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ELECTRO GOTH/POP METAL  |  STUDIO

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- Style : Evanescence, Lacrimosa, Lacuna Coil, Theatre Of Tragedy, Prehistoric Animals
 

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LOVELORN DOLLS - Japanese Robot Invasion (2014)
Par HAPLO le 29 Décembre 2020          Consultée 1686 fois

« La force issue de la masse et du nombre s’efface devant l’agilité que procure l’ingéniosité ».

C’est cette phrase impériale qu’envisageait de prononcer Napoléon à l’issue de sa campagne de Russie… mais qui resta coincée dans son auguste gorge face à un Moscou en flammes, que j’utiliserai à bien meilleur escient pour évoquer aujourd’hui ces deux originaux belges dont la petitesse n’a d’égal que l’imagination ainsi que la richesse de leur univers artistique : La sombre Lady Hell et son immonde complice le vil Corpus Christi !

Mais qui sont donc ces deux hurluberlus s’empresse alors de me demander le gentil lecteur étourdi ou de passage ; lequel j’encourage à aller prendre connaissance de l’excellente chronique pondue pour le premier opus et de l’atmosphère un tantinet gothico-barrée des LOVELORN DOLLS, chronique qui conte dans quelles circonstances ces deux zoziaux ont uni leurs délires artistiques ainsi que leurs destins en composant puis commettant le très honorable "The House Of Wonders" en 2013. Bon, j’ai compris cher lecteur : tu as la flemme de te tartiner cette autre lecture sur les origines des LOVELORN DOLLS… Alors soyons pédagogue et tentons de résumer tout cela en une seule phrase. Il était une fois deux gentils martiens de la scène alternative belge, en les personnes fantasques de Kristell Lowagie (Lady Hell) et de Bernard Daubresse (Corpus Christi) qui, s’étant télescopés à l’occasion du montage d’un Opéra Metal, ont ensuite voulu concilier leur passion des beat-samples électro mêlés aux riffs tapageurs, le tout parfumé d’une légère touche gothique aux visuels quelques peu cartoonesques… Bienvenue dans l’univers de LOVELORN DOLLS !

Conscient que ce combo délicieusement déjanté, tant dans son look que dans l’assemblage musical qu’il propose, chevauche le long des frontières lointaines du Metal Heavy-Powerisant (et parfois quelque peu formaté !) qui reste la matière primordiale de NIME, j’attesterai quand même pour ma défense que l’exotisme peut être enrichissant et qu’à l’image d’autres formations faisant la part belle aux sonorités électroniques ou autres batteries numériques, la musique des LOVELORN DOLLS trouve indiscutablement ses racines dans la hargne et l’énergie de notre style préféré… même si les variations qu’ils y intègrent, il faut être réaliste, risquent d’en dérouter certains, voire de faire beugler les plus sectaires ! Le Grand Maître du Metal y retrouvera les siens...

Toujours soutenu par le pluridisciplinaire label alternatif Alfa Matrix pour une parution en octobre 2014, "Japanese Robot Invasion" propose pas moins de dix torpilles gothiques peintes en rose bonbon (chiffre à doubler pour l’édition « Deluxe » dédiée aux accrocs de mix/sample) en guise d’invitation dans les contrées baroques-Pop de Lady Hell et de son séide. Première bonne surprise : Produit et surtout mixé par le guitariste squeleto-dépressif gouroutisant du groupe italien HELALYN FLOWERS (qui, lui, mêle Indus, Punk et Électro !) "Japanese Robot Invasion" offre un son globalement plus généreux que son grand frère où la profondeur profite pleinement à la basse et aux riffs qui prennent vraiment du corps… leurs ponctuelles mises en retrait étant de ce fait intentionnelles et non plus commandées par de basses questions logistiques. Comme quoi, entre gens de bonne compagnie Électro-Goth-Punk-Pop déjantés, on se comprend tout de suite mieux !
Des titres à l’orientation plus métallique en profitent immédiatement et ceci de manière réellement positive, à l’image du très bûcheronnesque "The Thrill" dont les riffs lourds et massifs cadencent d’une belle manière ce morceau résolument agressif tout en soutenant de manière très dynamique un chant mélodique et accrocheur.

Kristelle Lowagie joue toujours merveilleusement bien de son organe vocal, en nous faisant osciller entre la femme-enfant et la sombre manipulatrice perverse avec une voix pleinement envoûtante sur la longueur de l’album, dont les capacités de variations lui permettent parfois de simuler plusieurs personnalités sur un même titre (en tout cas, c’est l’impression que j’en ai eu), ce qui est bluffant ! Seul regret à mon niveau : Lady Hell demeure veloutée et maîtrisée et ne bascule semble t’il à aucun moment dans la colère ou tout autre sentiment hystérique qui autoriserait un déraillement rageur / hurlé. Cette accélération (je n’ai pas dit performance !) m’aura manquée.

