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- Style : Twin Temple, A Hill To Die Upon
- Membre : Behemoth

ME AND THAT MAN - New Man, New Songs, Same Shit Vol. 2 (2021)
Par DARK BEAGLE le 30 Décembre 2021          Consultée 1650 fois

Voilà donc le troisième volet de ME AND THAT MAN, projet solo de Nergal (BEHEMOTH) qui a bien changé depuis le très bon "Songs Of Love And Death" paru en 2017. Depuis, le guitariste/chanteur polonais a fait évoluer sa formule, rendant le concept plus collégial, tout en restant le seul maître à bord depuis le départ de John Porter en 2018. Ici, il prolonge le concept du précédent album, "New Man, New Songs, Same Shit Vol. 1" sur un logique "volume 2", qui reprend peu ou prou la même formule : proposer ses morceaux à diverses personnalités du Metal afin qu’elles y posent leur voix.

La particularité de ME AND THAT MAN est justement de ne pas être du Metal. Avec ce groupe, Nergal laisse plutôt ressortir des influences qui gravitent autour de Nick Cave version BAD SEEDS ainsi que de Johnny CASH, pour ne citer que les plus évidentes. On pourra aussi suggérer Bob SEGER par instants, ainsi qu’un ALICE COOPER bien old school sur "Got Your Tongue". Sans pour autant se radicaliser, ME AND THAT MAN sonne par moments un peu plus Rock, plus direct, en fonction de ce que viennent apporter les invités. Mais à la base, si la chanson est bonne, il y a peu de risques qu’elle coince, sinon au niveau du chant, selon les goûts de chacun, ce qui représente toujours le point faible de ce genre de disque aux guests multiples.

La pochette leur rend d’ailleurs hommage, à l’instar de celle du précédent opus, avec toujours ce côté vintage développé à partir du Vol. 1, qui renvoie au cinéma de genre des années 40 et 50, un brin hitchcockien dans l’âme. Elle se veut relativement classieuse et confère une touche particulière à l’ensemble, qui se marie au final plutôt bien avec la musique proposée. Et qu’elle soit majoritairement acoustique ou d’un électrique apaisé – pas forcément apaisant – elle va se montrer plus inspirée sur ce second volume par rapport au précédent.

Une chose est certaine, Nergal dispose d’un superbe carnet d’adresses. Du genre que l’on aimerait bien avoir, vu les invités que l’on retrouve sur cet album. Faire du name-dropping serait vous brûler les yeux tellement c’est indécent. Le casting cinq étoiles réuni ici va livrer une bonne prestation dans son ensemble et rendre le disque plutôt attrayant. Ici, nous avons avant tout des mecs qui évoluent dans le Heavy, le Thrash, le Punk ou des trucs plus extrêmes encore et qui vont donc avoir une autre approche vocale derrière le micro, voire au niveau de la guitare quand il s’agit de poser un solo.

Nous commençons avec un "Black Hearse Cadillac" qui prend une saveur particulière puisque quelques semaines après la sortie du disque, nous apprenions le décès de Hank Von Hell (ou Von Helvete selon les humeurs) qui avait animé les débats au sein du TURBONEGRO d’origine. C’est lui qui venait pousser la chansonnette ici, créant une ambiance un peu sombre qui sera le fil conducteur de l’album à mesure que nous progressons. Une part d’obscurité que l’on attend forcément de Nergal, n’imaginant pas une seconde le bonhomme lorgner vers des pistes plus lumineuses.

Parfois, l’interprétation fait qu’une mélancolie vient s’installer, qui se fond parfaitement au milieu des autres compositions. C’est le cas de "Witches Don’t Fall In Love" où Krystoffer Rygg (que vous connaissez certainement mieux sous le nom de Garm) livre une très belle prestation, ou encore "Angel Of Light" sur laquelle Amalie Bruun nous renvoie aux ballades tristes de la fin des années 60, début 70 avec sa voix cristalline qui attire pleinement notre attention. L’un des protagonistes de cette aventure musicale qui se distingue le plus reste cependant David Vincent.

