NOVAGROVE est un projet qui semble être sorti de nulle part, le genre de truc qui apparaît toujours comme ça sans crier gare sur Bandcamp. Alors qu’en fait non, ce one-man band s’est fondé sur les cendres de DIVINUMX, un projet venant tout droit du fandom brony (oui oui, même quand ça parle pas de poney, j’arrive toujours a y revenir d’une manière ou d’une autre) et ayant à son actif plusieurs singles et participation à des albums collaboratif (d’ailleurs, je vous recommande très fortement son morceau "Annihilation Celebration" sorti sur l’album "Eternal" du collectif PONIES AT DAWN), un EP et un album qui naviguent entre Death Metal, Metalcore, Metal Symphonique et Black Metal selon les sorties. Après tout ça, l’envie de s’éloigner du fandom vint et c’est pour se distancer de ses sorties précédentes que DIVINUMX créa NOVAGROVE.

Alors ce nouveau départ, ça donne quoi ? Dans quelle direction est parti NOVAGROVE après avoir suivi plusieurs voies avec DIVINUMX ? Je peux déjà dire que le changement de nom s’accompagne par un éloignement assez remarquable de ce qui se faisait avant. "Mother Songbird" nous accueille avec des chants d’oiseaux et de la guitare acoustique avant de déballer cinq minutes de Metal Mélodique à tendance moderne et Progressive. On a droit une ambiance lumineuse et douce baignée dans la reverb et même a quelque sonorités kitschounes (ce petit solo de synthé qui semble sortir d’un vieux morceau de Prog des 70s un peu claqué). Les riffs et les mélodies savent se faufiler dans les tympans pour y rester quelques temps et les compositions sont suffisamment travaillées pour se dérouler de manière fluide et efficace. C’est plaisant et, dans l’ensemble, accrocheur. Seule ombre au tableau : le chant. Alors je ne sais pas si c’est parce qu’il est trop monotone ou s'il me semble bizarrement mixé, mais je trouve qu’il dénote avec le reste en étant à la fois trop en retrait et trop en avant, je ne saurais dire autrement, l’impression que j’en ai m’est particulièrement étrange.

Heureusement, les choses s’améliorent sur les deux pistes qui suivent. "Before Winter Comes" et "Alien Undersea" se montrent bien inspirées et arrivent à montrer le chant sous un bien meilleur jour. Concrètement, rien ne change par rapport à "Mother Songbird" si ce n’est que la sauce prend bien mieux ici. Cela dit, ça ne retire pas vraiment les défauts, le chant est toujours aussi monotone et mixé bizarrement et globalement, si le tout est fortement agréable à l’écoute et on sent déjà un bout d’identité poindre le bout de son museau, la musique de NOVAGROVE ne se démarque pas forcément de la masse et je dois bien être le seul chroniqueur qui parle de cette sortie (du moins, au moment ou je tape ces lignes). Par contre, ne vous laissez pas mes mots vous dire que c’est une petite sortie insignifiante, je sens dans cet EP éponyme un potentiel qui, s'il arrive a être utilisé sérieusement par la suite, peut donner de fort belles choses, et connaissant les travaux précédents de NOVAGROVE, je ne peux qu’être optimiste pour le projet.

Optimiste, c’est je pense le mot qui résume ma pensée à l’écoute de cet EP. Car même si j’ai l’impression d’un peu trop appuyer sur ses défauts et de le présenter sous un jour peu avantageux, ce NOVAGROVE est un petit bonbon qui me procure un petit sentiment plutôt feelgood, le genre de truc qui me donnerait presque envie de sortir dehors et d’aller m’allonger dans un champ pour y faire une sieste. Et avec en plus son dernier morceau qui finit le tout en douceur en laissant la saturation sur le côté pour un résultat lumineux et solaire, je ne peux qu’encourager NOVAGROVE à continuer dans sa lancée et j’attends de voir ce que donnera un futur album.