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- Membre : Behemoth

ME AND THAT MAN - New Man New Songs Same Shit Vol. 1 (2020)
Par DARK BEAGLE le 30 Avril 2020          Consultée 2660 fois

Nergal est de retour avec son projet solo, ME AND THAT MAN. Seulement, de l’eau a coulé sous les ponts depuis "Songs Of Love And Death" (2017) et John Porter ne fait plus partie de l’aventure. L’entente entre les deux hommes s’est dégradée petit à petit et la meilleure des solutions était que chacun marche de son côté. C’est ainsi que le leader charismatique de BEHEMOTH s’est retrouvé avec des titres inusités du premier album et d’autres, écrits, composés, qui ne demandaient qu’à être mis en boîte. Mais voilà, Nergal ne se sentait pas de chanter sur toutes les pistes, aussi il a laissé le micro vacant.

Le titre de l’album est bien trouvé et non dénué d’un second degré que l’on n’imagine pas vraiment aller de pair avec Nergal. Mais la pochette, très affiche de film, donne une indication assez claire de la direction prise par l’album. Nous distinguons les visages de plusieurs personnalités du genre à avoir tenu le micro sur ce disque. Nergal s’occupe en effet de la trame musicale, il s’écarte en revanche pour que d’autres chantent ses chansons, ne s’octroyant cette place de frontman que sur "Mestwo", interprété en polonais, qui est un des moments forts de l’album. Mais nous y reviendrons.

Le premier souci avec ce "New Man New Songs Same Shit Vol. 1" n’est pas qu’il va y avoir un volume 2, mais que l’album ne démarre réellement que sur la troisième piste. Foirer son ouverture, ce n’est jamais bon, il faut pouvoir retrouver de bons rails et si quelques groupes arrivent à s’en sortir tant bien que mal, certains ne font que continuer à s’accrocher sur cette mauvaise rampe, jusqu’à la chute fatidique. Nous commençons tout de suite avec le plus anecdotique de l’album : "Run With The Devil" est une espèce d’anomalie. Une erreur dans le continuum espace-temps. Pour ceux qui ont apprécié le premier essai de Nergal en solo, ce titre est une affreuse faute de goût.

Les petites mélodies à la croisée des mondes entre Johnny CASH et Nick CAVE semblent avoir été gommées pour des accroches plus grossières, plus Pop dans l’idée, où l’on ne reconnaît plus l’entité présente sur "Songs Of Love And Death". C’est Jorgen Munkeby de SHINING [NOR] qui tient le micro et… Je vais vous avouer un truc, je confonds toujours les deux SHINING. Je sais juste qu’il y en a un qui parle de suicide et l’autre qui me donne envie de me suicider, donc je ne suis pas super dispo à les écouter. Et là, pour ne rien arranger, le dernier morceau, "Confession", est fait en compagnie de Niklas Kvarforth de SHINING. Mais revenons rapidement sur "Run With The Devil" qui donne la désagréable impression que Nergal cherche à ratisser large, il n’y a pas cette espèce d’intimité sombre qu’il avait su créer sur le premier album qu’il pulvérisait à force de refrains puissants et bien amenés.

"Coming Home" est relativement insipide également et nous arrivons donc sur le troisième titre, assuré au chant par Mat McNerney (GRAVE PLEASURES). Et là, chassez le naturel, il revient au galop. Si, en France, à la fin des années 70, TRUST était un poing levé face à la politique de Valéry Giscard d’Estaing, Nergal est un doigt levé face à l’Église catholique en Pologne. Un gros asticot vorace dans le corps de Jean Paul II. Bref, "Burning Churches" joue dans des thèmes connus et la prestation rejoint l’esprit du premier album, avec des relents à la Nick CAVE pas désagréables du tout. On imaginerait presque le grand Nick venir poser la chansonnette, il serait entièrement à sa place, peut-être même un peu trop.

Bon, nous n’allons pas faire du track by track, c’est long, fastidieux et souvent inutile. Mais allons nous pencher sur les bonnes surprises, parce qu’il y en a. La première qui me vient à l’esprit (hors "Mestwo") est "Deep Down South", sur laquelle Johanna Sadonis de LUCIFER et Nicke Anderson (ENTOMBED, The HELLACOPTERS) se partagent le micro pour un très bon résultat sur cette composition qui tire sur la Country et qui est vraiment très rafraîchissante. La prestation d’Ihsahn (EMPEROR) est superbe également. Ihsahn en mode voix claire, ça le fait bien et sur une compo aussi posée et subtile que "By The River", il est juste… Impérial.

Dans les mentions honorables, citons Jérôme Reuter de ROME (ça, ça fera soit plaisir, soit ça désespérera Positron, grand fan de la formation) qui apporte une réelle présence à "Man Of The Cross" qui sort ainsi d’une fadeur évitable, ainsi que la présence de Rob Caggiano de VOLBEAT qui vient apporter son côté Rock’N’Roll sur les morceaux où il intervient (dont un "How Come?" avec Corey Taylor de SLIPKNOT pas dégueu). Ensuite ? Pas mal de passable. Ce n’est pas désagréable, mais il n’est pas toujours facile de retrouver le fil conducteur. Changer de chanteur à chaque fois, ce n’est pas ce qui est le plus déstabilisant, c’est de se rendre compte que Nergal aurait très bien plus s’en charger et ne faire appel qu’à quelques invités, triés sur le volet.

Parce que "Mestwo", merde ! C’est un vrai bon titre, qui semble provenir des sessions du premier album. On y retrouve cette mélancolie grandiose, ponctuée de quelques chœurs bien placés. Et le chant de Nergal est nickel, il correspond très bien au titre, il lui apporte une vie particulière, plus personnelle. Il y a une part de lui dedans et pour le coup, ME AND THAT MAN parvient à provoquer un remous, à faire naître quelque chose en nous, pauvres petits auditeurs. Là, je retrouve ce qui m’a plu sur le premier opus et qui me manque un peu ici, toutes les prestations ne me parlant pas forcément, même si entendre des mecs habitués à l’extrême chanter normalement n’est pas désagréable, parce qu’il y a du talent.

Finalement, il manque un truc important à ce disque. Il peut être bien réalisé techniquement, les mélodies sont souvent bien foutues, pas franchement risquées mais efficaces. Cependant, il lui manque ce surcroît d’âme, cette petite chose qui n'est souvent qu’un soupçon, mais qui change toute la donne. Tous les invités ne livrent pas de grandes prestations, mais de nos jours, les échanges de fichiers informatiques cassent un peu la magie de se retrouver à plusieurs en studio pour donner corps à quelque chose de plus intime. C’est dommage, j’attendais nettement mieux. En espérant que le Vol. 2 sera plus conséquent, mais j’avoue ne pas en espérer grand-chose.

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   (2 chroniques)



- Nergal (guitare, chant)
- Jorgen Munkeby (invité)
- Sivert Hoyem (invité)
- Mat Mcnerney (invité)
- Ihsahn (invité)
- Dead Soul (invité)
- Rob Caggiano (invité)
- Johanna Sadonis (invitée)
- Nicke Anderson (invité)
- Jerome Reuter (invité)
- Matt Heafy (invité)
- Corey Taylor (invité)
- Brent Hinds (invité)
- Niklas Kvarforth (invité)


1. Run With The Devil
2. Coming Home
3. Burning Churches
4. By The River
5. Mestwo
6. Surrender
7. Deep Down South
8. Man Of The Cross
9. You Will Be Mine
10. How Come ?
11. Confession



             



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