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SOUTHERN ROCK FM  |  STUDIO

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.38 SPECIAL - Wild-eyed Southern Boys (1981)
Par DARK BEAGLE le 9 Avril 2022          Consultée 2057 fois

"Rockin’ Into The Night" fut en son temps le morceau le plus important concernant .38 SPECIAL. Écrit à l’origine pour SURVIVOR, ce titre est devenu un des fers de lance du combo sudiste qui aura pris le temps pour donner un successeur à l’album du même nom. Deux ans d’écart, un laps de temps inhabituel pour les natifs de Jacksonville, mais qui ont été intelligemment exploités par la formation, vu que Jim Peterik, compositeur de SURVIVOR, a été approché pour participer à l’écriture de ce "Wild-Eyed Southern Boys" qui verra le jour dans les premières semaines de 1981. Faut-il s’attendre à une véritable révolution musicale ?

Niveau graphisme, on ne peut pas dire que le groupe fasse dans la dentelle. Les rééditions de l’album pourraient porter un tampon disant « Joey DeMaio approuve » que ce ne serait pas étonnant. Cela déborde de machisme, on croirait une pub très années 80 pour des préservatifs et on imaginerait assez facilement à une légende disant peu ou prou « pour vos gang-bangs, pensez Durex ». Oui, ce n’est pas très élégant et cela montre peut-être un esprit très mal tourné de ma part, pourtant difficile de penser à autre chose tant cela ressemble à une affiche de mauvais porno. Bref, c’est du Rock, on ne va pas trop s’en formaliser, surtout pour 1981. Une formation balancerait la même aujourd’hui, ce serait juste un sacré coup de pub, vu le shitstorm que cela pourrait générer.

Bon, ça, c’était la minute vieux con.

Heureusement, l’important reste la musique. Et sur ce point, .38 SPECIAL confirme les bonnes intentions que l’on pouvait constater sur l’effort précédent. Et là où l’on pouvait penser que l’apport de Peterik allait dénaturer les racines sudistes du combo, on s’aperçoit rapidement qu’il n’en est rien. Bien sûr, il y a "Hold On Loosely", le morceau du gun que tout le monde connaît, qui pourrait faire douter un instant, qui tendrait à faire croire que .38 SPECIAL décide de devenir le JOURNEY de Jacksonville, tournant le dos à tous ses principes et semant le désarroi dans le clan Van Zant.

Ce morceau est franchement facile. Une ouverture AOR à souhait et un single tout désigné pour bien lancer l’album. Après, la facilité n’est pas forcément un synonyme de médiocrité et il convient d’admettre que le groupe prend ici plusieurs risques. Le premier, et pas des moindres, est que ce n’est pas Donnie Van Zant qui se charge du chant principal, mais Don Barnes, le guitariste, qui est à l’origine de la composition. Ensuite, bien que l’aspect AOR soit indéniable, il reste que l’ADN de .38 SPECIAL est toujours présent, les relents sudistes sont bien là, le refrain ne dénoterait pas sur les deux premiers opus (et aurait même pu les tirer vers le haut). Ensuite, "Hold On Loosely" est un trompe-l’œil par rapport au reste du disque.

Peterik n’est présent que sur quatre morceaux, mais on ne peut pas l’accuser de ruiner l’image du groupe vu qu’il a su s’adapter au style sudiste et balancer des brûlots dans le genre plus vrais que nature et véritablement dopés. Le title track est un très bon exemple de ce dont il est capable quand il lâche les chiens dans ce domaine, avec un refrain burné bien comme il faut et une mélodie un brin traînante qui fait mouche. Du caviar pour Van Zant qui n’a pas besoin de sortir le grand jeu pour se montrer convaincant. Le piano virevoltant de Barnes vient égayer l’ensemble et le tout devient un classique instantané du groupe. "Fantasy Girl" et le plus posé "Hittin’ And Runnin’" se fondent également très bien dans l’ensemble.

Il semblerait que .38 SPECIAL a particulièrement bien su s’adapter à Peterik et que l’inverse semble vrai également. Il y a une espèce d’osmose entre ces musiciens, la capacité des uns à s’approprier certains codes du Hard FM et celle de se fondre dans l’aspect suave du Sud, en trouver les racines et les exploiter. Ici, la formule se met définitivement en place et fera encore le bonheur des fans pendant quelques années, avec ce mélange plus qu’improbable entre le groove traînant du Southern Rock et l’aspect radio-friendly qui a dû en écœurer quelques-uns toutefois à l’époque.

En effet, si "Rockin’ Into The Night" ouvrait une porte vers une plus grande accessibilité, "Wild-Eyed Southern Boys" est un boulevard pour le Grand Public, qui va découvrir avec ce disque un groupe qui possède du caractère et qui est capable de produire aussi bien du hit single providentiel ("Hold On Loosely" of course) que des choses plus typiques du genre qu’il leur est attribué de base, à l’image du très dansant (!) "Honky Tonk Dancer", au groove irrésistible et aucunement décalé au sein de l’album. Le succès sera au rendez-vous pour les sudistes qui vont réellement connaître un âge d’or à partir de là, jusqu’à devenir des incontournables du Southern Rock.

Cependant, on remarquera que Donnie Van Zant cède encore un peu plus le micro à Don Barnes. Sur les neuf titres présents, le guitariste s’en adjuge quatre (allez, trois et demi puisque "Wild-Eyed Southern Boys" est interprétée par les deux), ce qui est assez conséquent. En revanche, cela ne casse pas l’unité de l’album, cela ne tranche pas des masses comme lorsque Brian May et encore plus Roger Taylor s’octroyaient le chant en lieu et place de Freddie Mercury au sein de QUEEN. Ici, cela reste dans une espèce de logique, les deux voix se complètent très bien et accueillent à merveille les chœurs féminins qui rappellent les grandes heures du LYNYRD SKYNYRD.

Le secret pour apprécier pleinement .38 SPECIAL, cela revient à se dire que ce n’est pas totalement du Southern Rock et que ce n’est pas non plus ce que l’on nomme vulgairement du Hard FM. .38 SPECIAL, c’est le meilleur de ces deux mondes réuni en un et à partir de ce "Wild-Eyed Southern Boys", il va devenir une référence dans un genre qu’ils ne seront pas les seuls à suivre (même si POINT BLANK n’est pas aussi dévastateur avec cette formule, lui se savoure beaucoup plus roots). La bande à Donnie Van Zant transforme l’essai et le mieux dans cette histoire, c’est qu’ils feront encore mieux sur l’album suivant.

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   DARK BEAGLE

 
   MYLES

 
   (2 chroniques)



- Don Barnes (chant, guitare, piano, chœurs)
- Donnie Van Zant (chant)
- Jeff Carlisi (guitare)
- Larry Junstrom (basse)
- Steve Brookins (batterie)
- Jack Grondin (batterie)
- Carol Bristow (chœurs)
- Lu Moss (chœurs)
- Guests
- Steve Mcray (piano sur 3,5,6)
- Carol Veto ( chœurs)
- Terry Emery (percussions)


1. Hold On Loosely
2. First Time Around
3. Wild-eyed Southern Boys
4. Back Alley Sally
5. Fantasy Girl
6. Hittin’ And Runnin’
7. Honky Tonk Dancer
8. Throw Out The Line
9. Bring It On



             



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