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AGENT STEEL - Unstoppable Force (1987)
Par DARK SCHNEIDER le 27 Avril 2021          Consultée 1274 fois

John Cyriis avait encore les pieds sur Terre en 1987, du moins le temps de donner un véritable successeur à "Skeptics Apocalypse". Le premier album avait poussé les curseurs de la vitesse et de la rage très loin, et le groupe avait enfoncé le clou avec l'EP de 1986. AGENT STEEL avait alors le choix entre faire dans la surenchère ou alors tenter une approche un peu plus variée. Et c'est le second choix qui fut fait, on sera ainsi guère surpris d'avoir un album de plus longue durée, s'aventurant moins systématiquement vers des tempos ultra speed, ce qui va donner plus de dynamisme à l'ensemble. Cependant, au vu des rayons lasers qui ornent la pochette, s'il y a bien quelque chose qui ne change pas c'est le contenu thématique. Le concept reste le même : AGENT STEEL va nous parler d'invasions extraterrestres et autres délires cosmiques, ce qui ne dépareille en rien en ce XXIème siècle où bien des personnes sont prêtes à croire à n'importe quelle thèse complotiste du moment qu'un gus sur YouTube a fait une belle vidéo sur le sujet. Il était en avance sur son temps le Cyriis, oui car si pour les autres musiciens tout cela n'était sans doute que du folklore conceptuel, pour Cyriis il n'y avait vraiment des petits hommes verts dans sa tête et ces derniers lui ont bien grillé le cerveau d'ailleurs, mais c'est une autre histoire.

Une fois ces considérations faites, passons à l'essentiel, la musique bien sûr. En variant un peu son propos, on pourrait dire qu'AGENT STEEL ne fait plus à 100% du Speed Metal mais qu'il rejoint cette cohorte de groupes américains qui jouaient un Heavy Metal véloce, technique et agressif, sans être Thrash, bref ce qu'on appelle de l'US Power Metal. Néanmoins, la composante purement Speed reste très présente, ainsi une grosse poignée de titres demeurent dans la continuité directe du premier album. Il faut dire que Juan Garcia avait particulièrement insisté pour que cet album demeure très incisif alors que Cyriis était en extase devant le "Rage For Order" de QUEENSRYCHE. Une influence qui rejaillit particulièrement sur "Chosen To Stay" et ses lignes de chant clairement inspirées par Geoff Tate. Comme quoi, AGENT STEEL est bien plus sophistiqué qu'il en a l'air. Il faut dire que cet album a bénéficié de moyens convenables, enregistré notamment au fameux Morrisound Studio en Floride, par le producteur qui venait de mettre en boîte le premier CRIMSON GLORY. Et ouaip, on pourrait presque dire qu'il y a un lien entre AGENT STEEL et les prémices du Metal Prog !

La première partie de l'album est tout à fait explosive, avec ce redoutable title-track qui prouve d'emblée que le groupe n'a rien perdu de sa qualité d'écriture. Les riffs sont un peu plus élaborés, Cyriis produit des ultrasons à n'en plus finir (qu'il reproduisait sans peine en live, c'était un vrai chanteur d'exception), ça tabasse donc d'entrée. AGENT STEEL parvient à conserver un haut niveau d'inspiration qui se concrétise sur le trio qui ouvre l'album. Tout aussi percutant, le bien nommé "Rager" rappelle les titres les plus inquiétants de "Skeptics Apocalypse" à la "144,000 Gone", avec un refrain bien Thrashy.
On ne peut cependant que donner raison à Cyriis d'avoir voulu apporter plus de nuances : le mid-tempo "Still Searchin'" change la donne, AGENT STEEL prouve qu'il peut distiller une ambiance SF sans pour autant jouer à la vitesse de la lumière. "Chosen To Say" est lui réellement dans une veine plus progressive (façon MAIDEN de la même époque, avec riffs galopants) et se montre tout à fait convaincant, et franchement ça fait du bien d'entendre un chant un peu plus posé sur la longue intro, ceux qui ont habituellement du mal avec sa voix (qui peut être clivante) s'y retrouveront sans doute plus ici. Cet aspect Prog n'est pas unique à ce morceau : "Traveler" l'est tout autant si ce n'est plus en fait, ce titre clôt l'album de façon tout à fait surprenante, tempo lent, soli expressifs et inspirés, arpèges hypnotisant et quelques effets sur la voix créent une atmosphère éthérée. Là où on se serait attendu à ce qu'AGENT STEEL achève son oeuvre avec une orgie de violence il en prend le contrepied total.

Il est indéniable que l'apport de Bernie Versailles a eu un impact assez fort sur la musique, y apportant de la virtuosité et donc des duels guitaristiques plus impressionnants, avec plus d'harmonies. Ce qui permet au groupe de mettre en boîte un morceau instrumental qui met particulièrement en avant les aptitudes guitaristiques, ce qui était très à la mode à cette époque : il s'agit de "The Day Of Guyana" qui reprend le final du "Let It Be Done" présent sur l'EP pour le développer pendant plus de six minutes. Un instrumental ambitieux donc et qui s'avère plutôt réussi, et qui sait laisser de la place à la basse de Mike Zaputil, le nouveau venu. Bon après, ne vous attendez pas non plus à quelque chose du niveau de "Orion".

Ce "Unstoppable Force" est donc clairement une réussite, AGENT STEEL y confirmait tout son potentiel et montrait qu'il pouvait allait plus loin. Malheureusement, alors que l'album se vendit très très bien, le groupe se sabordera pour une bête histoire de relocalisation géographique (Cyriis déménageant le groupe en Floride au grand désarroi de Garcia et Versailles qui désapprouvaient ce choix). Il remontera un tout nouveau line-up le temps d'enregistrer vite fait une vidéo live avant de splitter, puis il multipliera ensuite les projets sans lendemain tandis que Juan Garcia s'investira un temps dans EVILDEAD et son Thrash très commun et de peu d'intérêt. Les 90s seront difficiles pour eux, mais Garcia et Versailles sauront offrir une deuxième carrière à AGENT STEEL qui n'aura cependant jamais l'impact de la première.

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- John Cyriis (chant)
- Bernie Versailles (guitare)
- Juan Garcia (guitare)
- Mike Zaputil (basse)
- Chuck Profus (batterie)


1. Unstoppable Force
2. Never Surrender
3. Indestructive
4. Chosen To Stay
5. Still Searchin'
6. Rager
7. The Day At Guyana
8. Nothin' Left
9. Traveler



             



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