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1349 - Revelations Of The Black Flame (2009)
Par NEURO6 le 1er Juin 2020          Consultée 1389 fois

Nous sommes en 2009, soit 660 ans après que la Peste noire a ravagé la Norvège (et dire qu’ils n’ont rien sorti en 2015…) : les blackeux de 1349 sortent leur quatrième album. Fortement attendus après des débuts impressionnants culminant avec le génial "Hellfire" sorti quatre années plus tôt, les Norvégiens offraient à leurs fans impatients "Revelations Of The Black Flame". Cet album devait boucler une tétralogie débutée avec "Liberation" et installer durablement le groupe dans la scène Black Metal mondiale.

Fort de leurs succès passés, sortant d’une grande tournée mondiale, le quartet s’était alors senti pousser des ailes et optait pour l’expérimentation… Non pas quelques touches qu’ils auraient disséminées çà et là, comme ils nous en avaient habitués, mais bien un concept-album sortant allègrement des sentiers pourtant bien balisés du Black Metal. Il faut dire que le groupe compte d’éminents membres, en particulier Frost, le batteur de SATYRICON, dont l’expérience est un gage d’assurance et de qualité. Et pourtant…
Les archives ne mentent pas : à l’époque, les membres, dont Ravn en particulier, assument pleinement ce virage introspectif. Le concept de l’album tient dans la volonté d'emmener l'auditeur dans une sorte de voyage infernal, traversant différents niveaux d’émotions obscures pour finalement cheminer vers la porte de l’enfer ("At The Gate…"). Il existe aussi une volonté de revenir à un Black originel, celui du début des années 1990, le mêlant à une atmosphère particulière, lente et lourde à la fois.
En bref, tout ceci est louable, mais une fois la galette dans le four, l’auditeur est plongé dans une étrange perplexité. Je me souviens qu’à la première écoute, je n’avais pas été si terriblement déçu. J’ai eu cette même impression en m’y replongeant. En revanche, lorsque l’on se penche un peu plus sur la bête, ses failles éclatent au grand jour : les expérimentations Drone étouffent l’ensemble, les interludes apparaissent comme des errements cosmétiques, le mid-tempo ne convainc pas, et la grande hétérogénéité des titres réduit à néant la volonté de produire un concept-album.

Il semble que les meilleurs morceaux, dirais-je, sont dans la première partie de l’album. L’intro du premier titre, "Invocation", a d’ailleurs de quoi nous mettre en appétit : avec ce cri strident qui fend l’air (et qui fait tant flipper lorsque qu’il surgit au hasard d’une lecture aléatoire), on imagine déjà un Black brutal et expéditif. Il n’en est rien ! "Invocation" est une sorte de maelstrom marécageux dont on émerge parfois au son d’un riff très militaire mais foutrement basique. Au mitan du morceau, cela s’emballe un peu, puis retombe presque instantanément. 1349 mise sur un mid-tempo et un arrangement étouffé, laissant peu entendre les différents instruments et la voix de Ravn. Stupeur. On retrouve ces arrangements particuliers sur "Maggot Fetus… Teeth Like Thorns", proposant pourtant une entrée en matière assez old school. Ailleurs, c’est la lenteur qui prédomine. "Serpentine Sibilance", malgré un final agressif, peine à nous emballer. Ce n’est pourtant pas le plus mauvais titre. "Uncreation", morceau de transe hallucinée où Ravn ne chante pas mais récite ses incantations torturées, culmine avec un solo résonant comme le cri d’un Nazgûl au milieu des ténèbres. Marqué par un penchant Black Doom presque réussi, c’est aussi le titre le plus mélodique de l’album : il n’est pas très loin de me convaincre. La (mauvaise) surprise du chef est la reprise de PINK FLOYD, "Set The Controls For The Heart Of The Sun". Dopée au Post Hardcore, elle ne parvient pourtant pas à s’imposer, la faute à une batterie trop molle et à un chant à peine audible, car masqué par une tentative d’insuffler des sonorités Drone à l’ensemble. Bref, du NEUROSIS au rabais, un gloubi-boulga qui ne démarre jamais vraiment et dont on attend l’explosion en vain. En guise de final, le très tribal "At The Gate…" est le morceau le plus Doom de l’album. Son entrée en matière pourra même rappeler SUNN O))).
Aux côtés de ces titres, on trouve des interludes faisant la part belle aux samples et aux expériences sonores. Des entremets assez indigestes… "Horns", en troisième position, vient réduire à néant le peu d’entrain qui se dégageait du titre précédent. Idem pour l’étrange "Misanthropy", dont la tentative de Drone s’accompagne d’un piano. Enfin, "Solitude", très ambiant, ne se démarque pas non plus.

Alors comment analyser "Revelations Of The Black Flame" aujourd’hui ? Faut-il juger cet album à l’aune du parcours des Norvégiens jusque-là, eux qui avaient toujours convaincu et s’étaient même approchés de l’excellence avec "Hellfire" ? Ou bien le prendre tel quel, presque comme un épiphénomène au cœur d’une discographie musclée ? En tout cas, le groupe a souhaité ici expérimenter, ce qui est louable en soi, en tout cas de mon point de vue. Mais si 1349 s’est affranchi des règles, "Revelations Of The Black Flame" s’apparente plus à un échec, un Frankenstein musical, qu’à une véritable parenthèse expérimentale. Finalement, cet album aurait peut-être dû voir le jour au sein d’un side-project, à la manière de TRIBES OF NEUROT, le laboratoire de NEUROSIS.
En étant optimiste, on pourrait considérer "Revelations Of The Black Flame" comme une étape dans l’apprentissage par l’échec. En effet, l’année suivante, "Demonoir", démarrant dans un soupir, comme une renaissance, lavait l’affront de cette défaillance momentanée. Replacé dans la trajectoire du groupe, cet unique faux-pas n’est finalement pas la fin du monde.

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   NEURO6

 
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- Ravn (chant)
- Archaon (guitare)
- Tjalve (guitare)
- Seidemann (basse)
- Frost (batterie)


1. Invocation
2. Serpentine Sibilance
3. Horns
4. Maggot Fetus... Teeth Like Thorns
5. Misanthropy
6. Uncreation
7. Set The Controls For The Heart Of The Sun
8. Solitude
9. At The Gate...



             



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