David Vincent, nous le connaissons bien. Frontman et bassiste de MORBID ANGEL durant des années, ou également au sein de GENITORTURERS, groupe dans lequel il accompagnait son épouse, pour ne citer que ces projets. Mais il apprécie également énormément la Country (à la Johnny CASH, hein) et il chante vraiment très bien en voix claire, au point où il en devient troublant, puisque "Year Of The Snake", qui voit sa contribution, donne l’impression de tomber sur un morceau caché de Nick Cave avec ses mauvaises graines. Il y a des différences, mais l’on retrouve cette façon de nous conter l’histoire, une façon de penser les phases narratives très similaires. Il s’agit également de l’un des meilleurs titres de l’album.

Parmi les bonnes surprises, nous pouvons également nous arrêter sur "Under The Spell", avec un certain Mary Goore en guest, que certains auront reconnu en tant que Tobias Forge et qui livre là une jolie performance, ou encore "All Hope Has Gone" d’une belle efficacité et encore des invités de marque puisqu’on y croise Blaze Bailey, Gary Holt ainsi que Mantas (ex-VENOM). Mais comme la qualité du performer ne fait pas la qualité du titre, il est bon de noter que Nergal revient vers quelque chose de plus proche de ce qu’il faisait sur "Songs Of Love And Death", sa présence derrière le micro en moins.

Certes, les élans électriques sont toujours très présents, cela n’a pas vraiment changé entre ce disque et le précédent, Chris Holmes faisant même hurler sa guitare sur le solo qui lui est alloué ("Losing My Blues"), mais le fond revient sur ce qui faisait le charme des premières compositions du leader de BEHEMOTH pour ME AND THAT MAN, une simplicité dans l’approche musicale tout en conservant un certain mordant, avec toujours en ligne de mire cette aversion de la religion, mêlée à une espèce de tension sexuelle qui naît de l’approche musicale.

Et si certains morceaux passent à la trappe (et, étrangement, "Goodbye" avec Alissa White-Gluz et Devin Townsend se fait balayer par le "Angel Of Light" joué par Amalie Bruun. Mais quelle idée de mettre ces deux titres à la suite !), l’ensemble se tient plutôt bien et se laisse découvrir sans déplaisir. Et, contrairement au premier volet, on a ici tendance à vouloir y revenir, pour se resservir une rasade de cet élixir loin d’être joyeux, mais qui se veut malgré tout galvanisant, ce qui n’est pas une mince affaire quand on aligne autant d’interprètes différents.

"New Man, New Songs, Same Shit Vol. 2" est donc bien plaisant, mais ce genre de disque risque au final de devenir lassant s’ils venaient à être répétés trop fréquemment. Cette formule, Nergal l’avait imaginée car il ne se sentait pas à l’aise derrière le micro, sa voix claire ne le satisfaisant que moyennement. Mais peut-être que d’y retourner, de prendre des risques, lui permettrait de sortir d’une routine qui semble s’installer petit à petit et qui, à la longue, finira ne plus être viable ne serait-ce qu’en termes de renouvellement des voix et des artistes invités. Pour l’heure, ce disque fait son job : celui de nous divertir de belle façon.

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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   (2 chroniques)



- Nergal (guitare)
- Hank Von Hell (invité)
- Anders Odden (invité)
- Blaze Bailey (invité)
- Gary Holt (invité)
- Mantas (invité)
- Krystoffer Rygg (invité)
- Abbath (invité)
- Chris Holmes (invité)
- Ralf Gyllenhammar (invité)
- Douglas Blair (invité)
- David Vincent (invité)
- Michale Graves (invité)
- Randy Blythe (invité)
- Alissa White-gluz (invitée)
- Devin Townsend (invité)
- Myrkur (invitée)
- Mary Goore (invité)
- Chris Georgiadis (invité)


1. Black Hearse Cadillac
2. Under The Spell
3. All Hope Has Gone
4. Witches Don't Fall In Love
5. Losing My Blues
6. Coldest Day In Hell
7. Year Of The Snake
8. Blues & Cocaïne
9. Silver Halide Echoes
10. Goodbye
11. Angel Of Light
12. Got Your Tongue



             



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