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2021 Isle Of Wrath
 

- Membre : Cornerstone, Yngwie Malmsteen, Michael Schenker, Persuader, Rainbow, Tank, Wami, Doogie White & La Paz

LONG SHADOWS DAWN - Isle Of Wrath (2021)
Par GEGERS le 29 Septembre 2021          Consultée 2020 fois

L'Écosse a, dès la fin du Haut Moyen-Âge, côtoyé les expansifs Viking scandinaves, tout d'abord par des raids sur ses côtes ouest (la célèbre mise à sac du monastère d'Iona), puis par leur installation allant jusqu'à l'assimilation au sein des peuples des îles Shetland et Orcades, qui revendiquent encore une forte influence viking aujourd'hui. 1300 ans plus tard, ce mariage se poursuit, en atteste la pochette de cet album du projet LONG SHADOWS DAWN, qui présente un drapeau, fusion astucieuse entre les couleurs écossaises et suédoises. Car derrière ce nom de groupe énigmatique se cachent des talents reconnus issus de ces pays amis : d'un côté, Doogie White (RAINBOW, Michael SCHENKER et ses nombreux projets, Yngwie MALMSTEEN...) œuvre au micro, tandis que le guitariste Emil Norberg s'offre une petite escapade loin de son groupe PERSUADER.

La prudence est de mise, car c'est le président de Frontiers, Serafino Perugino, qui joue ici le rôle de l'entremetteur entre les deux artistes. Puisqu'on connaît le goût du label italien à signer et créer des projets pour tous les artistes du giron Hard Rock / Metal qui respirent encore, nous sommes en effet en droit de demander à juger sur pièces. Néanmoins, la surprise est bonne. Car, en effet, alors que le risque était de proposer un énième album de Heavy Metal avec quelques mélodies "tut tut" aux claviers et une mise en son générique, LONG SHADOWS DAWN s'oriente vers un Hard Rock gorgé de feeling, évoquant notamment les années 70 et un certain… RAINBOW auquel les deux artistes sont étroitement liés : Doogie White, par son rôle de pigiste de luxe aux côtés de Ritchie Blackmore le temps d'un album et d'une tournée, Emil Norberg par son intérêt pour la décennie la plus inventive de la scène Hard Rock.

Nous avons donc ici affaire à un Hard Rock énergique, s'illustrant par une exubérance mélodique, qui doit énormément à la présence de ce bon Doogie, dont le timbre chaud et charismatique nous fait regretter que le bonhomme, modeste et fort sympathique, n'ait pas réussi à intégrer une formation de premier rang. Car c'est bien lui qui insuffle une âme à ces compositions qui lorgnent en effet ostensiblement du côté de RAINBOW et DEEP PURPLE, toutes guitares dehors et juste ce qu'il faut de claviers pour apporter une épaisseur nécessaire à l'ensemble. Il y a une richesse mélodique qui, s'inscrivant dans un certain classicisme, voit néanmoins Emil Norberg prendre quelques libertés avec la tradition. Il y a ici un vrai talent de composition, que l'on retrouve dans cette capacité à proposer des ponts surprenants (la montée vers le refrain de l'excellent "On Wings Of Angel") et cette envie de laisser l'énergie guider le propos. C'est elle ainsi qui nous fait vibrer à l'écoute des flamboyants "Deal With The Preacher" ou "Master Of Illusion". Nous sommes ici à la limite de l'univers d'un Yngwie MALMSTEEN, même si le jeune Norberg ne se lance pas dans des démonstrations techniques vides de sens, et sait se mettre au service de ces compositions qui témoignent d'une belle maturité artistique. Le bonhomme n'hésite pas pour autant à briller lorsque nécessaire, comme sur ce "Master Of Illusion" massif et flamboyant.

L'album est de qualité égale, et sa deuxième moitié se fait tout autant appréciable que la première, certains morceaux à l'image de la ballade "Never Wrote A Love Song" ou l'excellent titre final "We Don't Shoot Our Wounded" (et son imparable gimmick de guitare) permettant à l'auditeur de trouver dans cet album un fort goût de reviens-y. L'alchimie fonctionne, et ce "Isle Of Wrath" est sans aucune doute une des surprises Hard Rock de l'année. Ces artistes issus de deux générations différentes ont trouvé ici un terrain d'entente qui le met en valeur tous les deux, et qui se veut bien plus efficace que les sorties récentes des vieux briscards dont le groupe s'inspire. Aucune hésitation, cet album est sacrément bon !

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   GEGERS

 
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- Doogie White (chant)
- Emil Norberg (guitare)


1. Deal With The Preacher
2. Raging Silence
3. On Wings Of Angels
4. Star Riders
5. Hell Has No Fury
6. Master Of Illusion
7. Hallelujah Brother
8. Steeltown
9. Never Wrote A Love Song
10. Where Will You Run To?
11. We Don’t Shoot Our Wounded



             



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