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PREHISTORIC ANIMALS - The Magical Mystery Machine (chapter One) (2020)
Par HAPLO le 21 Novembre 2020          Consultée 2083 fois

Si la question est : « Mais que sont donc devenu ces deux drôles d’oiseaux d’origine nordique au look un tantinet BCBG et ayant sorti un premier brûlot métallo-électro-popisant il y a quelques années et qui s’étaient d’eux-mêmes baptisés les PREHISTORIC MACHIN-CHOUETTE ? ».

La réponse sera : « Stefan Altzar et son complice Samuel Granath, ces deux Suédois multi-instrumentistes (talentueux) composant l’entièreté de PREHISTORIC ANIMALS sur leur premier-né "Consider It A Work Of Art" paru fin 2018, n’ont pas lâché l’affaire pour ouvrir un magasin de fringues hype pour fashion victims à Stockholm… Ils reviennent même avec un (concept !) album sorti le 30 septembre en cette douce année tellement pourrie pour le monde de la musique ! ». Et vu la bonne impression générale laissée par un premier opus mêlant adroitement sonorités Électro et riffs velus, je propose de nous poser quelques instants dans ce monde de fou pour examiner cette nouvelle offrande faisant office de bouteille d’oxygène.

Premier constat : nos deux touche-à-tout se sont adjoint les services d’un (second) guitariste et d’un bassiste à plein temps qui étoffent ainsi significativement (+ 50% !) le line-up du combo. Côté look et design, on saute carrément une génération puisque PREHISTORIC ANIMALS passe du tee-shirt étroit tendance et du jean propret à la combinaison spatiale flashy effilée version « comics 70s » en phase avec l’histoire qui sous-tend les sept titres de "The Magical Mystery Machine"… Car pour ce come-back 2020, cette formation originale se plaçant d’elle même à la croisée des chemins de la musique électronique, du Pop Rock et de relents très métalliques a également voulu tâter de l’album conceptuel avec une jolie petite fable qui, si elle ne nous entraîne pas dans les méandres scénaristiques de « Game Of Thrones », conserve néanmoins une certaine fraîcheur toute d’actualité ! Pour aller au plus simple, les titres reprennent les notes de Cora et Jareths, deux jeunes gens qui, dans un monde et à une époque pas très éloignés des nôtres, se sont vus confier la mission délicate de recueillir ce qui fait la beauté de notre humanité mais également ses côtés les plus obscurs… Pour ce faire, Cora est équipée d’une boîte dans laquelle toutes ces informations seront stockées, sorte de mini Arche de Noé portable de nos défauts et qualités, et potentiellement utilisable pour fonder une nouvelle planète humaine… L’actuelle étant hélas condamnée ! "The Magical Mystery Machine" égraine donc en musique les différentes facettes / aspects ainsi récupérés par Cora et Jareths dans cette drôle de boîte avec en ligne de mire l’invitation à nous faire réfléchir sur des concepts comme la politique, le féminisme, l’environnement sans oublier l’amour !… voilà pour l’histoire.

Pour mettre en musique l’odyssée de ces deux jeunes gens, les PREHISTORIC ANIMALS se sont payés les services du suédois métallique Erik Berglund au mastering et mixing, avec comme résultat un son équilibré, bien dosé, qui rend la signature artistique du combo plaisante et reconnaissable… Bref un choix que l’on pourrait qualifier de pertinent pour un second opus où l’effet de (bonne) surprise ne joue plus et sur lequel il faut rapidement expliquer pourquoi l’on revient aux affaires tout en indiquant que ce retour est justifié !
Et cette patte, même si elle évolue un tantinet, on la retrouve bien ici : une voix particulière haut perchée qui sait être puissante, des synthés présents sans être envahissants, une orientation clairement Pop Rock qui laisse la part belle à des passages plus aériens qui s’exonèrent de guitares mais également des lignes rythmiques ponctuelles aux riffs lourds, pesants, marqués… des alternances rythmiques et des variations (assez pêchues !) qui, sans pour autant sombrer dans le complexe, font directement référence au monde du Metal Prog et évitent ainsi tout sentiment de linéarité. PREHISTORIC ANIMALS confirme ainsi son envie d’en découdre en maintenant un niveau technique fort honorable (à l’image d’une batterie très présente et réellement percutante !) mais surtout en poursuivant sa trajectoire au milieu de courants et d’influences qu’il n’est pas toujours évident de faire coexister… Avec une jolie trame poétique en sus !

