Les auditeurs assidus de Mélodeath doivent connaître Claudio Ravinale, le chanteur de THE SILVERBLACK de part sa participation au sein du groupe DISARMONIA MUNDI. En plus du Death Mélodique, le bonhomme semble aussi beaucoup apprécier l’Électro comme le montre son apparition sur quelques morceaux du "Epsilon" de BLOOD STAIN CHILD et l’existence de The SILVERBLACK. Groupe italien d’Électro Metal ayant déjà sorti un album en 2015 et offrant sa deuxième création fin 2019.

Derrière cette fort jolie pochette d’album se cache un Metal moderne tendant vers l’Indus baigné dans les sonorités Électro tout en cherchant une certaine accessibilité. Et voilà, c’est à peu près tout ce qu’est le groupe. Oui bon je sais, c’est déjà pas mal, mais pour le genre ben… Bof. Je vais le dire tout de suite, cet album n’est pas forcément très bien. Et pourtant…

Et pourtant il y avait matière à faire de bonnes choses. Le morceau "Prototype" qui introduit l’album offre de belles promesses avec sa mise en avant de l’Électro et d’un chant mi-mélodique mi-agressif pour un résultat qui rappelle fortement BLUE STAHLI tout en ayant sa petite identité de par des sonorités bien plus futuristes et une emphase sur le refrain en chant clair. Je peux aussi parler de "Carnivogue" qui sent bon le DEATHSTARS avec ses claviers frôlant le grandiloquent et son riffing martial, d’ailleurs les deux groupes cités semblent être une grosse influence tant certains éléments (principalement le chant et les arrangements Électro) vont tantôt rappeler l’un et tantôt rappeler l’autre.

Au rang des bonnes choses de cet album, citons aussi la prod qui fait la part belle à l’Électro, amenant une énergie plus proche du Digital Hardcore que du Metal assez rafraîchissante et une première partie d’album globalement correcte avec quelques petites fulgurances plutôt sympathiques ("Carnivogue", "To The Shadows") qui se montre plaisante malgré un "Embers" peu accrocheur et tient toujours la route après un certain nombre d’écoutes.

C’est vraiment à partir de "Alone" que l’album prend un sacré coup dans l’aile et s’essouffle grandement. Si à la première écoute, le tout est plus plutôt plaisant, c’est dès la seconde que l’on se rend compte des limites de la musique de The SILVERBLACK. Déjà "Alone" est un morceau qui peine à se montrer passionnant à cause d’une certaine pauvreté dans ses arrangements qui se cantonnent à un simple beat et une ou deux nappes en fond. Mais la suite semble être tout aussi dénuée d’idées. En fait, je pense que le groupe a tout simplement voulu étirer sa formule pour remplir la durée d’un album là où il n’avait de la matière que pour un EP. Et même si on peut trouver des petits sursauts d’intérêt sur certains titres (je pense à "The Ghostwalker" qui propose une petite envolée sur le pont ou "Insurrection" qui réussit à se montrer tubesque), ça reste finalement assez fade et l’énergie que tente de dégager le groupe fini par ne plus fonctionner.

"Prototype 6:17" aurait pu être un album sympathique, il en avait le potentiel et même quelques morceaux tenant ses promesses d’Électro Metal énergique et accrocheur. Malheureusement, il est plombé par une grosse moitié de ses morceaux qui semblent peu inspirés et qui manquent de l’accroche nécessaire pour donner un goût de reviens-y à l’album qui finit par devenir lassant au fil des écoutes.