Par ailleurs, à l’écoute studieuse des titres constituant "Japanese Robot Invasion", force est quand même d’accorder un baiser sanglant pour récompenser notre couple musical dont l’inspiration a été de pondre ici un opus prenant, globalement cohérent et de fait moins inégal que son prédécesseur. Les différents morceaux, tout en conservant une identité et une ambiance propres ; à l’image des clairement métalliques "The Thrill" déjà précédemment cité, du lancinant "Curse Of The Crab" dont la ligne rythmique agressive s’entrelace adroitement avec un chant si sensuel, ou encore du plus mécanique "Blood Moon" à l’ambiance obsédante et compressée, ces titres donc, peignent par petites touches en se complétant intelligemment, le tableau sombre obscur que nous offrent nos deux Belges maudits.

Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Équilibre ne signifie pas renoncement aux influences Électro et autres samples ou effets sonores synthétisant auxquels les oreilles d’un metalleux standarditum simplis ne sont pas forcément accoutumées. Le rythmé et chaloupé "Long Awaited Kiss", duquel les guitares ne sont néanmoins pas totalement absentes, le lent et relativement bien ficelé "Jasmina" à la belle ambiance montante et prenante et surtout, surtout le très exotique titre éponyme au rythme ultra Pop-urbain et dont les effets électro sont agencés pour affoler les clubbeurs, rappellent, s'il en est besoin, que nos deux sombres loustics tiennent à leurs mondes synthétiques dont l’artificialité multicolore et dansante fait ainsi écho à des riffs plus plombants…

Pour savoir apprécier ce savant mélange à sa juste saveur, il te faudra cependant accepter, cher lecteur, notamment sur ces derniers morceaux, que le curseur soit orienté sur les parties synthé/effets électro, qui sont plus mises en avant que nos très chères guitares électrico-métalliques : à savoir avant de voyager ! N’ayant jamais à titre personnel été fan de The CURE, mais l’ayant subi comme des dizaines de millions d’auditeurs à toutes les sauces radiophoniques, je dirai simplement que la reprise de "Just Like Heaven" ne dénote pas (comme c’est si souvent le cas avec des morceaux qui n’ont rien à voir avec la semoule) au sein des autres titres et de la patte artistique de cet album.

Fort de cette cohérence d’ensemble et des univers musicaux attrayants de ses deux géniteurs, "Japanese Robot Invasion" se déguste comme un bonbon acidulé mais dont le cœur alcoolisé met quelques gifles bien riffées au passage : Sa nature hybride en faisant un délire d’exception, il demande de fait une certaine qualité d’écoute ne passant pas systématiquement par l’usage de stupéfiants ou l’abus d’alcool… mais plus simplement par un certain « déformatage » par rapport aux sonorités actuelles en vogue dans notre style de prédilection. Rien que ce voyage peut être intéressant. Lady Hell et Corpus Christi signent donc ici un album plus mature, plus équilibré et doté d’un meilleur son que leur premier-né. Le mélange des genres réclamant un certain savoir-faire en matière de dosage, je peux dire ici que celui-ci ne m’a pas rebuté… mais j’admets que le seuil de cette tolérance reste très personnel. À tous ceux qui ignorent où le leur est placé, je les invite à tester "Japanese Robot Invasion" pour concilier l’utile à l’agréable.

C’est avec de nouvelles lames de ciseaux greffées à la place de mes doigts que je me rend nuitamment devant le portail gothique ornant l’entrée de la sombre bâtisse des LOVELORN DOLLS… et sur lequel je grave un nerveux 4/5 pour ce second album risqué car attendu : note (trop ?) généreuse qui risque de faire hurler des puristes à qui je répondrai par cette fameuse phrase qui ne fut jamais prononcée par le Mahatma Gandhi : « l’objectivité en musique, c’est comme quand tu te verses une bière en penchant le verre pour éviter de faire de la mousse. Tu te retrouves avec tellement peu de liquide que tu comprends finalement à quoi sert la mousse. »

- pour mêler riffs massifs et refrain catchy : "The Thrill",
- pour tâter des relents d’Indus sous la lune sanglante : "Blood Moon",
- pour prendre le temps de se poser et d’apprécier : "Jasmina".

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- Corpus Christi (basse, composition, guitare, programmation, synthés)
- Ladyhell (voix, arrangements, composition, visuels délirants)


1. Happy Valentine
2. The Thrill
3. Long Awaited Kiss
4. Japanese Robot Invasion
5. Miss Friday Night
6. Curse Of The Crab
7. Just Like Heaven (the Cure Cover Version)
8. Blood Moon
9. Jasmina
10. Wolf Inside



             



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