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METAL INSTRUMENTAL  |  STUDIO

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1986 Not Of This Earth
1987 Surfing With The Alie...
1992 The Extremist
2015 Shockwave Supernova
2018 What Happens Next
2020 Shapeshifting
2022 The Elephants Of Mars
 

- Style : Alain AimÉ , Yossi Sassi , Lost Symphony
- Membre : Michael Schenker, Squares, Asia
- Style + Membre : G3, Steve Vai
 

 Site Officiel De Joe Satriani (1911)

Joe SATRIANI - The Elephants Of Mars (2022)
Par MYLES le 17 Mai 2022          Consultée 2072 fois

Joe Satriani. Ce mec-là est une légende. Pourquoi ? Déjà parce qu’il a réussi à donner un visage sympa et accessible au Metal instrumental : ici pas d’ego surdimensionné (comme Malmsteen) de folie plus ou moins marketée (Vai) ou d’indigence dans ses propos (les ¾ des shredders écurie Shrapnel). Satriani est un mec naturel, cool, posé et parfaitement enclin à une discussion réfléchie. Très vite sa carrière d’ex prof le rattrape et on le voit à longueur d’interviews dans la presse avoir droit à des encarts spéciaux, types cours de guitare par Joe. Gentil et accessible il est prompt à partager son savoir.
De plus son shred est structuré autour de mélodies sympas et faciles à retenir : c’est lui en fond dans 90% des émissions de sport, bagnoles etc. dans l’hexagone. Basé souvent sur un Rock type Classic Rock 70s les morceaux sont compréhensibles pour le grand public et lui permettent de mettre en exergue sa prodigieuse virtuosité.

Satch, de son petit surnom, est également l’instigateur du fameux G3 où défile la crème mondiale de la guitare instrumentale. Il peut même, et c’est un des rares, se targuer d’avoir eu des disques de platine ; Bref, fin 80s début 90s le shredder mainstream c’est lui.
Néanmoins les années qui passent sont cruelles et personne n’est épargné. Le premier effet fut le rasoir : à la sortie de "Crystal Planet", en 1998, on est face à un Satch new-look et chauve. C’est juste un détail anodin certes mais on peut prendre cette époque où, après la tournée G3 qui suivit, sa notoriété subit un léger déclin. Pas au point de disparaitre ou de cachetonner avec n’importe qui, mais les chiffres de vente ne sont plus les mêmes qu’à l’époque glorieuse. Dans le nouveau siècle il va essayer pas mal de choses : les influences Techno ("Engines Of Creation") le super groupe (CHICKENFOOT) etc.
Rien n’y fait cependant, sa cote toujours haute chez les musiciens s’est fanée auprès du public plus large.
Par contre, depuis quelques temps, on peut remarquer autre chose : enfin Satch laisse de la place aux membres de son groupe. La batterie n’est plus qu’un click plus ou moins humain, là un certain groove apparaît. Évidement ce fût très visible avec "What Happens Next "(où il avait avec lui Chad Smith et Glenn Hughes) ou "Shapeshifting".

Qu’en est-il de sa dernière livraison ? Premier mauvais point : le concept fumeux ! Je le résume : dans un futur éloigné des humains vivent sur Mars ; mais au bout d’une centaine d’années, les éléphants devenus gigantesques et super intelligents se rebellent contre les humains qui pillent les ressources. Ces éléphants peuvent aussi jouer de la musique et leur leader est un éléphant… guitariste !!! En plus il ne se drogue pas !!!!! En même temps quand on voit la mièvrerie du scénario de son comic book "Crystal Planet"…
D’entrée de jeu on est frappé par le son très clair, très défini et la mise en son de la batterie qui sonne très Bonham (mais qui, à mon goût, manque de finesse).
Conscient qu’il développe des thèmes et des histoires Joe ne mise pas tout sur la virtuosité mais aussi la création de climats ("Sahara" ou le triste "Faceless"). Le côté musique de film est aussi très présent avec le dernier titre : "Desolation". Outre le côté B.O hollywoodienne, on a un lien évident avec le Jeff Beck des derniers temps. Sur ce type de titres, Satriani se veut lyrique et non démonstratif. Un de ses albums préférés étant "Guitar Shop"… ça s’entend.