J’ai mentionné une évolution qui, si elle ne révolutionne pas radicalement le style des PREHISTORIC ANIMALS, lui donne une coloration sensiblement différente de celle du premier opus : les effets et bruitages issus du monde de la musique purement électronique sont moins prépondérants et auraient tendance à glisser vers des ambiances aux résonances Pop Rock plus classiques / habituelles pour nos esgourdes métallisées.

Fraîcheur et énergie sont clairement les deux maîtres-mots qui semblent avoir guidé nos Suédois préhistoriques tant dans la conception de leur musique que dans le choix des structures qui charpentent les titres contenus sur "The Magical Mystery Machine" : couplets groovy en opposition / complément d’un refrain plus en tension et plus riffé, base rythmique très fournie et qui s’aventure à de nombreuses reprises sur des parties syncopées ou décalées, lignes rythmiques accrocheuses en boucle appuyées par des mélodies électroniques lancinantes, gros riffs hachés marqués par des breaks/roulements tournoyants… On peut donc aisément constater que PREHISTORIC ANIMALS privilégie la variété ainsi que l’art des transitions en déployant une musique vivante et vibrante au sein de laquelle, la voix faussement monocorde de mister Stefan Altzar donne parfois même l’impression de peiner à trouver son second souffle.

Ce savant mélange de râpeux sachant être pétillant trouve selon moi sa meilleure expression avec des compositions comme le musclé et puissant titre éponyme à la ligne rythmique diablement pêchue ou à l’escalade finale tellement prenante, ainsi qu’avec le très dynamique "No Mortal Girl Has Ever Seen The Light Inside" à l’ambiance nettement agressive ainsi qu’au solo guitare que pourraient lui envier des combos bien plus heavy…
Ma préférence penchera néanmoins vers la très belle pièce de clôture "Into Battle (Like My Father)" qui, forte de ses 10’03 min rassemble selon moi l’ensemble des qualités mélodiques, rythmiques et inter-styles mises en œuvre par les musiciens de PREHISTORIC ANIMALS sur cet album : dosage habile de rythmiques généreuses, de rythmes et breaks décalés, de temps calmes sur lesquels la lead s’exprime… On se laisse entraîner par ce courant épique aux reflets hypnotiques pour se retrouver tellement surpris d’être déjà en fin de morceau et d’album ! Habiles Suédois qui nous rappellent que nous étions en voyage lorsque celui-ci s’achève…

En outre, ces bonnes dispositions bénéficient de manière cohérente au reste de "The Magical Mystery Machine" avec des titres qui, s'ils ne seront à l’origine de la prochaine révolution métallique, restent équilibrés et surtout fidèles à l’énergie revendiquée par ce combo. Seule exception à ce bon tir groupé, le trop court, et semble-t-il inachevé "A Good Start", dont la minuscule 01’39 min de calme harmonieux laisse l’auditeur quelque peu sur sa faim… dommage.

Toujours à la croisée des chemins stylistiques dont le public n’est pas facile à trouver ou à fidéliser, PREHISTORIC ANIMALS évolue, avec ce millésime conceptuel 2020 et enfonce le clou en fournissant un album un chouïa plus mature et plus équilibré que le premier opus de 2018. Doté d’un bon son pour une musique variée et globalement ambitieuse, les Suédois parviennent selon moi à la rendre suffisamment immersive pour que le charme opère… Les aléas de l’épidémie virussante qui nous pourrit la vie depuis quelques mois rendant nécessaire un second confinement, je réitère mon conseil donné en fin de chronique pour le premier-né des PREHISTORIC ANIMALS : faire contre mauvaise fortune bon cœur ; c’est peut être l’occasion d’écouter des artistes/styles que l’on aurait boudé quelques temps plus tôt… et l’opportunité de faire de belles découvertes. "The Magical Mystery Machine" peut en faire partie.

Immergé au fond de la boîte stellaire de Cora, les chevilles baignant dans nos petitesses, nos égarements mais également dans nos plus beaux sentiments, j’accorde un 4/5 coloré à cet album frais et prenant… qui selon moi fera partie des quelques petites bonnes choses de 2020 !

- pour l’énergie : "No Mortal Girl Has Ever Seen The Light Inside",
- pour le voyage : "Into Battle (Like My Father)",
- pour la frustration : "A Good Start"

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   HAPLO

 
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- Stefan Altzar (chant, guitare, claviers)
- Daniel Magdic (guitare, voix additionnelles)
- Noah Magnusson (basse)
- Samuel Granath (batterie, claviers)


1. Floodgate
2. The Magical Mystery Machine
3. No Mortal Girl Has Ever Seen The Light Inside
4. A Good Start
5. What A Lucky Day!
6. First We'll Go To Mars
7. Into Battle (like My Father)



             



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