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- Style : Mark Lanegan, Pearl Jam, Screaming Trees, Stubborn Trees

DOGSTAR - Happy Ending (2000)
Par DARK BEAGLE le 25 Janvier 2022          Consultée 683 fois

Un an après la sortie de "Matrix" paraissait le deuxième et dernier album de DOGSTAR, avec Keanu Reeves à la basse. Dans une indifférence à peu près générale, le groupe n’ayant jamais connu un gros engouement malgré la présence de sa star du cinéma dans les rangs (pour rappel, le premier album était sorti dans un premier temps exclusivement au Japon. QUIET RIOT avait jeté l’éponge après deux disques publiés dans les mêmes conditions). Bon, il faut bien avouer que ce second opus pose un sacré cas de conscience également.

En effet, doit-on célébrer l’immobilisme musical ? Si l’on pense qu’un groupe doit être en perpétuelle mutation, en évolution constante pour ne pas créer la lassitude, alors la réponse est clairement non et AC/DC, MOTÖRHEAD et bien d’autres pourraient être montrés du doigt pour n’avoir proposé que peu ou prou la même formule tout au long de leur carrière (bien qu’en fait, ce soit plus compliqué que cela, mais vous voyez l’idée ?). Si on s’en fout ou que l’on préfère être rassuré en reconnaissant son groupe fétiche dès les premières notes, la question ne se pose même pas, mais est-ce que l’on ne serait pas frustré à un moment ou un autre (là encore, il y a débat).

Mais est-ce que PEARL JAM aurait survécu en ne proposant que des resucées de "Ten" ? Est-ce que SOUNDGARDEN aurait pu publier "Down On The Upside" si "Superunknown" avait été un "Badmotorfinger" bis ? En tout cas, Cobain avait bien compris que faire un second "Nevermind" aurait été une supercherie et c’est pourquoi "In Utero" contient peut-être ce que fut l’âme de NIRVANA, avec un son bien cradingue, plus naturel quand on associe ce groupe au terme Grunge (un style qui ne se plie pas volontiers aux productions trop propres au final, car elles ne sont pas dans l’esprit). Oui, vous pouvez critiquer, je lâche là quelques réflexions qui me viennent sur ce courant aussi bien éphémère que primordial que fut le Grunge (1).

Mais voilà, non seulement DOGSTAR arrive après tout le monde (voire quand la guerre était bel et bien finie), mais en quatre ans, il n’a pas fait bouger son style d’un iota. Le groupe est immédiatement reconnaissable avec son approche très simple (couplet, pont, refrain avec une guitare qui a tendance à suivre cette courbe au niveau agressivité) et en prime, un chanteur qui n’a pas fait de réel progrès durant cette olympiade. En effet, les couplets de "Enemies" sont une torture et "A Dreamtide" évolue sur une corde raide suite à sa prestation. Alors effectivement, ce n’est pas engageant, mais le "Halo" introductif ne l’était pas beaucoup plus.

Le groupe se fend à nouveau d’une reprise et il s’agit cette fois-ci du "Superstar" de DELANEY & BONNIE, pour un résultat assez correct encore une fois. On ne va pas dire non plus que la formation excelle dans cet exercice, parce qu’il y a toujours moyen de mieux faire et de proposer des versions plus mémorables, mais on sent le respect là derrière et peut-être bien aussi le manque de personnalité du combo, déjà évoqué lors de la chronique de l’album précédent. DOGSTAR, c’est sympa sans être transcendant mais surtout, ça sent à plein nez le groupe de potes qui veulent se faire plaisir et qui terminent sur disque un peu par accident (là, je le répète, mais la présence de Keanu Reeves doit très certainement jouer, le carton plein de "Matrix" aussi).

Et pourtant, il y a des moments bien sympathiques sur ce "Happy Ending" (qui a le mérite de bien annoncer la couleur, ceci dit. Le titre est sans équivoque possible ; les emplois du temps de chacun ne permettant de toute manière pas de pérenniser ce projet). "Stagger" est une bonne petite claque pour ne citer qu’elle, un morceau énergique qui possède une certaine énergie Punk sans pourtant s »en approcher réellement. Et on remarquera aussi que le groupe essaye d’étoffer un peu ses chansons, de les rendre plus dodues, elles s’étalent ici bien plus facilement sur quatre minutes que sur les trois qui semblaient être la norme sur l’essai précédent. Bret Domrose, à défaut de mieux chanter, propose quelques soli plus travaillés et mine de rien, cela vient nourrir l’ensemble.

Il est aussi marrant de voir que Ritchie Kotzen vient placer quelques chœurs là où l’on aurait attendu de lui un solo justement, un truc bien électrique ou plus Bluesy, qui aurait apporté une couleur différente à l’ensemble, mais le featuring reste sympathique à défaut d’être essentiel. Mais sinon, on pourrait presque faire le jeu des sept différences entre "Happy Ending" et "Our Little Visionary" tant les deux disques sont très proches l’un de l’autre, comme s’ils avaient été écrits à la même époque en somme (ce que je ne peux affirmer en revanche, la mémoire qui flanche et une motivation au ras des pâquerettes pour se lancer dans une recherche qui s’annonce fastidieuse – bordel, tapez « dogstar » dans la barre de recherche et vous serez hallucinés par le nombre de toiletteurs canins qui ont donné ce nom à leur affaire !).

"Happy Ending" est moins essentiel que son grand frère qui, en toute honnêteté, n’était pas non plus un indispensable du genre. Il ravira peut-être les amateurs de Keanu Reeves (comme moi. Mais sans exagérer, hein, c’est très moyen tout ça ici), mais les autres peuvent ne pas céder à la curiosité et tranquillement passer leur chemin. Personne ne leur en voudra, pas même les musiciens je pense. DOGSTAR aura eu le mérite d’avoir vécu, mais son quasi anonymat n’est au final pas un tort. Ni même une justice : c’est la vie.

(1) Et en même temps, si vous êtes plus de 50 à consulter cette chronique, je pense que l’on peut faire constater le miracle par le Vatican.

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   DARK BEAGLE

 
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- Bret Domrose (chant, guitare)
- Keanu Reeves (basse, chœurs)
- Rob Mailhouse (batterie)


1. Halo
2. Slipping Down
3. Enemies
4. Superstar
5. Cornerstore
6. A Dreamtime
7. Stagger
8. Washington
9. Alarming
10. Swim
11. Blown Away



             



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