"Sailing The Seas Of Ganymede" est aussi bourré de feeling où l’on passe d’un esprit Floydien à un débouché plutôt typé Vai. Autant Steve puise beaucoup d’idées de mélodies dans l’Asie, autant Satch lui, est plus sur le côté moyen-oriental. Ce n’est pas Yossi Sassi mais on sent une légère communion de pensée. La basse de l’ARISTOCRATS Bryan Beller est ici bien mise en avant. "The Doors Of Perception" (nom du poème de William Blake qui servira de titre au livre d’Huxley, finissant par influencer Jim Morrison et ses potes pour le nom de leur groupe) continue de naviguer dans ces ambiances. On passe d’un feeling assez PAGE & PLANT (le sublime "Unledded") à un esprit très film (les thèmes dans Dune par exemple) ! Une réminiscence de "Engines Of Creation" également. Sur "Through Mother’s Day Darkly" on a un côté torturé assez peu présent chez SATRIANI (la narration de Ned Evett renforce aussi l’aspect filmique). Sur tous ces titres le feeling global est plutôt sombre en lien avec les thèmes abordés (dans l’ordre : crise existentielle, tristesse de ne pas être reconnu pour ce que l’on est au fond de soi, etc.). La chanson éponyme se fait kaléidoscope et outre l’intro avec des bruits très NIN, Satriani nous offre un break inattendu et très éthéré (made in Eric Caudieux !). Un titre qu’on aurait pu parfaitement entendre sur "Engines Of Creation" .

On a un petit Blues pour la route (le plus gros hit de Joe au billborad fut "One Big Rush", 23ème place, dont acte) ; "Blue Foot Groovy" arrive et laisse un parfum de déjà-entendu. Rien de neuf sous le soleil. La tentative Pop assez mièvre qu’est "22 Memory Lane" n’est pas non plus franchement enthousiasmante.
Aujourd’hui les disques ne se vendent plus et pour toucher le plus de public possible il faut se diversifier donc, Joe change ses habitudes et ouvre ses horizons à d’autres musiques. Le Jazz Rock fait ainsi une apparition avec "E 104th St NYC 1973" et "Tension And Release". Satch ayant été l’élève du pianiste Lennie Tristano il a donc déjà eu une éducation au Jazz (plus classique celui-là). Néanmoins si l’intention est bonne le résultat sonne assez scolaire. Là où son ex-compère du G3, Johnson, s’éclate avec Mike Stern, Satch reste Satch et son Jazz Rock fait surtout… très Rock ! Le titre est en fait l’adresse new-yorkaise où son père est né ; quant à 1973 l’intéressé trouve que cette année symbolise l’éclat de la vie artistique de la grosse Pomme.

L’album aborde aussi d’autres horizons : le Funk d’abord avec ("Pumpin") gros travail de groove à la basse ainsi qu’au clavier. Satch au début sonne très Beck période "There And Back" ! Le Disco aussi (un "Night Scene" encore très proche de "Engines Of Creation"). Le souci est que même si les climats changent le jeu de Satriani lui ne change pas (je ne parle pas des intros ou des thèmes mais des solos). Là où Vai s'adapte aux styles qu’il joue, Satch lui déroule son jeu peu importe l’arrière ce qui est assez frustrant. Comme s'il avait peur d’y perdre son identité. Flagrant sur la tentative Disco où le clavier tente une approche Fusion… mais seul.

Sur la pochette bien sûr, c'est l’Ibanez de Joe qui est découpée et qui représente les éléphants (le manche la trompe et le corps les oreilles). Selon l’illustrateur les mécaniques sont les doigts de pieds.
Les clips des chansons réalisés par son fils sont… comment dire… nazes (surtout la chanson-titre) ! Ceci n’engage que moi mais même si l’idée est sympa mais le rendu est horrible.
En bref un album mieux que les précédents car ce côté sombre assez peu entendu chez Joe est nouveau et intéressant. Mais une déception pour les climats que le groupe crée alors que Joe reste Joe sans de vraies interactions à ce niveau. Dommage.

Morceaux préférés : "Sahara", "Faceless", "Sailing The Seas Of Ganymede" et "The Doors Of Perception".

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   MYLES

 
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- Joe Satriani (guitare, claviers)
- Bryan Beller (basse)
- Eric Caudieux (claviers, arrangements)
- Kenny Aronoff (batterie)
- Rai Thistlethwayte (claviers)


1. Sahara
2. The Elephants Of Mars
3. Faceless
4. Blue Foot Groovy
5. Tension And Release
6. Sailing The Seas Of Ganymede
7. Doors Of Perception
8. E 104th St Nyc
9. Pumpin’
10. Dance Of The Spores
11. Night Scene
12. Through A Mother’s Day Darkly
13. 22 Memory Lane
14. Desolation



             



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