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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2020 Hope Springs Eternal
 

- Style : Epica, Nightwish, Xandria
 

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SNOW WHITE BLOOD - Hope Springs Eternal (2020)
Par HAPLO le 24 Mai 2021          Consultée 1351 fois

Plus que tout autre famille propre à notre style musical préféré sur NIME, le Metal Symphonique fait peser de lourdes responsabilités sur les fragiles épaules de la Diva qui mène et symbolise souvent la formation… Que celle-ci n’égale pas les performances auxquelles nous ont habitué de légendaires Tarja Turunen, Simone Simons ou autres Floor Jansen et l’on aura (trop) rapidement tendance à l’étiqueter comme un vilain petit canard disgracieux puis à balancer le bébé avec l’eau du bain en ne prenant même pas le temps nécessaire pour se coller à l’écoute des prestations instrumentales et encore moins du possible intérêt d’orchestrations classiques.

Bref, tout ça pour dire que nous avons affaire ici à un style dont la richesse ainsi que l’esthétique revendiquée rendent légitimement exigeant : Les combos ne proposant que des demi-performances, ou pire, une frontwoman sans coffre (ne rigole pas ô lecteur, je l’ai déjà entendu !), n’y font généralement pas de vieux os ; caillassés puis délaissés par un public aux oreilles affûtées (et pour le coup offusquées !) et qui vénère déjà régulièrement ses chères idoles (par exemple, les formations respectives ou successives des trois Divas citées plus haut). Ainsi, plus que tout autre courant métallique, le Metal Sympho pousse à l’excellence (vocale, instrumentale, sans oublier les orchestrations de circonstance) et ne tolère pas la médiocrité ! Or, il faut bien leur reconnaître cette qualité, les membres qui constituent le quartette allemand de SNOW WHITE BLOOD sont tout ce que l’on voudra sauf des médiocres…

C’est la ravissante, et très compétente Miss Ulli Perhonen qui tient fermement les rênes de cette talentueuse formation germanique, manifestement marquée au fer rouge par ses glorieux aînés tels que peuvent l’être les indétrônables Finlandais de NIGHTWISH ou encore les Hollandais d’EPICA sans oublier les locaux de XANDRIA. La donzelle, tout aussi à l’aise en voix claire qu’en chant lyrique, parvient même à cumuler les qualités vocales respectives, pour ces deux types de chant, d’une Anette Olzon dans ses meilleures heures à celle d’une Tarja Turunen comme cantatrice classique (ayant de ce fait le gros avantage de réconcilier les aficionados de NIGHTWISH d’avant l’époque Jansenienne !). Or, pour illustrer leur Metal Symphonique riche et dynamique, les Allemands de SNOW WHITE BLOOD vont avoir l’idée d’aller piocher dans les contes et légendes traditionnels, et plus particulièrement dans le plus connu recueil de ces histoires composé par les célèbres frères Grimm (dont l’édition finale de 1857 contient quand même 211 contes) paru sous le titre originel de "Contes de l’enfance et du foyer" avant de devenir "les contes de Grimm".

C’est ainsi que chacun des huit titres composant ce premier album studio de SNOW WHITE BLOOD "Hope Springs Eternal", paru en novembre 2020, met en musique et en chant un de ces contes populaires dont certains sont mondialement connus (Raiponce, Cendrillon, la petite Sirène…) et d’autres uniquement des seuls initiés (Blanche-Neige et Rose-Rouge, Dame Holle, les Talents d’Étoile…). Ce voyage pour le moins original au travers de vieilles fables traditionnelles est servi par une musique ample, savamment nerveuse et rythmée à souhait dont les orchestrations classiques, loin d’être anecdotiques ou déplacées, portent et enrobent des lignes rythmiques bien présentes et qui, selon l’envie, savent être opportunément musclées ou compressées. Le socle basse-batterie n’est de son côté pas en reste : très actif et lâchant régulièrement des séquences de double grosse caisse au fil de compos jalonnées par de nombreuses variations… qui nous épargnent ainsi les écueils de la linéarité… et de l’ennui.

C’est sur cette attrayante et solide base instrumentale que notre Diva aux boucles d’or vient poser sa voix puissante tout en étant expressive, s’adjoignant sur plusieurs titres la compagnie d’un binôme (Lilly Seth puis Danny Meyer) ou l’appui de chœurs (la formation berlinoise STIMMGEWALT) ce qui concourt grandement à la variété d’ensemble en donnant à chaque titre un cachet particulier. Le tout est en outre très honorablement porté par des arrangements bien pensés ainsi qu’un mix très homogène qui insufflent aux créations de SNOW WHITE BLOOD une épaisseur plus que convaincante, si ce n’est une jolie dynamique.

