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2020 Chapter I
Chapter II
 

- Style : Adagio, Patrick Rondat, Joe Satriani
- Membre : All That Remains, Cradle Of Filth, Megadeth, Steel Panther
 

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LOST SYMPHONY - Chapter Ii (2020)
Par HAPLO le 22 Avril 2021          Consultée 953 fois

[…] et convaincant en dépit d’un axe quelque peu guitaro-centré. La suite au "Chapter II" ?

Cette suite ne va d’ailleurs pas se faire attendre durant des lustres puisque à peine sept mois après l’arrivée du premier opus dans les bacs, la fameuse suite portant le numéro "II" est à son tour lâchée sur un monde en flammes (si l’on s’en tient à la fameuse iconographie de l’illustrateur Boris Groh, toujours aux commandes pour donner forme aux productions de LOST SYMPHONY) en date du 15 octobre 2020. Le moins que l’on puisse dire c’est que les frangins Goodman, à l’image de cette sympathique chronique, ne se sont pas mis martel en tête au point de vouloir changer les recettes qui fonctionnent et que, tant au niveau de la forme que du fond, ont sciemment décidé de remettre les couverts au millimètre près pour nous annoncer puis nous présenter leur second chapitre…

Le premier opus à peine posé en ce début de printemps virussant, nos petits génies de l’évolution musicale vont en effet reprendre la recette des sorties de single perlées pour déclencher (et faire baver les fans !) le compte à rebours amenant directement à la date fatidique du 15 octobre : les titres aux illustrations morbido-esthétiques signées de Groh se succèdent donc dans une logique toute similaire à celle, annonciatrice, du chapitre Ier. En parallèle, les goodies et autres mugs à merchandising incontournable font leur apparition sur le site officiel du combo : l’évolution est en marche !

Côté musique, il serait tentant mais fallacieux d’affirmer de manière péremptoire "on reprend les mêmes et ont recommence !" : Car même si les membres du combo proprement dit, et qui composent la base musicale que propose LOST SYMPHONY, restent les mêmes, que l’on retrouve certains guitaro-guests de l’opus I, à l’image des sieurs Marty Friedman (ex-MEGADETH), Joey Concepcion, (ex ARMAGEDDON), David Ellefson (MEGADETH), ou de franc-tireurs comme Matt LaPierre et Jimi Bell et surtout du très inspiré et regretté Mister Oli Herbert (ALL THAT REMAINS), viennent s’y ajouter pour ce second chapitre, des gratteux dont les renommées ne se sont pas non plus faites dans des cuisines de fast-food. Je cite dans le désordre Jeff Loomis (ARCH ENEMY), Jon Donais (ANTHRAX), Matt Bachand (SHADOWS FALL) ou encore Jason Costa (ALL THAT REMAINS). Bref, du beau, du fort, et surtout de l’as du manche ! Petite remarque de limier en herbe concernant la présence d’Oli Herbert dont le décès remonte maintenant à quelques années (octobre 2018) et qui semble indiquer que ces enregistrements ont non seulement été réalisés dans un temps similaire au chapitre I et qu’ils ne datent pas forcément d’hier… Maintenant, comme tu pourrais me le faire remarquer cher lecteur, tant que la qualité est là, on s’en fout !

Et force est de reconnaître que si on se limite au seul aspect musico-technique, LOST SYMPHONY propose ici, dans la droite et proche lignée de son chapitre initial, un Metal Symphonique ample, mâtiné de violon ou de piano, aux relents énergiques et classieux où des guitares héroïnes virevoltantes viennent nous conter milles histoires et nous montrer milles prodiges… Le tout dans une ambiance très musicale et surtout résolument instrumentale, aucun chant ne venant servir ce parterre de cordes électriques (je ne prends pas en compte ici les quelques voix trafiquées et angoissantes qui viennent se mêler aux différents bruitages qui agrémentent certains titres). On est donc dans une redite parfaite de ce qui a fait la particularité du chapitre précédent…

La musique de LOST SYMPHONY se veut toujours aussi bien construite, sur un son ample et généreux, qui fait la part belle à cette multi-instrumentalité. On privilégie ici les variations et les alternances de rythme comme de puissance, en s’inspirant pour cela de structures propres à la musique classique dans lesquelles on insère des instruments comme une énergie bien plus contemporains. Cette symbiose, qui n’est du coup plus une surprise (mais que l’on a pas encore eu trop le temps d’oublier du fait des dates rapprochées des chapitres "I" et "II" !), fonctionne de manière efficace tout en servant surtout de tremplin à l’ensemble des sauteurs guitaristiques qui font la queue sur cet opus.

