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AMON SETHIS - Part O - Nitocris, The Queen With Golden Hair (2020)
Par JEFF KANJI le 25 Janvier 2021          Consultée 4398 fois

Bien qu'on ne la voie plus guère ces temps-ci, je dois remercier Chapouk pour m'avoir fait découvrir cette formation française talentueuse qu'est ÂMON-SETHIS. "The Final Struggle" qui concluait la bataille homérique entre Ateravis et Âmon-Sethis me laissait tout de même dans l'expectative : quel chemin allait emprunter le sextette ?

Malin, le groupe, en choisissant la septième dynastie, dont l'existence semi-légendaire agitait encore les historiens il y a cinq ans, et en choisissant de prendre pour point de référence le règne de Nitocris, pharaon dont on estime qu'elle aurait été la dernière souveraine de la sixième dynastie, s'est autorisé tous les fantasmes possibles, un peu à la façon d'un Christian Jacq. La mère d'Âmon Sethis est ici dépeinte par Jean-Pascal Fournier, dont c'est certainement le chant du cygne, après ses récents déboires judiciaires. Catalina Ramirez aura beaucoup œuvré pour terminer le design et lui faire prendre vie pour une pochette nettement plus figurative que les précédentes, qui avec leur pyramide noire laissaient libre cours à l'interprétation.

Si ÂMON SETHIS a pris son temps, c'est qu'il lui a fallu digérer les départs successifs des deux Thierry du groupe avec qui l'entente était excellente. C'est un groupe en reconstruction que je voyais il y a encore deux ans en concert, avec certes un Adrien G. Gzagg (AVALAND) déjà bien installé derrière les claviers (un record de longévité pour le groupe qui au jour où je parle en a épuisé pas moins de neuf en treize ans), mais un dépannage de leur ancien batteur Pierre Dalban, qui œuvrait sur leur premier album et un bassiste de session.

Mais les recrutements de Sébastien Perrad (ex BLACK RAIN excusez du peu) et Laëtitia Bertrand (qui a finalement converti sa pige en recrutement définitif, et heureusement, vu son apport à la basse fretless) ont eu eux aussi leur incidence dans l'écriture de ce troisième album pour lequel les deux têtes pensantes Olivier Billoint et Julien Tournoud s'étaient fixés des objectifs ; développer le côté cinématographique en ayant recours à des orchestrations grandioses (servies ici par Elliott Tordo, à l'œuvre sur l'excellent dernier NIGHTMARE), et renforcer l'aspect catchy des compositions, et c'était là le challenge, qui ne devaient pas perdre leur fibre progressive, bien pratique pour pouvoir dépeindre les paysages, faire ressentir les atmosphères et pouvoir surprendre au fur et à mesure des remous de l'histoire.

Nitocris pousse ses premiers cris en introduction et la voilà proclamée Reine d'Égypte sur le deuxième titre, succédant immédiatement à son frère et aimé Merenrê, assassiné sur la place royale par un partisans d'Ipout, fille du grand-père de Nitocris, le légendaire Pépi II. Liée à Merenrê par l'esprit, l'un dans le royaume des morts et l'autre dans celui des vivants, elle voit arriver la conspiration par l'interception d'une lettre d'un royaume rebelle. Levant une conséquente armée sous le commandement d'Aoutef (quel équilibre entre les riffs et les orchestrations), la progression du puissant pharaon est interrompue par la trahison d'un conspirateur qui prive l'armée de ressources en empoisonnant l'eau à disposition. C'est par une invocation à Seth que le conspirateur Taharqa déclenche une tempête de sable qui décime l'armée de Nitocris. Il faut compter sur l'aide providentielle d'Osiris qui faisant apparaître une oasis, sauve les restes de l'armée (*). Mais ce n'est pas fini, et Taharqa parvient même à assassiner la fille de Nitocris… Verte de rage, la reine assassine le félon avant de se lamenter sur la mort qui l'entoure et souhaite rejoindre Merenrê au plus tôt. Le tout se termine par une joyeuse vengeance inspirée d'un méfait de la reine Hatchepsout où elle avait invité des conjurés à un banquet pour mieux les noyer au moyen d'un stratagème qu'elle avait précédemment mis en place.

De ce point de vue, "Nitocris…" (je vais l'abréger de cette façon pour que ce soit plus simple) est une franche réussite. Les orchestrations (programmées), pas forcément toutes au même niveau, parviennent à faire forte impression ("Desert Storm", "The Rise Of Aoutef's Army", et même ces chœurs qui font frissonner sur "My Sister, My Love, My Pharaoh"). Et les mélodies ou riffs mémorables ne manquent pas. Il faut dire qu'il y avait déjà de quoi faire sur "The Final Struggle", mais imaginez un disque où presque tous les refrains ont la force de frappe d'un "Hope"… Vous pouvez aller du côté de tous les titres que j'ai cités, ou encore du calibré "The Blood Red Temple" qui, juste avant l'épopée finale, montre les crocs, ou ma préférée "Osiris, God Of The Dead" au refrain splendide, à la progression habilement maîtrisée avec sa rythmique qui joue avec les accents, et ce recours au chant extrême. Un chant extrême en net recul, au profit d'un clair plus rocailleux (un point bonus à celui qui comprend ce que je veux dire du premier coup), voire limite hurlé sur certains passages, Julien ne perdant rien de ses aptitudes d'interprète avec les années ; je suis pas fan de ce type de voix en règle générale, mais il compense à merveille, notamment avec un vibrato qui fonctionne très bien sur moi, alternant le caressant, l'énervé, l'impérial ou encore la rage ("Mask Of Wrath" avec son riff démonte-nuque introductif que n'aurait pas renié DGM).

"Nitocris…" c'est une nouvelle réussite pour les Français, proposant une saveur différente par rapport à "The Final Struggle", optant pour moins de mises en situations (recul spectaculaire des narrations) mais une efficacité maximale. Un de mes albums de chevet du dernier trimestre 2020.

(*) À noter qu'après "Osiris, God Of The Dead" devait initialement être inclus un titre supplémentaire - "And Then Comes The Rain" - qui sera finalement gravé sur "Treasures From The Sand" un EP d'inédits à paraître ce mois de janvier.

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   JEFF KANJI

 
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- Julien Tournoud (chant)
- Olivier Billoint (guitare)
- Adrien G. Gzagg (claviers)
- Laëtitia Bertrand (basse)
- Sébastien Perrad (batterie)
- -
- Ma Sarah (isis sur 1,3,14)
- Lucie Vétélé (nitocris sur 2,3)
- Emmanuelson (nitocris, seth sur 14)
- Mourad Guirari (tenemrâ sur 4)
- Angèle Macabiès (baât sur 11,14)
- Elliott Tordo (orchestrations, arrangements)


1. The Legacy From The Past (intro)
2. Nitocris, The Queen With Golden Hair
3. My Sister, My Love, My Pharaoh
4. The Conspiracy
5. The Secret Letter
6. The Rise Of Aoutef's Army
7. Lost In The West
8. Desert Storm
9. Osiris, God Of The Dead
10. Mask Of Wrath
11. By The Torture
12. Eternal Love
13. The Blood Red Temple
14. From Dust To The Stars



             



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