sean Long (guitare, claviers)
- Mat Welsh (guitare)
- Aaran Mckenzie (basse)
- Adam 'sav' Savage (batterie, piano)


1. Enlightenment(?)
2. You Are All You Need
3. Systematic
4. Nervous
5. Pyai
6. Know Your Worth (somebody)
7. No Defeat For The Brave
8. Division Street
9. Sleeps Society
10. Call Of The Void
11. The End



             



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