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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2020 Deep Blue
 

- Style : Rosalie Cunningham, Steven Wilson

Louise Patricia CRANE - Deep Blue (2020)
Par DARK BEAGLE le 21 Septembre 2020          Consultée 3286 fois

Le nom de Louise Patricia Crane ne doit pas vous dire grand-chose. La native de Belfast s’est fait connaître en participant au projet Rock Goth The EDEN HOUSE et elle a décidé de voler de ses propres ailes avec un projet solo portant tout simplement son nom. La sculpturale Irlandaise va cependant changer son fusil d’épaule et proposer une musique qui s’éloigne singulièrement du Goth pour embrasser une voie plus Prog, teintée de quelques réminiscences Folk subtilement incorporées à l’ensemble. Elle fait selon ses envies et ses goûts, pour un résultat très agréable à l’oreille.

La belle va mettre les petits plats dans les grands, avec des invités à se damner (nous verrons ça un peu plus loin, accrochez-vous quand même à vos sièges quand vous verrez les noms si vous êtes des amoureux de Rock Progressif). La jaquette, où Louise Patricia est particulièrement bien mise en valeur, est signée Jim Fitzpatrick, qui est loin d’être un inconnu, ce dernier ayant offert quelques unes des pochettes les plus iconiques de THIN LIZZY (souvenez-vous de l’aspect très comic-book de "Jailbreak").

Bon, à première vue, l’ensemble ne sonne pas très Metal, malgré des guitares bien présentes et qui offrent des soli souvent assez durs aux compositions. Le tout est de ne pas s’arrêter à "Deity" qui ouvre l’album et qui sonne de façon très Pop. Mais là déjà, il convient de noter la présence de Jakko Jakszyk aux chœurs. L’actuel chanteur de KING CRIMSON s’avère être très présent sur cet album, mais il ne se contente pas de pousser la chansonnette, il va également jouer de la guitare sur certains titres, sans pour autant donner une envergure Frippienne à l’ensemble.

La musique se fait volontiers planante, éthérée, sans pour autant sonner comme de l’Ambient. Et surtout, elle dessine un univers qui ne cache pas une certaine obscurité. Il faut dire qu’à la composition, outre Louise Patricia Crane, nous trouvons également Stephen Carey, qui est vraiment très impliqué sur ce disque vu qu’il le produit, qu’il joue pas mal de guitare, un peu de basse, quelques claviers. Pour autant, l’âme damnée des The EDEN HOUSE ne fait pas de cet album solo son disque à lui, il laisse la chanteuse exprimer totalement ce qui lui plaît, ce qu’elle veut faire et même si l’ensemble peut paraître pour le moins décousu à la première écoute, il en ressort une unité assez confondante.

À ce titre, un morceau comme le somptueux "Ophelia" résume assez bien cet album. La voix fragile et douce de Louise Patricia survole l’ensemble où la flûte de Ian Anderson vient accentuer l’aspect dramatique de cette chanson. Le leader de JETHRO TULL ne semble d’ailleurs pas s’être fait prier pour jouer sur ce disque, où il se fait remarquer à deux reprises. Outre "Ophelia", nous le retrouvons également sur le langoureux "Snake Oil" et ses interventions ne font pas gadget. Elles servent la musique, elles lui apportent du relief, une accroche auditive simple mais efficace.

Et il est difficile de ne pas se laisser prendre au jeu avec cet album qui n’est pas sans évoquer l’approche du Rock Progressif selon Steven Wilson, à la fois riche, sophistiqué et épuré. La cornemuse irlandaise nous attrape sur le mélancolique "Painted World", qui voit la présence de Scott Reeder (KYUSS, FIREBALL MINISTRY…), là encore en toute subtilité alors que l’on connaît surtout le bassiste pour son jeu assez gras. Et c’est complètement subjugué que nous arrivons à "The Eve Of The Hunter", conclusion en comparaison bien plus Heavy que le reste, avec sa guitare très présente, non dénuée d’agressivité, qui fait comme un pied de nez au reste.

Mais ce qui retient le plus l’attention reste la voix de Louise Patricia Crane, particulièrement douce et non dénuée de cette fragilité qui la rend touchante. Par moments, elle peut faire songer à celle de Anne Nurmi (LACRIMOSA), comme sur le très beau "Isolde", ce chant qui flirte avec la psalmodie qui fonctionne parfaitement sur ce genre de ballade éthérée. La différence, nous pourrions même avancer l’opposition avec sa prestation sur "Deity" n’en est que plus cinglante. Mais cela fonctionne très bien et l’auditeur accepte parfaitement cette succession de ballades qui sont loin d’être mièvres ou passe-partout, intrigué par la personnalité qui se dégage de la chanteuse.

S’il fallait faire un rapprochement avec une autre artiste dans la démarche, Louise Patricia Crane se rapprocherait de Rosalie Cunningham dans l’idée : se laisser aller vers les musiques qui la passionne, s’approprier une scène et lui rendre hommage le temps d’un album. Mais à la différence de Rosalie Cunningham qui a défini son univers sur un son très fin des ’60, début des ’70, Louise Patricia Crane joue de façon plus moderne, certains grooves peuvent faire se dresser les cheveux sur la tête tant ils empruntent des codes piquées à la Pop, mais il serait dommage de résumer ce disque, qui a fait une très belle percée dans les charts Metal britanniques, à cela. Fermez les yeux et ouvrez votre esprit, le disque mérite le détour.

Alors effectivement, le style peut paraître un peu borderline sur Nightfall. Ce ne serait pas une première. Après, le public Hard Rock Progressif est peut-être le plus à même de se laisser séduire par ce disque émouvant et pourtant fort, très personnel malgré ce cri d’amour pour la scène Prog’. Nul doute que Louise Patricia Crane fera parler d’elle, autrement que pour sa plastique avantageuse ; nous assistons là à l’éclosion d’un véritable talent, qui ne demande qu’à vous séduire. Pour ma part, l’une des plus belles découvertes musicales de cette année 2020 pour le moins particulière…

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   DARK BEAGLE

 
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- Louise Patricia Crane (chant)
- Stephen Carey (guitare, basse, claviers)
- Jakko Jakszyk (guitare, chant)
- Steve Gibbons (basse)
- Scott Reeder (basse, chant)
- Simon Rippin (percussions)
- Shir-ran Yinon (violon)
- Ian Anderson (flûte)


1. Deity
2. Snake Oil
3. Painted World
4. Cascading
5. Deep Blue
6. Ophelia
7. Isolde
8. The Eve Of The Hunter



             



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