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- Style : Mark Lanegan, Pearl Jam, Screaming Trees, Stubborn Trees

DOGSTAR - Our Little Visionary (1996)
Par DARK BEAGLE le 23 Janvier 2022          Consultée 819 fois

Je le confesse, j’aime beaucoup Keanu Reeves. Le type qui ne fait pas de vagues et qui n’a pas eu la vie la plus simple qui soit. Oh, bien sûr, il l’a très bien gagné, mais il est également passé par des épreuves pas toujours faciles à digérer. Bref, passons ce moment Paris Match pour en revenir à cette information essentielle de début de chronique : je kiffe ce gars. J’ai bien dû voir 90% de sa filmographie et je peux vous assurer que dans le tas, il y a des toiles qu’on préfère oublier. Tiens, "The Watcher" par exemple. Brrr. Et en toute logique, je me suis intéressé à ce qu’il faisait musicalement. Et c’est quelque part dans la lignée de sa carrière cinématographique : il y a quelques pépites (et là, je parle en termes de compositions, pas d’albums) et du déchet. Mais est-ce que cela vaut vraiment que l’on parle de DOGSTAR ?

DOGSTAR, c’est l’archétype du groupe qui débarque quand une mode est passée. Qui a un discours musical qui arrive à être en décalage quand deux ans plus tôt il aurait encore été d’actualité. Difficile de débarquer dans la seconde moitié des années 90 en jouant du Grunge, surtout après le suicide de Kurt Cobain et quand les légendes du genre livraient quelques derniers coups d’éclat avant de changer, muter, ou disparaître. Avec MTV, ce qui était encore considéré comme cool la vieille devenait obsolète le lendemain et le Grunge a logiquement disparu des radars et du haut des charts assez rapidement. Et c’est dans une Amérique qui découvrait les joies de KORN et de DEFTONES que DOGSTAR débarque.

Enfin, pour être plus précis, ce n’est pas tout à fait comme ça que ça s’est passé. Si le groupe a bien ouvert pour BON JOVI sur la tournée de "These Days", son premier album, bien qu’enregistré at home, n’a été publié un premier temps qu’au Japon. Et sans la présence de Keanu Reeves dans les rangs, il est fort possible qu’il n’aurait pas retraversé le Pacifique. Et il faut bien en convenir : la formation n’avait pas forcément grand-chose pour elle. Comme je l’ai dit dans la chronique de l’EP du groupe, avec un chanteur qui est souvent faux, ce n’est pas forcément facile de trouver des circonstances atténuantes au projet.

Sauf qu’il y a un truc qui ressort clairement à l’écoute de ces douze titres, c’est qu’on est face à un de trucs de potes, qui se font plaisir en jouant la musique qui leur plaît, avec plus ou moins de réussite. Le premier point positif, c’est que tout est bien en place. Le batteur apporte des idées rythmiques sans en faire de trop, il a un groove qui s’allie bien avec le jeu de basse de Reeves qui parfois dérape un peu (ah oui, j’ai oublié de préciser : Keanu n’est que le bassiste ici, il n’est en rien le frontman du combo). La guitare évolue, partant souvent d’un point de départ calme pour s’énerver à mesure que les ponts et les refrains se succèdent, ou étant explosive de façon plus frontale quand le besoin s’en fait sentir ("Forgive" et "Denial" par exemple).

Il n’y a que le chant de Bret Domrose finalement qui est très quelconque, en plus d’être très amateur. Bref, il est très quelque chose, mais pas très bon (on le sent quand même un peu à la peine sur le morceau-titre, manquant un brin de coffre). Ce qui ne l’empêche pas de se montrer plutôt performant sur la reprise "No Matter What" de BADFINGER, assez réussie, très respectueuse de l’originale et qui va bien se fondre dans l’ensemble. Il y a dans la musique de DOGSTAR un amalgame de plusieurs influences, passant du Rock des familles au Punk qui va faire que sans être génial, ce disque va très bien se tenir. Un titre qui commence mal peut prendre une toute autre tournure et finir par s’imposer non pas comme un grand morceau, mais comme un moment sympa ("Nobody Home", qui trouve son sel quand tout s’emballe).

Et c’est ça qui va être la caractéristique principale de DOGSTAR : ne pas impressionner, proposer des entames parfois soporifiques, mais toujours parvenir à maintenir une certaine pression malgré tout, en suivant un schéma de composition assez simple, mais au final assez efficace et qui aurait pu être bien plus efficace avec plus de personnalité de la part des musiciens et surtout, plus de variété dans les idées. Cela devient prévisible assez rapidement (dis-donc Morpheus, il en a bien des défauts le groupe de ton Élu !) et un "History Light" fait plaisir à entendre parce que là, les musiciens prennent des risques, font montre d’un peu plus d’ambition en proposant un titre plus long, plus planant, tout en conservant bien son ADN.

"Our Little Visionary" n’est pas un grand album, ça vous l’aurez bien compris. Certains le considéreront très certainement comme une curiosité quand d’autres y associeront tout de suite le terme de « daube » ou de « merde ». Sans aller dans ces extrêmes, il faut bien convenir que nous sommes loin d’un "Superunknown" ou d’un "Dirt", mais que tout n’est pas à jeter pour autant. Cela reste sympathique, ça libère une certaine dose d’énergie et cela se laisse écouter sans grand déplaisir. Ce n’est pas un disque que l’on ressort souvent, sauf par nostalgie ou parce qu’au final, NIRVANA, ça reste toujours trop plombant. Un disque simple, honnête, mais qui n’aura peut-être jamais vu le jour sans le côté bankable de Keanu Reeves.

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Bret Domrose (chant, guitare)
- Keanu Reeves (basse, chœurs)
- Rob Mailhouse (batterie)


1. Forgive
2. Our Little Visionary
3. No Matter What
4. Breathe Tonight
5. Nobody Home
6. History Light
7. Honesty Anyway
8. And I Pray
9. Enchanted
10. Bleeding Sound
11. Goodbye
12. Denial



             



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