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CROSSOVER PUNK ROCK  |  STUDIO

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- Style : Aqme, Power Trip, No One Is Innocent, Sum 41

POGO CAR CRASH CONTROL - Fréquence Violence (2022)
Par KOL le 9 Juillet 2022          Consultée 2198 fois

Autant dire que je me suis retrouvé bien con au moment de publier cette chronique… Quand est arrivé l'instant de choisir dans le menu déroulant le style prodigué par le groupe sur cet album, j’ai buggé. Du Hardcore parce que la voix est plutôt typée ? Du Punk Rock, pour les riffs et les refrains un brin aguicheurs, comme SUM 41 sait (savait ?) en pondre à la pelle ? Du Metalcore pour l’enchaînement scream-clair ? Du Crossover à la POWER TRIP ? Un peu de tout ça sans doute ! Et si c’était tout simplement de la putain de musique ? Malgré les écoutes répétées, impossible de cantonner l’album à un genre particulier. J’espère que nos vaillants lecteurs ne me tiendront pas rigueur de ce choix par défaut.

Car il faut dire que "Fréquence Violence" ne se contente pas de rentrer dans une case bien précise, et va explorer de la Pop (INDOCHINE pour le troll ou plus sérieusement AQME) au Thrash, autant dire qu’il ratisse large. Nouveau chouchou de la scène Metal française, POGO CAR CRASH CONTROL expérimente et ne se refuse rien. Et c’est tant mieux, tant le talent du quartette francilien est patent sur ce troisième album. Alors c’est certain qu’il faut avoir une bonne ouverture d’esprit, car certains morceaux risqueront d’ulcérer les "trve" metalheads (et même certains "fake").

Il n’empêche que du haut de mon grand âge, j’aurais adoré pouvoir écouter dans ma jeunesse un groupe hexagonal possédant cette énergie, moi qui ai dû me contenter à l’époque de la MANO NEGRA et de NOIR DÉSIR, les seuls à m’éviter la honte d’avouer ma nationalité lors de mes séjours à l’étranger. Les BÉRUS, c’est bien dans l’attitude, mais musicalement c’est quand même hyper limité. Il y a quelque chose de juvénile et de viscéral dans la musique proposée par le combo, notamment les paroles, parfois maladroites mais toujours honnêtes. Un mal-être et un cynisme transformés en uppercut, portés notamment par une putain de bassiste.

Lola Frichet de son blaze, assure en effet comme une tueuse. Avec sa tête d’ange, elle tient littéralement à bout de bras le groove tout au long de "Fréquence Violence", que ce soit au niveau des lignes mélodiques ou de l’attaque. Ça claque, ça cogne, ça se balade sur le manche, je n’ai pas de mot pour décrire à quel point j’ai été subjugué par sa prestation sur scène. Tout repose sur la quatre-cordes : les riffs tranchants mais également bien lourds comme la bande à Riley savait si bien les faire, une petite harmonique ici et là ("Tourne Pas Rond") que n’aurait pas renié MACHINE HEAD, la batterie plus subtile qu’il n’y paraît ("Passe-Moi Le Bébé"), le chant qui de temps à autre évoque un Kemar (NO ONE IS INNOCENT) énervé. Lola, c’est la véritable star de P3C (oui, c’est leur petit nom pour les intimes). Et pour faire écho à l’édito de Volthord sur la représentation des genres au Hellfest, elle milite également pour une présence féminine plus importante sur scène, se sentant un peu seule au milieu des poilus : l’inscription « more women on stage », bien calée en étendard au dos de sa basse.

Pour ce troisième LP (le groupe a publié un EP séminal en 2016, démontrant une belle productivité en à peine six ans), P3C assume mais ne se refuse rien. Une petite touche de guitare acoustique ("Me Parlez Pas") pour suivre un breakdown, une ballade ambiance PIXIES plutôt ratée ("Cristaux Liquides"), une intro pour le coup franche et directe au riff quasi Thrash ("Tourne Pas Rond") : le combo fait ce qu’il veut et se fout bien volontiers des avis des uns et des autres. À la fois plus accessible mais aussi paradoxalement plus extrême par certains aspects, "Fréquence Violence" surprend franchement, porté par une production impeccable. Il n’en reste pas moins qu’il résiste, du fait de cette variété, très bien à la durée, et s’écoute de bout en bout, la fin de l’album étant de grande qualité également ("Aluminium" tabasse sévèrement sur un format proche de ce qu’offrait POWER TRIP).

Au final, POGO CAR CRASH CONTROL réveille ton âme d’adolescent énervé, depuis maintenant six ans. Si tu as gardé, lecteur, une partie de cette époque en toi, elle se réveillera forcément à l’écoute de cet album très réussi, malgré des petites sorties de route qu’on leur pardonnera comme on pardonne beaucoup de choses à cet âge. Le positionnement de "Cristaux Liquides" en troisième titre sur la tracklist est ainsi une faute de goût, faisant retomber le soufflé bien trop tôt, et l’on met un peu de temps à re-rentrer dans le trip. La musique, c’est bien aussi quand on ne réfléchit pas trop, quand elle sort des tripes. Alors prend ton Eastpack et tes converses, et viens prendre une baffe en concert en écoutant Lola et sa bande, je t’assure que tu ne le regretteras pas !

Note : 3,5/5, arrondi à 4 pour la spontanéité.

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- Lola Frichet (basse)
- Olivier Pernot (chant, guitare)
- Simon Péchinot (guitare, chant)
- Louis Péchinot (batterie)


1. Tourne Pas Rond
2. Traitement Mémoire
3. Cristaux Liquides
4. Reste Sage
5. Fréquence Violence
6. Passe-moi Le Bébé
7. Me Parlez Pas
8. Ville Prison
9. Recommence À Zéro
10. Tu Peux Pas Gagner
11. Aluminium
12. Criminel Potentiel



             



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