Voilà la limite, enfin. Il n'y a pas pas de truc, pas de fausse version, pas de rip dégueulasse ou d'erreur de pressage. Il n'y a pas eu de problème à l'enregistrement, pas d'erreur de mixage. Il n'y a rien dans ce disque qui soit moins qu'abominable. Rien à comprendre, rien à expliquer, rien à dire.

Les champs lexicaux du chaos, de la guerre, ou de l’agression sont dramatiquement insuffisants pour décrire la contenu proposé sur ce disque. Faire remonter la musique à BLASPHEMY, BEHERIT, SLAUGHTER ou SARCOFAGO semble non seulement futile mais également insuffisant puisque CONQUEROR dépasse en violence et en intensité tout ce qui a pu lui précéder. Mentionner le plus connu REVENGE, groupe similaire en presque tous points, fondé par James Read après le split de CONQUEROR pour des raisons géographiques tient de l'anecdote. Évoquer des actes de violence tels que le pied-bouche et le passage à tabac, qui conviennent parfaitement à la description d'un groupe de NYHC, de Powerviolence ou de Brutal Death, manque de gravité, de chair, de concret.

De même parler de l'Histoire du groupe, du Ross Bay Cult, du folklore War Metal, des Black Metal skinheads, ou de la "philosophie" (bien grand mot) du Superion, ce serait faire du remplissage. Tenter l'analyse musicale pour creuser au-delà des évidences c'est se confronter au dérisoire. Citer ses passages préférés tels que les premières minutes de "Infinite Majesty", le refrain de "War Cult Supremacy" ou la reprise de "The Curse" c'est s'exposer un peu plus au ridicule.

Non il faut bien le reconnaître il n'y a rien qui puisse tenir devant ce disque. D'ailleurs, si l'on en croit mes analyses poussées de notre audience tu vas très probablement, lecteur, détester ce disque. Il ne semblera pour toi qu'un amas informe et sec de bruits, de blasts et de hurlements. Un objet incompréhensible, repoussant, méprisable. C'est très bien ainsi. Plus de mots, plus d'idées, plus de pensées, plus rien que le bruit et la haine. Plus que la violence, pure, idiote, absurde, vide.

Voilà la limite, enfin.