Ce cercle vertueux est particulièrement probant sur des titres comme la nerveuse et entraînante pièce d’ouverture "Shared Hearts" où les voix divinement complémentaires d’Ulli et de Lilly s’entremêlent sur une base truculeusement véloce, mais également avec un morceau comme le puissant et très accrocheur "The Court Jester" dont la rythmique catchy est magnifiée par le turbo des orchestrations ou encore par le vivifiant "Rising Of The Sun" où l’ambiance compressée à souhait retranscrit au plus juste le sentiment d’enfermement et d’étouffement ressenti par la jeune princesse Raiponce…
À noter que sur les deux premiers de ces titres, le guitariste nous gratifie de soli très honnêtes (ce qui n’est pas la règle sur le reste de l’album), confirmant par là même que le niveau instrumental est bien présent même si l’on ne nous enterre pas sous des tonnes de démos techniques : un bien bel équilibre.

Alors, ils se marièrent, eurent de nombreux enfants et vécurent heureux avec les prestigieuses cinq étoiles de NIME ? Presque mon bon prince, presque...

Car si la musique et l’univers féerique que déploient SNOW WHITE BLOOD sur un opus comme "Hope Springs Eternal" sont indiscutablement dynamiques et attrayants, ils collent quand même sous de multiples aspects à un modèle NIGHTWISHien omniprésent qui, en dépit de son halo tant glorieux qu’accrocheur n’en reste pas moins (très) connu et surtout maintes fois repris...
Qu’il s’agisse de la ligne de piano maritimo-nostalgique de "Longing For The Sea" qui me fait furieusement penser à un "Nemo" en bonne et due forme, d’arrangements aux tonalités folkloriques récurrents comme savent si bien les manier les Finlandais, des chœurs en appui de la batterie accentuant elle-même un passage donné (digne d’un bon vieux "Wishmaster") jusqu’aux inflexions vocales de la belle Ulli qui me font tour à tour songer à Anette ou à Tarja… L’ombre pleine et entière du combo de Mister Holopainen plane de manière hégémonique sur les eaux où croisent nos sympathiques Allemands.
Que l’on se comprenne bien néanmoins : SNOW WHITE BLOOD ne donne pas dans le plagiat grossier ou le clonage bête et méchant d’une idole inaccessible. Les figures de style évoquées plus haut sont même reprises avec un certain brio, si ce n’est une petite touche personnelle tangible qui évite le décrochage rapide et définitif. Il n’en demeure pas moins que pour l’auditeur ayant déjà succombé aux mélopées symphonico-épico-tribales d’un NIGHTWISH époque dorée ("Oceanborn" jusqu’à "Once"), ces contrées sont pour la plupart déjà bien explorées, et sans être dénuées d’intérêt (tout le monde ne peut pas se targuer d’atteindre ce niveau !), attiseront un attrait teinté d’une simili nostalgie qui fera soupirer… et ressortir les albums pourtant tellement poncés de l’original !

"Hope Springs Eternal" reste néanmoins un opus rafraîchissant et divertissant, caractérisé par une belle homogénéité d’ensemble, qui ne pourra que plaire aux fans du genre. Les Allemands parviennent très honnêtement à y placer des morceaux convaincants aux ambiances prenantes avec un fil rouge original et des arrangements à la hauteur de leurs ambitions…. En d’autres termes, si le combo d’Ulli Perhonen n’invente pas la poudre, il la réutilise avec talent !

Secouant l’un des nombreux édredons présents dans la demeure céleste de la vieille femme, ce qui donne de belles chutes de neige sur la terre, j’y glisse un amical (et j’espère encourageant) 3/5 destiné aux troubadours et conteurs de SNOW WHITE BLOOD en souhaitant que tout en conservant le bon niveau musical qui les caractérisent, ils n’hésitent pas à prendre un tantinet de distance avec leurs modèles… Mais à quel conte fais-je donc référence ? (KHM 24 pour les plus vicieux héhéhé).

- pour la belle entrée en matière à deux voix : "Shared Hearts",
- pour la rythmique catchy : "The Court Jester",
- pour l’ambiance oppressante: "Rising Of The Sun".

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- Ulli Perhonen (voix, orchestrations)
- Christian Weber (guitare)
- Thomas Schmitt (basse)
- Max Rudolph (batterie)


1. Shared Hearts
2. Longing For The Sea
3. Drop A Stitch
4. Never Ending Waltz
5. You Belong To Me
6. The Court Jester
7. Rising Of The Sun
8. Falling Stars



             



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