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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2017 3 Excerpts From A Future Past
2020 1 Conundrum
2022 Isle Of Wisdom
 

- Style : Camel, Ufo, Uriah Heep, Rush, Rainbow, Kansas, Hawkwind, Emerson, Lake & Palmer, Deep Purple, Wishbone Ash
 

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HÄLLAS - Excerpts From A Future Past (2017)
Par DARK BEAGLE le 3 Juin 2020          Consultée 4315 fois

La Suède, restera à jamais dans l’inconscient collectif comme étant la mère patrie de trois choses bien distinctes : la Vodka Absolut, les Krisprolls et les meubles Ikea. La première, il faut avoir un palais cramé pour l’apprécier autrement qu’en cocktail ou arrangé. Le second, si vous oubliez le paquet dans un placard pendant deux semaines après ouverture, vous pouvez abattre un rhinocéros qui charge en lui lançant un de ces petits pains grillés entre les deux yeux (et avec la corne du bestiau, ça reste quand même assez délicat). Le troisième, universellement, se démonte à l’aide d’un éternuement trop appuyé, mais partout dans le monde, vous dites « Lidhult », vous serez compris et conduits devant le canapé en question. Mais pour les amateurs de musique, la Suède, c’est du lourd. Et je ne parle que d’IN FLAMES, hein. Prenons Franz BERWALD. La même génération que SCHUBERT, mais en plus doué. Et ABBA ? Difficile de faire mieux en Pop, avec des refrains qui rendent Steve Harris vert de jalousie (ok, le premier qui, sur deux pages A4, parvient de façon crédible à nous expliquer pourquoi "No More Lies" a un excellent refrain deviendra chroniqueur pour Nightfall sans épreuves supplémentaires. Pourtant, la confection d’une charlotte aux poires pour Bast, c’est plutôt sympa. Tricoter un pull pour Mefisto qui est québécois, moins). Puis je pourrais vous faire la liste des HYPOCRISY, ENTOMBED, EDGE OF SANITY ou DISSECTION et en oublier une sacrée plâtrée. C’est simple, la Suède, c’est un réservoir à groupes aux reins solides et pour le coup, HÄLLAS ne vient pas déroger à ce constat simple, mais ponctué de contre-exemples assez dramatiques (SONIC SYNDICATE, au pif ?).

Mais contrairement à pas mal de groupes cités plus haut, HÄLLAS ne fait pas dans le Death, ni dans un truc en –core. Pour expliquer HÄLLAS… Bon, vous voyez toute la vague Revival, au son bien vintage et si c’est enregistré en analogique c’est encore mieux ? Oui. Ok. Ben ce n’est pas tout à fait ça. Si la plupart des formations officiant dans ce créneau s’inspirent beaucoup de LED ZEPPELIN ou de BLACK SABBATH pour chercher plus gras, HÄLLAS a pris le parti de trouver d’autres sources d’inspiration et ce n’est franchement pas con vu que tous les groupes qui font dans le Revival ’70 finissent par être interchangeables, quand on ne les confond pas avec les deux originaux. Imaginez un instant que YES et HAWKWIND font la bête à deux dos, que WISHBONE ASH vienne s’inviter à la fête et qu’il y a un problème de capote trouée. Difficile de savoir qui est le père à la tête du rejeton, mais vous imaginez le truc quoi ? HÄLLAS fait du Rock Progressif qui sent les ’70, avec des claviers qui eux font parfois des infidélités à cette décennie pour flirter avec les ’80, vous saupoudrez de twin guitars et d’un chanteur à la voix étrange mais envoûtante et vous obtenez ce qu’ils appellent eux-mêmes de l’Adventure Rock. Du Rock Prog bien psyché, quoi. Après un premier EP prometteur en 2015, "Excerpts From A Future Past" est le premier véritable album des Suédois et quel disque ! Vous voyez la pochette ? Un paysage splendide et grandiose entre Heroïc Fantasy et SF qui décrit assez bien ce qu’est la musique du groupe.