Car, faut il encore le dire ici, LOST SYMPHONY, au-delà du blabla évolutionniste selon lequel le Metal n’est que l’unique aboutissement pour l’avenir de la musique classique, n’est avant tout autre chose qu’une gigantesque et monolithique ode à la Déesse guitare électrique ainsi qu’à tous ces (nombreux) adorateurs ! La petite douzaine de gratteux talentueux qui sévit sur cet opus s’emploie ainsi à nous révéler Dame guitare sous (presque) tous ses aspects sonores et nous engage pour cela sous un flot ininterrompu de soli acrobatiques, thèmes mélodiques à plusieurs manches, ou encore rythmiques en béton armé, qui s’enchaînent plus que généreusement sur les huit titres qui meublent ce second opus. Ces nobles prétendants aux doigts virtuoses se succèdent donc sans discontinuer durant les quarante-huit minutes de l’album, nous proposant un vaste et talentueux échantillon de tributs versés à la déesse à six cordes : autant dire que l’on frise ici la perfusion à roulettes, surtout si l’on a découvert juste avant le chapitre I et l’hommage déjà très significatif qu’il rend à ce même instrument…

Mais comme ton esprit fin et aiguisé l’aura remarqué, ô lecteur attentif, ce n’est pas tant le contenu, fort honorable par ailleurs, de ce "Chapter II" qui me pose problème, mais surtout sa trop grande proximité temporelle avec son grand frère. Et même si ma petite et fragile fibre artistique me souffle que globalement, les titres de ce second opus semblent être moins bien inspirés ou un peu plus quelconques que la première salve, ma grosse fibre de feignasse notoire me hurle que les frères Goodman ont sans doute flairé l’opportunité commerciale chromée de faire deux albums avec ce qui aurait pu tenir dans un seul et unique chapitre (même conséquent j’en conviens)… et de multiplier ainsi les p'tits mugs et autres merchandisings proposées aux gentils fans…

Alors, que déduire de tout cela ? Peut on ainsi estimer qu’à l’instar du mémorable gratin dauphinois que me concoctait ma super maman, plat déjà initialement délectable s’améliorant au fil des réchauffements successifs, que l’opus II de LOST SYMPHONY présenterait des qualités similaires ? Irréprochable sur l’exécution (est-il besoin de le répéter !), cette vraie-fausse suite laisse cependant vaguement dubitatif sur le fond et plus particulièrement sur la sincérité créative qu’elle met en œuvre. En outre, si l’esprit guitaro-métallique succombe facilement à la jolie progression ainsi qu’à la rythmique musclée du prenant "No exit" aux soli savamment techniques, ou encore au très sympathique crescendo mâtiné de piano puis de violon de l’élégant "Murder Of Crows", et même, malgré une longueur quelque peu pesante, aux riffs rythmo-frottés d’un "The Garden Of Unearthly Delights", il n’empêche que tout ce joli barnum fini assez clairement par tourner en rond…

Et malgré tout l’art manchesque qu’y déploient nos instrumentistes chevronnés, le reste des titres ne parvient pas, selon moi, à reproduire la sympathique dynamique m’ayant séduit quelques mois auparavant : les soli s’enchaînent ad libitum sur des structures finalement assez similaires d’un morceau à l’autre, sans pour autant qu’une graine de génie, voire d’originalité, ne vienne redresser la barre et sortir la tête du lot. La musique évolutionniste de LOST SYMPHONY devient un très agréable bourdonnement mais ne parvient plus à accrocher l’attention… Ce qui, au vu des talents rassemblés pour l’occasion, est artistiquement regrettable !

Harnaché de toute la panoplie estampillée à l’effigie de LOST SYMPHONY (casquette, sweet, tee-shirt sans oublier le fameux mug !) je me retrouve donc bien désemparé devant ce chapitre II que je qualifierai gentiment d’opportuniste et plus méchamment d’inutile… à qui j’assène un sévère 2/5 mais qui révèle avant tout ma déception devant les espoirs classico-métalliques nés du premier-né.

- pour l’ambiance : "No Exit".
- pour la progression en crescendo : "Murder Of Crows".
- pour continuer à se faire plaisir : l’album "Chapter I".

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   HAPLO

 
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- Benny Goodman (guitare, claviers)
- Kelly Kereliuk (guitare)
- Siobhán Cronin (violon, violon électrique, violine)
- Cory Paza (basse)
- Paul Lourenco (batterie)
- Brian Goodman (compositions, arrangements.)
- Guests:
- Marty Friedman – Guitar (sur 1)
- Jeff Loomis – Guitar (sur 1, 4)
- Conrad Simon – Guitar (sur 2, 5, 6)
- Oli Herbert – Guitar (sur 3, 5, 6, 8)
- Matt Lapierre – Guitar (sur 3, 5, 6, 8)
- Jimi Bell – Guitar (sur 3, 4, 5, 7)
- Joey Concepcion – Guitar (sur 3, 5)
- David Ellefson – Bass (sur 4)
- Rusty Cooley – Guitar (sur 5)
- Jon Donais – Guitar (sur 7)
- Matt Bachand – Guitar (sur 7)
- David Abbruzzese – Drums (sur 5)
- Jason Costa – Drums (sur 2)


1. The World Is Over
2. Leave Well Enough Alone
3. Negation Delirium
4. No Exit
5. The Garden Of Earthly Delights
6. Conflagration
7. A Murder Of Crows
8. The Long Wait For The End



             



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