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DAGOBA - Tales Of The Black Dawn (2015)
Par JEFF KANJI le 13 Juin 2021          Consultée 1661 fois

Mix et master par Logan Mader, première tournée américaine ; on peut dire que nonobstant le départ d'Izakar, la marche en avant de DAGOBA semble inaltérable. Nous avons là un fleuron du Groove Metal à la personnalité bien affirmée, devenu entretemps le chantre du Wall of Death, après sa prestation ébouriffante du Hellfest 2014 désormais iconique. "Post Mortem Nihil Est" était peut-être bien le meilleur disque sorti par DAGOBA, au moins à égalité avec mon chouchou "Face The Colossus", quand bien même le groupe avait regretté d'avoir autant valorisé les orchestrations au détriment de la brutalité des riffs.

Et de brutalité parlons-en. Car "Tales Of The Black Dawn", deuxième album enregistré avec le producteur américain, repéré par Franky Costanza pour son travail avec GOJIRA, DEVILDRIVER ou encore MACHINE HEAD bien entendu (il en fut le premier guitariste), va encore optimiser le calibrage des titres observé sur le cinquième album pour en augmenter la force de frappe. Car "Tales Of The Black Dawn", par bien des aspects, rappelle la sauvagerie des premiers albums, "Dagoba" en tête ; du skank beat en pagaille, du scream caverneux et violent de Shawter et des refrains courts mais secs comme un coup de trique. Si "Epilogue" nous assure sur l'aspect samples, une nouvelle fois bien développé sans abuser de l'empilage de couches, "The Sunset Curse" tabasse sec pour commencer.

Si "Tales Of The Black Dawn" ne possède pas le souffle de son prédécesseur, il possède néanmoins de sérieux atouts dans sa manche, à commencer par ces riffs parfaitement optimisés et moins FEAR FACTORYesques que par le passé. Les refrains sont efficaces et bien mis en valeur avec un travail sur les vocaux abouti. Cela n'empêche pas Shawter de largement privilégier les vociférations et les effets de saturation. "Tales Of The Black Dawn" accentue sa brutalité en optant pour un jeu clairement plus Thrash.

Et ça leur réussit à nos Marseillais, même si, comme souvent avec DAGOBA, je peine à rester alerte sur tout l'album. Mais même si le groupe n'a sacrifié aucun de ses éléments stylistiques, il y a une épuration, ou plutôt une aération du propos permise par une focalisation sur les guitares (souvent à l'œuvre sans renfort de samples). Si bien que quand les arrangements débarquent l'effet est saisissant. "Eclipsed" et "The Loss" sont en cela des modèles du genre (en sus de posséder un excellent refrain et une construction ultra efficace pour la seconde.

Cela ne veut pas dire que la recette DAGOBA des précédents albums ne fonctionne pas. Mais le format court semble vraiment adéquat pour tirer le meilleur parti des idées sorties de l'imagination bouillonnante de Shawter. Le final "Morning Light" fait plutôt bien le lien avec les précédents travaux immédiats de DAGOBA, mais en revanche sur "Sorcery" on décrochera pour la première fois de l'album.

Un moindre recours au matraquage, une écriture plus épurée et qui renoue avec ses penchants les plus agressifs, des refrains soignés (mais pas forcément toujours percutants, il manque, comme souvent sur les albums de DAGOBA, de véritables "tubes" comme "It's All About Time" ou "Waves Of Doom", même si "The Loss" a indubitablement ce petit quelque chose en plus. On regrettera néanmoins que Shawter n'ait pas trouvé moyen de proposer des lignes de chant un peu moins similaires à ce qu'il a déjà produit par le passé, qu'il a en outre souvent tendance à les harmoniser de la même manière).

Rédiger cette chronique en 2021 m'aura tout de même permis un point de vue qu'il m'aurait été impossible de formuler en 2015 ; le choix d'aller constamment de l'avant en rendant son propos plus intelligible, plus accessible d'une certaine façon, laissant la musique respirer de plus en plus, sans rien s'interdire, m'évoque assez nettement ce que GOJIRA a accompli sur son récent "Fortitude". DAGOBA aurait eu pour une fois dans sa carrière une longueur d'avance sur le géant landais ?

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   JEFF KANJI

 
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- Shawter (vocaux, samples)
- Franky Costanza (batterie)
- Werther (basse)
- Z (guitare)


1. Epilogue
2. The Sunset Curse
3. Half Damn Life
4. Eclipsed
5. Born Twice
6. The Loss
7. Sorcery
8. O, Inverted World
9. The Dawn
10. Morning Light



             



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