À l’instar de HAWKWIND, il y a une ambiance d’épopée spatiale donc, en moins perché cependant et ce, pour plusieurs raisons. La première, la plus évidente, c’est que le L.S.D. était plus efficace à l’époque. La seconde, c’est que le discours n’est pas le même. Il y a d’autres influences qui viennent se greffer, HÄLLAS se veut un peu plus bavard, bien plus technique aussi et cherche toujours un point d’équilibre dans ses compositions. Et alors là, pardon, mais ce n’est pas une invitation au voyage que vous propose le groupe. Pas simplement. Imaginez : les musiciens vous prennent par la main sur "The Astral Seer", ils vous montrent le chemin à travers des parties de clavier bien psyché et des guitares qui se répondent de façon hypnotiques, pour nous pousser dans le vide sans la moindre cérémonie sur "Star Rider" qui apporte un net dépaysement. C’est entre l’itinéraire des saveurs et le voyage astral. À la fois onirique et étrangement terre à terre, toujours blindé de bonnes intentions et délaissant les passages trop raides, trop Heavy, pour se faire plus planant et en fin de compte, tout aussi intense que s’ils balançaient de la double grosse caisse, un riff façon Tägtgren ou une ligne vocale qui ferait rougir Joacim Cans de plaisir. HÄLLAS, c’est une expérience sensorielle faite Rock. Et franchement, dans le genre, ce groupe est une véritable bouffée d’air frais. S’écarter des sempiternels LED ZEP’ et BLACK SAB’, même si on adore ces deux formations légendaires, ce n’est pas un mal. Cela permet de rappeler que les ’70 regorgeaient de groupes fabuleux et que l’on ne pense pas forcément à citer. "Shadow Of The Templars" évoque la grandeur Prog des ’70, "Illusion Sky" aurait fait de l’ombre à ELP s’il était sorti en 1973. Et ça, ce n’est pas un mince compliment.

Et pour couronner le tout, l’album n’a que très peu de faiblesses. Et franchement, ce n’est pas un mince exploit, vu dans quoi les musiciens se sont embarqués. Faire du Prog à l’ancienne en évitant d’être chiant comme la Mort, c’est déjà bien, beaucoup se sont cassés les dents à cet exercice de haute voltige. Arriver à le rendre passionnant sans avoir l’air de fournir plus d’efforts que cela, c’est une autre paire de manches et elles ont été bien retroussées ici. Après, nous nous attendons à entendre des fantômes. Ceux de Ronnie James Dio et de David Byron tant HÄLLAS parvient à nous rappeler RAINBOW et URIAH HEEP par moments, on s’attend aussi à entendre le fantôme de Ian Gillan (enfin, le fantôme de sa voix à date de rédaction, il était encore vivant) avec ce clavier qui nous renvoie aux grandes œuvres de Jon Lord du début des ’70 (décennie bénie entre toutes. Merci à l’entité supérieure qui régit tout ce bousin d’avoir laissé faire !). Mais malheureusement, ce n’est que la voix de Tommy Alexandersson que nous entendons et ce dernier semble être un bassiste plus intéressant que chanteur. Enfin, après quelques écoutes, ça passe très bien, mais les premières s’avèrent assez étonnantes et malheureusement pas super passionnantes. Pour ma part, c’est le point faible de l’album même s’il faut bien convenir que cela lui confère un petit caractère suranné mine de rien. Bon, d’accord, avec une musique vintage, ce n’est pas vraiment difficile, mais vous m’aurez compris. Ou pas. Tant pis.

Parmi la nuée de formations qui tapent dans le Revival, HÄLLAS est une véritable révélation. Sa déférence aux Grands Anciens est indéniable et l’abstraction de LED ZEPPELIN et de BLACK SABBATH dans son alchimie devient un point fort indéniable. Pour peu, je crierai volontiers que c’est original, alors qu’en définitive, ça ne l’est pas et que le disque aurait pu sortir en 1975, il aurait été bien complimenté également. HÄLLAS est une bouffée d’air frais dans un univers souvent confiné, le genre de groupe affilié au Metal sans en être tout à fait et qui redonne de l’intérêt à tout un genre. Ne voyez pas là un discours du genre « tout ce qui sort aujourd’hui c’est de la merde, c’était mieux avant, blablabla, coincoincoin », mais nos Suédois prouvent à merveille que l’on peut faire de grandes choses en s’inspirant des dinosaures simplement en insufflant ce qu’il faut de personnalité pour sortir du lot. Aussi nous ne pouvons qu’espérer qu’ils nous fassent une aussi jolie carrière que les Krisprolls, Ikea ou la vodka Absolut, mais sans les à-côtés mentionnés dans l’introduction. Décidément, la Suède, avec ses dix millions d’habitants, continue à nous surprendre et à proposer une palanquée de groupes de qualité et HÄLLAS pourrait bien devenir le fer de lance d’une nouvelle vague, qui tournerait certes le dos au Death made in Göteborg, mais qui a tout de même plein de choses à dire. Du coup, je vais me faire une tartine avec une Wasa pour fêter ça.


Note réelle : 4,5/5, mais pas poussé à 5, trop curieux de voir la marge d'évolution de ces jeunes gens.

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   (4 chroniques)



- Tommy Alexandersson (chant, basse)
- Alexander Moraitis (guitare)
- Marcus Pettersson (guitare)
- Kasper Eriksson (batterie)
- Nicklas Malmqvist (claviers)


1. The Astral Seer
2. Repentance
3. Nebulon's Tower
4. The Golden City Of Semyra
5. Star Rider
6. Shadow Of The Templar
7. Illusion Sky



             



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