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DAGOBA - Post Mortem Nihil Est (2013)
Par JEFF KANJI le 22 Novembre 2020          Consultée 1450 fois

L'appréciation d'un disque me semble souvent immanquablement liée à l'environnement et au contexte dans lequel on l'écoute, sans parler de l'humeur et des sentiments du moment. D'où parfois la nécessité d'étaler les écoutes. Tantôt on se sent directement connecté et d'autres moments nécessitent une situation. Quand j'apprenais l'inéluctable jeudi 29 octobre 2020 - la nouvelle d'un nouveau confinement - j'étais totalement abattu. Musicien pro, j'étais déjà quasi à l'arrêt depuis la mi-Mars, et voilà que l'hôtel qui subvient à mes besoins ferme à son tour... Mélange d'intense déprime et de colère sourde devant ce "restez chez vous, mais allez bosser vos huit heures mécréants esclaves !".

Souvent la musique est la meilleure thérapie, mais il peut s'avérer plus épineux qu'on ne croit de trouver celle qui convient dans l'instant. Je reste toujours, au même titre que nos artistes préférés, fasciné et touché par les briscards qui ont eu tel ou tel morceau, tel groupe ou tel album pour les aider à traverser les moments difficiles ; je pense que c'est l'une des plus belles récompenses que l'on peut recevoir en tant qu'artiste. Et ce jeudi soir-là j'ai fini par trouver : "It's All About Time" des Marseillais résistants de DAGOBA. Et assez naturellement, après m'être remémoré l'un des meilleurs titres du groupe, je me suis dirigé vers "Post Mortem Nihil Est" sur lequel je voulais déjà écrire un papier au moment de la sortie de "Black Nova", avant d'être happé par d'autres œuvres sur lesquelles je me suis davantage attardé.

"Post Mortem Nihil Est" marque une césure dans le parcours de DAGOBA, car avec le départ d'Izakar, Shawter a une mainmise désormais quasi totale, au service de ses ambitions artistiques, bien décidé à ne pas rester dans le MACHINE HEAD-worship dont on pouvait le taxer à ses débuts. Si "Face The Colossus" et encore davantage "Poseidon" ont permis de montrer une nette évolution artistique, l'arrivée de Z permet de mettre en œuvre un riffing plus fouillé, moins FEAR FACTORYesque que celui d'Izakar. Ainsi, entre l'écriture plus ambitieuse, qui laisse une nouvelle fois une belle place aux machines et programmations sacrément bien foutues de Shawter, qui peut aller jusqu'à l'exploiter en tant que tel ("Nevada") comme il l'avait déjà fait sur "Poseidon", un riffing plus varié et de soli de guitare limpides et parfaitement imbriqués dans le canevas, c'est un DAGOBA nouveau qui émerge en 2013. "The Realm Black" est à cet égard un modèle de réussite, entre sa noirceur appuyée par les vocaux rageurs et cet éclaircissement à mi-chemin qui déboule sur un solo lumineux qui déborde de mélancolie.

Et pourtant il y a aussi du Groove Metal plus typique, sur lequel Franky Costanza est particulièrement à la fête (l'ouverture "When Winter…" qui fait au moins jeu égal avec MACHINE HEAD sur son propre terrain, le liminaire "By The Sword" final), et "Post Mortem Nihil Est" sans jamais relâcher totalement la pression parvient à nous garder accrochés en s'étant débarrassé de ce côté linéaire qu'il commençait à prendre. Le chant clair est un point fort de cet opus (sur scène c'est encore autre chose, syndrome Anders Fridén), il est seulement là quand il est nécessaire, toujours souvent massivement trafiqué pour coller à l'esthétique des morceaux ; "I, Reptile" est un tube à cet égard, et "The Great Wonder" sans doute la pièce-maîtresse, (quoique "The Day After The Apocalypse" lui dispute la timbale), alors qu'elle prend un chemin plus old school par son riffing.

Avec une maîtrise d'écriture qui impressionne, les progrès artistiques de DAGOBA sont assez flagrants, et c'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour le quartette français qui peut désormais largement en remontrer aux plus grandes formations du genre. "Post Mortem Nihil Est" c'est du Groove Metal meilleur que le Groove Metal.

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   JEFF KANJI

 
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- Shawter (vocaux, samples, orchestrations, basse)
- Franky Costanza (batterie)
- Werther (basse)
- Z (guitare)


1. When Winter…
2. The Realm Black
3. I, Reptile
4. Yes, We Die
5. Kiss Me, Kraken
6. Nevada
7. The Great Wonder
8. The Day After The Apocalypse
9. Son Of A Ghost
10. Oblivion Is For A Living
11. By The Sword



             



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